Mariée de force

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Mariée de force? Pourquoi?

Assise sur ce lit d'hopital, je tiens à vous faire part d'un sentiment longtemps enfoui en moi....

Je tiens aujourd'hui à m'exprimer, même si ma conscience me souffle qu'il n'en vaut pas la peine.

Pour la toute première fois, je tiens à laisser mon cœur parler, même si mon cerveau essaie de m'en empêcher.

Je tiens à libérer mon âme de cette emprise qu'on appelle "silence", même si mon orgueil me demande d'y réfléchir mûrement...

Chers parents, depuis toujours, je vous obéis à doigt et à l'œil par respect et par considération.

Je ne vous ai jamais dit non, car moi, je me soucie de votre bonheur.

Malheureusement, l'honneur était plus important à vos yeux.

Et mon bonheur à moi? Mon horreur oui, devrais-je demander.

Pourquoi ne vouliez-vous pas m'écouter quand je criais avec rage ma douleur alors que vous veniez de donnez ma main, pire, à mon insu?

Ah! J'oublie! Je n'étais pas importante. Votre honneur l'était.

Maman, c'est parce qu'il t'avait promise des millions que tu lui as donné ma main?

Papa? Parce qu'il t'avait promis un meilleur statut social que tu m'avais sacrifiée? Écorchée vive?

Et à moi? Qu'est ce qu'il m'avait promise? Voulez vous le savoir? Il m'as promise de devenir mon maître et moi son esclave.

Et vous osiez me dire "mougneul" (du courage), "ça ira" alors que je souffrais.

Il faut être à ma place pour ressentir ces sensations de trahison, on aurait dit un poignard en plein cœur.

Papa, maman, innocente que j'étais, vous m'aviez jetée dans les bras d'un homme.

Au lieu de vivre une nuit de noce, j'ai vécu une nuit de viol et ce, pendant toute ma vie conjugale sans préliminaires, sans mots doux...

Au lieu d'être chérie, cajolée, j'étais mal traitée et humiliée à longueur de journée.

Et puis, vous savez quoi? Il avait osé me battre alors que j'étais enceinte.

J'avais perdu mon bébé, le seul espoire que j'avais, celui qui me permettais de rêver, au moins.

Quand même, je supportais jusqu'à ce jour où on me fit comprendre que je ne pouvais plus tomber enceinte, que je ne pouvais pllus avoir d'enfant à cause de la fausse couche.

Au lieu d'être soutenue et encouragée, on me traitait de "femme inutile" ou de "femme sans valeur".

Je supportais et me disais que tout irait bien. Que le Ciel est avec les victimes.

Ce silence, ses sentiments cachés, ces larmes qui n'ont jamais coulé, ces crises d'angoisse longtemps dissimulées dans ce cœur, trop petit pour supporter toute autre douleur de plus, me conduisent à la mort aujourd'hui.

Et pourtant j'ai besoin d'un cœur pour vivre chers parents, c'est pour mon bonheur aussi, ce sera un honneur pour la famille que je vive mais, apparemment, cela ne vous fait ni chaud ni froid d'autant plus que vous n'allez rien y gagner en me sauvant.

Dire mariage forcé, c'est comme dire bonheur forcé. Cela sonne mal.

Si je dois décrire ma douleur aujourd'hui, je dirais tout simplement que "même mon sang saigne" et que "même mon malheur a mal".

Malgré tout chers parents, très chère famille, je vous pardonne. J'espère seulement que cette lettre vous ouvrira les yeux et que je serai la dernière victime de votre "business" que vous osez appeler mariage

A dieu.

L'envie D'écrire ✏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant