6. Déjà six jours que je vais plus en cours. Mais étonnement, les journées ne passent pas plus vite. L'enfer recommence, en écho aux moments où je rentrais à la maison avec Eileen et qu'on ne savait jamais à quel spectacle ridicule on allait assister. Un jour la parfaite petite ménagère et l'homme aimant, le lendemain la bonne femme en crise, insatisfaite d'un mari trop peu présent. Mais ces possibilités avaient changé, le spectacle aurait à présent dû être l'oeuvre d'un seul artiste représenté par ma mère.. et pourtant. Rentré pour manger un bout, voilà que j'entends des bruits étranges. Une bougie à la vanille au salon, une veste d'homme imbibée de son parfum au porte manteau, disposées sous mes yeux comme d'horribles indices chargés de me faire prendre conscience de ce qu'il se passait à l'étage. Je repars sans bruit, après une forte hésitation à claquer cette porte tout juste repeinte. S'en suit une longue marche jusqu'au bois de la ville, malheureusement dans l'incapacité de me vider l'esprit ou de me calmer, cette marche me paraissant répétitive, de par mes récentes excursions quand me rendre au collège ne m'tente pas. Et c'est seulement vers 18h que je me décide à revenir, espérant que les événements ne se soit pas prolongés. Je croise ma soeur qui rentre des cours, pas un mot, certainement perdue dans ses pensées, l'air grave. Elle ouvre cette magnifique petite porte et je la suit de près. Tout semble être revenu à la normale, l'atmosphère et les odeurs ont changé, remplacées par la présence de notre mère à la cuisine, faisant sagement cuir un plat bon marché, Eileen ne se doutant de rien.
