20. Une vingtaine d'insultes, crachées par des langues de mal propres sont parvenues jusqu'à mes oreilles aujourd'hui. "traînée" "telle mère telle fille" Mais qui sont ces gens. Un bonjour un lundi, un sourire un jeudi, et les voilà le vendredi, à se penser légitimes quant à un jugement sur mon quotidien. Des gens plus ou moins bien informés qui après tout, me surprennent de jour en jour, de par leur incroyable capacité à reformuler des informations qui tombent du ciel jusqu'à leurs crânes vides. Plus que quelques mois dans ce collège, certes. Mais alors, encore une centaine de journées à les entendre me descendre plus bas que terre ? Après tout, ils m'amusent. Ce petit spectacle qui me faisait m'interroger autre fois m'offre à ce jour, une raison de plus de les mépriser. Néanmoins, quand mon reflet dans le miroir, la personne la plus similaire à moi-même, mon jumeau en outre, me délaisse en partant dans des théories aussi douteuses que celles de ces abrutis.. c'est la solitude qui me gagne. Je rêverais de retourner à cette période où rien ne m'importait, tant dans le domaine du psychologique, que physique. Cette période où l'image ne guidait pas mes actes, que l'enfant que j'étais était heureuse de retrouver le vêtement de sa poupée dans ses cheveux mal coiffés, sur lesquels elle passe aujourd'hui un temps fou à s'acharner, tout comme sur ce corps douleureux, grandissant et gagnant en courbes, qu'elle promenait avec enthousiasme autrefois. J'aimerais donc, sans doute, en cheminement à cette pensée, qu'une personne débarque d'une direction inconnue et qu'elle parvienne à briser cette image pour m'entrevoir telle que je suis réellement, pour me voir, moi. Mais le temps des rêves est certainement révolu, comme le temps de mon enfance. Je dois alors rentrer, ils m'attendent.
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