大阪の新生活 Ōsaka no shin seikatsu Vol.1

Chapitre Spécial #2 - Jean

-C'est bientôt les vacances. Mon patron m'a donné toute la première semaine et ensuite je vais bosser à temps plein. Pour le nouvel an il va y avoir du monde... Oh, et puis j'essaie d'arrêter de fumer aussi.

J'ai vu dans le regard de ma mère une expression que je n'aimais pas y voir : de la culpabilité.

-On va pas encore avoir la même discussion, râla-t-il en reprenant un chocolat posé sur la table du parloir. Tu t'inquiètes trop pour moi. Je vais bien, les cours ça va et le boulot aussi, tout va bien !

Je n'avais jamais pu en vouloir à ma mère pour son incarcération. Il y avait maintenant quatre ans qu'elle purgeait sa peine et les années allaient être encore longues. Mais je serai toujours là. Légalement émancipé je bénéficiais de suffisamment d'aides pour subvenir à mes besoins. Mon job à temps partiel avait résolu les quelques problèmes d'argent de ces derniers mois avec les frais annexes que j'avais eu à régler, le loyer de mon appartement était raisonnable, mon propriétaire très compréhensif...

-La cure t'a fait beaucoup de bien, tout ce que tu as à faire maintenant que tu es tirée d'affaire niveau santé c'est attendre et bien te conduire, rappela-t-il.

-C'est moi qui devrais rassurer mon fils, pas le contraire, assura-t-elle en lui prenant les mains. Mais je suis tellement fière de toi et je veux que tu le sois aussi. Quand tout ça sera terminé je te promets de tout faire pour rattraper ces années dont tu as été privé. Et je pourrai enfin remercier Erika et Armin comme il se doit.

Je me suis contenté d'acquiescer et de lui sourire. Ma mère, c'était toute ma vie. Je l'aimais plus que tout au monde, avec ses erreurs et son passé dont je ne la tenais pas responsable.

Juste après avoir récupéré Kimimachi attaché avec d'autres chiens dans la cour, j'ai été assez con pour repenser à lui. Ce bâtard qui nous avait mis dans la merde, qui lui avait pourri la vie et la mienne par la même occasion. Mon père aussi était sous les barreaux mais je n'ai jamais voulu savoir où. Tout ce que je savais, c'est que c'était un établissement sous haute surveillance et que jamais je n'y mettrai les pieds pour autre raison que de le tuer de mes propres mains.

-Ouch !

-Tu pourrais pas faire attention où tu...

-Ravi ?

-Horse Face ?

Putain manquait plus que ça. Je venais comme par hasard de tomber sur Jaeger.

-Tu me rentres pas assez dedans sur le terrain faut aussi que tu le fasses dans la rue ?! lança-t-il de mauvaise humeur.

-Oh ça va capitaine, t'étais bien content de mes passes au dernier entrainement, tu peux pas dire que je sois si mauvais, rétorqua Eren.

En réfléchissant à ma prochaine réflexion cinglante, la boîte qu'il tenait dans les mains attira mon regard, ce qu'il remarqua aussitôt.

-C-c'est pour Erika...mais tu me promets que tu lui diras rien ! paniqua-t-il en serrant la boîte contre lui. C'est son cadeau de Noel.

Des patins flambant neufs...J'ai dissimulé un sourire en imaginant un instant Erika ouvrir le paquet devant sa tête de béat abruti.

-C'est du 38 ? demanda-t-il en haussant un sourcil.

-Euh...oui oui, répondit Eren, étonné par sa question inattendue.

Ca va lui faire très plaisir. J'aurais pu lui dire cette phrase mais il allait penser que je baissais ma garde, hors de question. Je suis passé à côté de lui et j'ai continué à marcher en direction de l'arrêt de bus, tenant fermement la laisse de Kimimachi qui trottinait à mes côtés. Je tenais quand même à ma réputation de mec endurci...