Figure du père et valeurs incertaines : Eileen

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4.  Quatre longues journées se sont écoulées après son départ. Quatre jours qui peu à peu, effacent sa présence. Mon père a toujours été ce genre de grand bonhomme sûr de lui. Belle gueule et bagou indéniable, un discret manipulateur qui gère bien ses finances, jamais à court d'anecdotes qu'il apprenait par coeur pour se rendre intéressant. Il parlait fort. Les gens l'écoutait. Un vrai Italien. Ma mère, faisant partie de ces gens tombés sous son charme, n'avait d'yeux que pour lui. La semaine dernière j'ai eu 14 ans, et cela fait un moment que j'ai tout de même remarqué que les sentiments n'y étaient plus. Je ne suis plus cette enfant naïve d'autrefois, je vois les choses. Et c'est ce qui m'a permis de vite pardonner mon père pour son départ, car tout ça devait arriver, je m'y attendais, on s'y attendait tous, ma mère m'ayant toujours dit : " Eileen, profite de tout les cadeaux d'un homme et transforme cette richesse en satisfaction, mais ne te satisfait jamais de ses sentiments à ton égard, car l'homme ment". Johan a souvent dénigré et vilipendé maman pour avoir tenu de pareils propos, pourtant, elle n'est pas dans le faux, je trouve. De plus, mon père n'était pas si présent. Toujours au travail, ou ailleurs qui sait, il nous a ramené énormément d'argent contre peu d'amour. Qu'importe. On trouve de l'amour dans de nombreux domaines et qui sait je trouverai peut-être moi aussi un homme qui me comblera. Reste encore à ce qu'au moment de cette rencontre, j'oublie les sentiments. Car ces effusions n'auront pas de valeur. "L'homme ment".

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