*Chapitre 6*

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J'émerge doucement de mon sommeil agité. Je remarque que je suis enroulée dans nos deux vestes. Je mets du temps à me remémorer les événements. Je nous revois juste nous amuser à creuser le mur avec nos planches, le reste, c'est blackout total. Je me redresse avec grande peine et pose ma main sur ma tête. Je sens ma bosse à travers un pansement fait à la va-vite. Je vois encore les marques rouges au sol et toute la scène passe devant mes yeux à toute allure. Ma vue se trouble à nouveau et je ne trouve pas la force de me lever. Je n'en trouve seulement pour murmurer.

-"James...?"

Il se lève en hâte et s'agenouille à mes côté.

-James:"Ça va? Tu te sens mieux?"

-"Mouais, je pense que ça va."

-James:"T'as eu un sacré choc! Tu devrais te reposer encore un peu."

-"Il est quelle heure?"

J'ai beaucoup de peine à parler.

-James:"21 heures."

-"Reprends au moins ta veste, tu vas attraper froid."

-James:"Attends."

Il me pousse près du mur en faisant attention à ne laisser en contact que la veste et s'allonge contre moi. Il pose son manteau à cheval sur nous deux.

-"Je sais pas ce qui m'a pris tantôt, je suis terriblement désolée, j'aurais peut-être pu te tuer. Je ne comprends pas pourquoi j'ai fait ça, pardonne-moi, je t'en supplie."

-James:"T'inquiètes, c'est la pression. On est enfermé dedans depuis des heures, et on s'est disputés, donc c'est normal que tu sois à cran."

-"Merci. Je veux dire, pour tout. Merci pour tout."

-James:"Il n'y a pas de quoi."

-"Oh, que si!"

-James:"Chht! Tais-toi et dors."

J'ai hésité cinq longues minutes avant de me blottir contre lui. Je cherche la chaleur mais pas n'importe laquelle. La chaleur que lui seul peut me procurer. Une chaleur qui vient du fond du cœur. Il passe son bras sous ma tête et je la sens arriver, cette chaleur. Elle est plus connue sous le nom de "Amour", avec un grand A. Celui que vous ne sentez pas dans votre tête, ni dans vos yeux, mais bien au plus profond de vous, de votre cœur. Celui qui vous prend les tripes, qui vous fait vous sentir étrange. Je ne comptais pas retomber amoureuse de James, mais je crois que c'est raté. Tous ces gens qui disent "Ne pas juger sur le physique" et bien, je suis désolée, mais moi je dis "Merde, allez vous faire foutre!" La première chose que l'on voit, c'est le physique, non? Ce qui attire, c'est la beauté. Sauf si on est aveugle ou qu'on a les yeux bandés, là, je comprends. Mais, avouez, ce n'est quand même pas drôle de baiser avec un thon, n'est-ce pas? Quand vous rencontrez des gens, aimeriez-vous que l'on vous dise "C'est votre père?", pour de multiples raisons, alors que c'est votre mari? Franchement, moi je n'aimerais pas! J'espère que James ne vieillira pas trop mal... Mais enfin?! À quoi je pense?!
Je finis par m'endormir dans ses bras, emmitouflée dans nos vestes et écharpes.

Pourquoi crie-t-il ainsi? Le sol tremble sous mes pied et la poudreuse couvre généreusement ma planche. Déstabilisée, je m'écroule. Je panique. Mon cœur bat à tout rompre. Jean me fait de grands signes. Je lis la peur dans ses yeux mais cette dernière est contagieuse, elle me contamine et me cloue au sol. La poudre brouille ma vue, je sens que c'est la fin. Je parviens à hurler le seul mot qui me vient à l'esprit.

-"JAMES?!"

-James:"Quoi?! Qu'est-ce qui se passe?!"

Christmas LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant