Nouvel espoir : Mina

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14. Voilà 14 années que j'ai été sauvée. Les astres? Dieu? Une roue ayant tourné? Oublions le ciel. J'avais appris à me débarrasser de cette humilité ridicule, j'avais mérité ce bonheur. Je garde très peu de souvenirs de mon enfance, peut-être une réponse physiologique à mon souhait d'oublier cette période amer. Moi, Mina la petite africaine réfugiée,  aux parents alcooliques attirant les problèmes financiers et autres péripéties toutes plus clichés que les autres. Comment alors prétendre à un destin aussi joyeux? L'homme que j'ai trouvé, le jour des mes 19 ans, a su me sortir de cette misérable  routine dépourvue d'issue. 1 an plus tard, comme si mes anniversaires faisaient lieu aux miracles, mes jumeaux naissaient. Mais, Emeric, le père de ces chérubins, qui m'a pourtant aidée durant 14 années à véhiculer une éducation de qualité à nos enfants, a aujourd'hui décidé de nous abandonner pour une femme de son ethnie, une jolie italienne aux yeux verts, comme on en voit dans ces magazines de luxe. J'ai aujourd'hui 34 ans, alors oui j'aurai certainement du mal à reconstruire tout ça mais étonnement, je ne ressens pas de haine. Ni de tristesse. Eileen et Johan ont grandi, et après tout, Emeric me laisse avec un beau cadeau de départ, cette maison et cette voiture qui lui a coûté une partie de sa fortune. Point de vue matérialiste ou non, je n'ai pas à me plaindre. Je vis dans l'un des plus beaux quartiers du pays, mes deux magnifiques adolescents ont préféré leur mère, et j'ai en moi, ce sentiment que tout peut recommencer d'une manière d'autant plus intéressante. Ma vie n'est pas finie.

syndrome des nymphettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant