Should I just disappear ?

Chapitre 4

J'arrive à l'hôpital à bout de souffle. Je demande la chambre de ma mère à l'infirmière. Je croise un médecin dans le couloir qui m'annonce que je suis arrivée trop tard.

Je vais devoir vivre avec mon pire ennemi..

J'entre dans la chambre en faisant diversion et je dis un dernier au revoir à ma mère. C'est à cause d'elle tout ça mais ça reste ma mère.

Je sors dans le couloir et je m'effondre.
Une infirmière tente de m'aider. Je l'envoie bouler. Je cours me réfugier sur le toit.
Je vais sauter, je veux sauter.
Je m'installe sur le bord du toit. Pesant le pour et le contre de ma mort. C'est assez rapide.

Je me lève et commence à me pencher. Je soulève mes manches pour contempler mes cicatrices en chuchotant "Merci, mais vous ne me suffisez plus. C'est terminé j'arrête de vous faire mal."
Une vraie schizophrène.

Je saute.

Au moment de ma décision une main se pose sur mon épaule en me faisant reculer du bord du toit.

"- Qu'est-ce que tu fais ?
- Là j'fais un ping-pong en fait ça se voit pas."

Je me retourne et vois une petite tête blonde aux yeux bleus. On dirait un enfant, il est mignon.

"- J'peux jouer avec toi ? Moi c'est Jack, Jack Johnson.
- Toi aussi tu veux en finir ? Norrie, Norrie Lintz.
- Ah nan moi ça va.
- Pourquoi t'es ici ?
- Je t'ai vue courir dans les couloirs alors je t'ai suivie.
- Nan mais je veux dire pourquoi t'es dans cet hôpital ?
- Promets-moi de ne pas avoir pitié de moi. Mais j'ai un cancer.
- Ouch.. Désolée..".

Je baisse la tête. Il la remonte à l'aide de son pouce.

"- Ne sois pas désolée.
- Si, désolée d'agir comme une égoïste en voulant mettre fin à mes problèmes en mettant fin à ma vie. Alors que certains ne choisissent pas la mort.
- Hm.. Qu'est-ce qui t'amène ici toi ?
- Ma mère est morte. Un accident de voiture apparemment. C'était ma seule famille..
- Y'a autre chose qui te préoccupe ça se voit.
- Ouais.. On m'oblige à aller vivre avec un mec qui me persécute depuis je ne sais combien de temps.
- C'est ça les bleus sur ton visage ?
- Ouais.
- Faut que tu en parles.
- Personne n'a jamais été au courant, pas même ma mère. Il y a que les gens de mon lycée, genre les élèves quoi. Et toi du coup.
- Ah ouais je vois.. Je.. J'pourrais avoir ton numéro ?"

Je lui donne mon numéro et il me dit qu'il doit redescendre. Je l'accompagne. Il me dit au revoir avant de partir dans une chambre.
Je cours sur lui et lui fais un câlin. Il ne s'y attendait pas je crois mais il finit par refermer ses bras autour de moi.

Je quitte l'hôpital. Mon téléphone vibre.

De : Jack
Bonne merde :)

À : Jack
Ça s'annonce bien :')

Attendez je viens de sourire là ? Ça faisait longtemps. C'est marrant la sensation que ça fait en fait.

Je rentrais chez moi avec la ferme intention d'y rester et de garder ce sourire le plus longtemps possible.
J'ouvre mon PC et commence mes recherches sur Jack Johnson.
Je trouve un compte Twitter. Ah bah nan c'est pas lui. Je trouve rien au final. Alors j'ouvre YouTube et commence à cliquer au hasard.
Quelqu'un sonne à la porte. Je fais semblant de ne pas être là. Au bout de quinze bonnes minutes ils partent.

Je vais chercher une lame et je m'effondre en larmes. Je peux plus, j'y arrive plus. Mon téléphone vibre, je balance la lame.

De Jack
Tu vas bien princesse ?

À Jack
Tranquille et toi ? Que me vaut ce petit surnom ?

De Jack
Je me sens faible mais ça va. Et c'est parce que j'ai envie de te faire sourire. Le peu que j'ai vu de toi m'a fait penser que t'étais géniale, je me trompe ?

À Jack
Tiens bon bae. Et oui, j'suis pas sociable, alors oui tu te trompes.

De Jack
Ah ouais ça m'appelle bae maintenant Et j'm'en fout des autres. Y'a que mon avis qui compte t'façon c'est moi le king.

À Jack
Ah ouais excuses-nous monsieur le roi

De Jack
J'aime la soumission

À Jack
T'es con

Je suis en train de rire. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?
C'est donc lui qui m'empêche de me faire du mal ? Mon téléphone vibre. C'est un appel.

*Conversation téléphonique*
- Allô ?
- Ouais c'est Jack
- Naaaaan j'savais pas, en même temps j'ai tellement d'amis que je sais plus qui m'appelle.

Il rit.

- T'es mignon quand tu ris.
- Awn merci princesse.
- Arrêtes de m'appeler comme ça.
- Ok
- J'aime la soumission.

Il rit encore.

- Arrêtes de rire
- Pourquoi ?
- J'sais pas

-Blanc-

- Norrie ?
- Nan c'est Jean-Eude
- T'es conne c'est pas possible

C'est parti en fou-rire. Pour rien en fait mais c'est tellement bon.

- Tu voulais me demander ?
- Euh ouais, alors en fait, désolé j'vais plomber l'ambiance. En fait j'ai vu tes cicatrices quand on était sur le toit. Et je v..
- T'étais pas censé les voir Jack..
- Je sais mais..
- Nan, rien, oublies-moi ça vaudra mieux.
- Norrie ! J'aimerais t'aider à arrêter.
- Tu peux pas.
- J'y arriverai, j'suis un king je t'ai déjà dit.
- Je.. Bon faut que je t'avoue un truc. 
- Ouais ?
- En fait j'étais sur le point de le faire.. Mais j'ai pas pu, je sais pas pourquoi.. Puis mon téléphone a vibré et c'était toi qui m'envoyait un message pour me demander si j'allais bien..
- T'es où princesse ?
- Chez moi
- T'es pas chez l'autre là ?
- Nan j'veux pas
- Et tu veux quoi en fait ?
- J'veux te voir..
- T'habites où ?
- Nan c'est moi qui vais venir. J'arrive bae.
- Awn j'aime ce surnom
- Soumis
- Soumise.
- J'arrive bae
- À toute princesse"

*Fin de la conversation téléphonique*

Je sors en souriant comme une conne et je marche dans la rue comme ça. Je crois que c'est ça le bonheur, être heureuse tout ça..

"- Norrie !!
- Oh nan bordel pas toi !
- Norrie viens dans cette voiture.
- Vas te faire foutre Bryan !
- Tu vas où ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

Lui et sa mère descendent de la voiture.

- Mademoiselle, j'vais te demander de surveiller ton langage face à mon fils.
- Ton fils comme tu dis est un gros connard avec moi, ça fait plusieurs années qu'il me persécute, me fout la honte, qu'il me...
- Norrie fermes ta gueule !
- Nan chéri, laisses-la finir.
- Je disais qu'il se comporte en bâtard avec moi et que j'en ai marre, je viendrai pas avec vous, jamais !
- Salope !
- Bryan ton langage ! Norrie on est tes nouveaux responsables et Bryan va s'excuser.
- Jamais je m'excuserai pour cette chienne."

Je m'approche de la voiture. Je vois trouble. Ma mâchoire se contracte. Je vois de la peur dans les yeux de la mère de Bryan. Je fonce droit sur lui.

"- Vas-y Bryan frappes-moi. Portes tes couilles et assumes devant ta mère !
- Ta gueule !"

Je lui envois mon poing dans la gueule.

"Ça fait quoi d'être humilié ?"

Puis je pars en courant vers l'hôpital.

Je sens que je vais avoir des problèmes moi.