III

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Derrière la maison, après quelques mètres à s'enfoncer dans la neige, il y a une sorte d'étable. Louis al'air tout content d'ouvrir la porte. Je me demande si il élève des chèvres ou un truc du genre. Il me fait entrer, en posant doucement sa main derrière mon dos. Ce qui ne devrait pas me faire frissonner comme ça d'ailleurs.

Je mets quelques secondes à m'habituer à l'obscurité et Louis allume une petite lumière. Il y a de la paille partout et... Des chiens. Trois d'entre eux se relèvent pour venir sauter sur Louis en agitant la queue. Il se penche en riant et leur intime de se calmer. Je suis incapable de bouger moi, bloqué dans le coin de l'étable. Wow. Ils sont énormes et magnifiques. De vrais grosses peluches. Louis me fait signe d'approcher.

- Ne t'inquiète ils sont pas méchants... Juste très joueurs.

Ah oui, merci, j'avais remarqué. Le plus gros de la meute vient juste de me sauter dessus, les pattes en avant. Je crois qu'il veut me lécher le visage ou un truc du genre. Comme je panique, je me mets à crier et Louis éclate de rire. D'accord. Je suis ridicule merci.

- Zeus, vient là.

Le chien me lâche immédiatement et retourne vers Louis en secouant la queue.

- Zeus ? je demande en souriant.

- Oh ouais..., Louis à l'air un peu gêné. Il caresse son chien et me tend la main, pour que je vienne vers lui. Ma petite soeur adore les dieux grecs, elle a voulu que je leur donne les noms des divinités les plus importantes de l'Olympe.

Il me montre un par un les chiens et je les caresse tous, juste entre les oreilles. Ils sont tout doux. Ils ont les yeux bleus. Comme Louis. Zeus, Athéna, Héra, Hermes, Aphrodite, Apollon, Hadès, Artémis.

- Ils sont tous à toi ?

Louis hoche la tête. Il à l'air vraiment fier, entouré de ses chiens.

- Ouais, je les ais eu bébés. Je les ais dressé tout seul et j'ai acheté un traîneau.

Sans me demander, il me prend la main et m'emmène à l'autre bout de l'étable. Dans un box, il y a le fameux traîneau, abrité sous une couverture de laine.

- C'est génial ! J'ai toujours voulu faire du traîneau.

- Je propose des petits trajets aux touristes. Ils adorent, ça marchent super bien.

Tu m'étonnes. Avec ses huit gros huskys aux bouilles adorables, Louis doit faire des heureux. Si j'avais été gosse, j'aurais harcelé mes parents jusqu'à ce qu'ils m'offrent un voyage en traîneau au milieu de la neige.

On ressort de l'étable après que Louis ait dit bonne nuit à tout les chiens et puis on reste un instant debout au milieu de la neige. Je regarde les étoiles. Enfin surtout une.

L'étoile du Berger brille juste au dessus de nous. Elle à l'air d'éclairer le Refuge.

- Louis ?

- Hm ?

Je tourne la tête vers lui. Je n'avais pas remarqué, mais il était en train de s'allumer une cigarette. Ses doigts ne tremblent même pas, à mon avis, il doit avoir développé une protection contre le froid, depuis le temps qu'il vit ici.

- Pourquoi est ce que tu étais au village ? Tu réveillonnais ?

Il relève la tête et me sourit vaguement.

- Non. Le réveillon c'est demain midi pour moi. En fait, j'étais juste allé à l'église. Pour la messe de minuit.

- Tu vas à la messe de minuit ?

Il tire une latte sur sa cigarette et me sourit.

- Oui. Pourquoi, c'est interdit ?

Je rougis fortement.

- Non ! Non, ce n'est pas interdit, c'est juste... Enfin c'est bien. Que tu y ailles.

Il se met à rire. J'ai envie de m'enfoncer dix pieds sous terre.

- C'est bon Harry, j'ai compris ce que tu voulais dire... En fait, c'est une tradition au village. Et puis j'y vais depuis que je suis tout petit avec ma famille. J'aime bien. Même si je ne suis pas trop dans tout ce truc qu'est la religion, je trouve ça important.

Je hoche la tête. On reste silencieux jusqu'à ce qu'il finisse sa cigarette. Je continue de regarder les étoiles. Mais parfois je penche un peu la tête pour observer Louis.

Il brille plus que n'importe quel astre.

#

On s'est installé devant la cheminée, le plaid sous nos épaules. J'ai vraiment chaud maintenant, avec Louis juste à côté de moi qui ne cesse de plonger son regard dans le mien. On parlait au début. On s'est découvert des points communs, sur la musique, les films, la bouffe. Louis est totalement mordu de ses chiens, il peut en parler pendant des heures et moi... J'adore l'écouter. Il m'a aussi parlé de sa famille, de tout ce que sa mère avait fait pour maintenir en vie le refuge, à une époque où le tourisme battait de l'ailes. Il m'a raconté qu'il n'avait jamais aimé faire des études et moi je lui ai avoué que j'étais dans une école de commerce mais que mon rêve, c'était écrire. Ce que Esther n'approuvait pas du tout évidemment. Louis a eu l'air de trouver ça bien et puis il a murmuré : la montagne pour écrire, c'est le lieu parfait. Tu serais bien au Refuge. On s'est regardé une demi seconde et je crois que dans nos yeux ait passé la même chose. Une vision d'un avenir où je serais au côté de Louis, avec ses chiens. On a baissé les yeux en même temps.

Après ça, Louis va chercher à boire. Il ouvre de la limonade et il s'excuse de ne pas avoir d'alcool. Il déteste ça. On décide de jouer au scrabble et on s'installe sur la table, en tailleur. Je gagne les deux parties et Louis boude en disant que j'ai triché. Alors je lui saute dessus et je le chatouille, par dessus son pull. Il ri tellement qu'il en a les larmes aux yeux, et je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il y a à peine trois heures, je ne connaissais pas ce mec. Maintenant j'ai l'impression de respirer pour son seul sourire.

On fini par se calmer, mais je suis toujours assis sur son bassin. Et l'atmosphère a changé. C'est dans l'air je crois, un courant électrique qui transcende soudain l'espace entre nos deux regards. Je vois la pupille de Louis s'assombrir. Je n'ose plus bouger.

Lentement, il remonte ses mains et il les posent sur mes hanches. On se regarde un long moment, je sens mon coeur battre la chamade dans ma poitrine. Au loin, l'église du clocher du village sonne trois coups. Louis murmure :

- J'ai très envie de faire l'amour.




Winter Stars - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant