Christmas Love

*Chapitre 5*

-James:"Je suis désolé..."

Sa voix s'est brisée, il est sincère.

Ne tombe pas sous son charme, surtout ne tombe pas...

◊

J'entendais ses quelques sanglots irréguliers, mais pourquoi est-ce que j'éprouve maintenant de la peine envers cet être cruel? Je n'ai jamais aimé un autre garçon que lui. Mais était-ce du réel amour? En primaire, on ne contrôle rien, on n'est pas mature, on ne sait pas dans quel monde on vit. Appelons un chat un chat, nous vivons dans un monde de merde. Je déteste la politique, ça ne m'intéresse pas. Tous des coincés du cul, ces gens. Enfin, bref. On n'est pas là pour ça. Tout ça pour en venir au fait que je suis bloquée dans une grotte de moins de vingt mètres carrés avec le type qui m'a tant fait souffrir. Était-ce intentionnel? Peu importe. Est-ce que ça a de l'importance aujourd'hui? Bonne question. Est-ce que ça en avait avant? Certainement. Je suis prise d'un étrange sentiment quand je repense à cette phrase:"Mais les temps ont changé." Que cela signifiait-il? Je suis contente de ne pas être tombée sous son charme mais je dois savoir.

-"James? Que voulais-tu dire par "les temps ont changé"?

-James:"C'est toi qui as dit ça!"

-"Peu importe, pourquoi tu l'as redit?"

-James:"Tu poses toujours des questions bizarres comme ça?"

-"Tu réponds toujours aux questions par d'autres questions?"

-James:"Tu te prends toujours autant la tête?"

-"Vas-tu répondre à ma question?"

-James:"Peut-être."

-"Tu viens de le faire."

Je l'entends jurer discrètement. Je ris de ma mini-victoire.

-James:"Les temps ont changé... Je t'ai attendue, tu n'est pas venue, j'ai trouvé quelqu'un d'autre."

D'où vient cette douleur insoutenable? D'où vient cette colère incontrôlable? Quand je pense que moi je suis restée au fond du gouffre après ces années douloureuses, lui il va s'en taper une autre. Je ne devrais pas mais je suis dégoutée.

-"Tu m'as attendue?! Comment ça tu m'as attendue?! Tu crois que les filles sont à tes pieds et que t'as juste à les attendre? On n'est pas comme ça, James! Monsieur le Roi McVey, sur son trône attend qu'on lui présente ses concubines? Ça ne fonctionne pas comme ça! Je pourrais dire pareil, moi aussi je t'ai attendu! Mais moi, je savais d'avance que tu ne viendrais pas, je n'osais pas faire le premier pas, de peur de me ridiculiser devant toi et toute ta clic!"

Je prends cinq secondes pour reprendre mon souffle, me calmer un peu. Je reprends, plus calmement et avec un air plus dramatique. Ce qui en soi, est l'expression naturelle de ce discours.

-"Je n'ai jamais aimé un autre garçon que toi, James. Depuis huit ans! Huit années que je pense à toi, huit années que j'essaye de me convaincre que tu es un être cruel et sans pitié; huit années que tu hantes mes pensées, huit années que je rêve de toi la nuit!"

Je m'emporte. Calme-toi, Sarah, bordel!

-"Je savais que c'était perdu d'avance, je n'avais aucune confiance en moi. Et puis, pour me déculpabiliser, je me répétais que tous les mecs étaient complètement cons, sans cœur et sans âme. Bon, peut-être pas tous les mecs mais ceux comme toi, oui."

-James:"Quoi?! Comment ça, "comme moi"?"

-"Les populaires qui se croient tout permis! Qui ont trente pions autour d'eux qui servent à polir leur image de marque!"