Chapitre 2

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Je suis enfin complètement dans le Miroir Lunaire. Un picotement familier me parcours le corps et j'aperçois mon Monde. Ce monde est si beau ! Tout est vert et je vois une rivière serpenter dans la vallée.
Je voudrais que Prudence voit ce monde mais je sais que c'est impossible, Frédéya ne doit surtout pas la voir, jamais.

La nuit va bientôt tomber, je décide de me mettre en marche. J'aimerais passer au camp des traqueurs mais je sais que je ne peux pas... Frédéya le saura et elle me punira. Or, je sais que sa punition sera la perte d'âme et je ne veux pas ça. Je veux continuer à aimer Prudence ! Sans m'en rendre compte, je me suis mis à courir. Un traqueur court plus vite qu'un individu normal, de ce monde ou de l'autre, ce qui me vaut de très bonnes notes en sport ; un véritable avantage dans leur monde superficiel.  J'entends un animal bouger dans les bosquet. Je pense que c'est une biche. Les traqueurs ont une vue, un odorat et une ouïe très développés, bien utiles à la traque.

J'approche rapidement du château : une immense bâtisse dominant la vallée de sa hauteur ancestrale. Cinq étages, trois salles de bals, d'inombrables chambres, sept salles de réception, un grenier, des jardins de plusieurs hectares, un forêt sans limites et une cour faisant office de terrasse. Vous voyez Versailles ? Ce château à la même forme mais en plus haut et ce même château à le "pouvoir" de me faire me sentir seul.

Je repense à la voix que j'ai entendue, elle m'inquiète. On aurait dit la voix de Prudence. Mais je ne pense pas qu'elle ait pu me suivre ou même nous écouter. Je me demande ce qu'elle fait en ce moment. J'aimerais pouvoir la prendre dans mes bras, l'embrasser et la faire rire. J'aime tellement cette fille ! Pourtant, je sais que cet amour me tuera. Ou pire, la tuera elle.

Je me rapproche doucement de la bâtisse jusqu'à ce que ma main touche le mur.

- Porte, porte, porte,
Ouvre toi,
Ouvre moi tes bras.
Porte, porte, porte,
Laisse moi passer,
Pour que je puisse retrouver,
Ma dulcinée.

Cette petite comptine, c'est Frédéya qui me l'a apprise pour que je puisse entrer discrètement.

Une trainée de torches allumées s'étend dans le long couloir qui me mènera dans l'appartement secret de la Reine. Le corridor est gelé. Frédéya aurait pu le faire chauffer !

Je repense à la comptine, on raconte qu'elle était adressée à James, le père de Prudence et le "traitre" de ce monde. On dit que cela leur permettait de se voir en secret et de ... satisfaire leurs envies, dirons nous.

Je sais que moi et James sont les seuls, sans compter Frédéya, à connaître cette chanson.

J'approche de la porte. En réalité, il y en a deux, une qui va dans l'appartement de Frédéya et l'autre dans un labyrinthe où on meurt forcement. C'est juste au cas où. L'une des portes est en bois abimé et l'autre en or. Il faut choisir celle en bois, évidemment. Je la pousse doucement et entre dans l'appartement. Il est richement décoré dans les tons préférés de la Reine : bleu et or.

En réalité je trouve cela très laid. Je trouve la chambre de Prudence bien plus belle; elle est couverte de photos et de photos de magazines. Tout le reste est simple, à son image.

Je referme silencieusement la porte derrière moi et m'assois dans un fauteuil. Le stress commence à monter car Frédéya peut se montrer des plus agressives et angoissante.

Je l'entends marcher dans le couloir, elle arrive. Je me raidis dans le fauteuil puis, lorsqu'elle entre gracieusement dans la pièce, je me lève et exécute une révérence.

- Votre Majesté, dis-je poliment.

- Assieds toi, m'ordonne t-elle, fidèle à elle même.

- Vous semblez agitée ma Reine, remarque-je.

- Je le suis.

- Sans indiscrétion, puis-je savoir pourquoi ?

- Quelqu'un, donc je n'arrive pas à connaitre le visage et le nom, acquiert des pouvoirs. Et dans LEUR monde en plus !

Je me raidis mais me garde bien de penser à celle que j'aime.

- À qui penses-tu Finn ?

- À la personne qui a des pouvoirs.

- Sais-tu qui elle est ?

- Non ma Reine.

- Fais moi ton rapport, traqueur.

- Prudence ne développe aucun pouvoir et est bien intégrée au lycée. Elle est sûrement amoureuse et a des amis, je mens désormais avec habileté.

- Parfait.

- Grande Reine... lance-je avec hésitation.

- Qui a t-il traqueur ? soupire t-elle, lassée par ma simple présence.

- Pourrais-je voir ma famille ? demande-je.

- Tu fais du travail correct. C'est d'accord. Mais si tu...

- Oui ma Reine, je sais, la coupe-je.

- Tu peux disposer.

J'effectue une révérence et sors discrètement. Frédéya est déjà partie, tant mieux. Je cours dans le couloir et arrive devant la porte de sortie. Je tends l'oreille. Personne en vue. Je récite la comptine et quitte le palais.

Mes pensées virent sans tarder vers Prudence puis vers ma famille. Ce sera la première fois que je la vois...
J'ai peur.
J'ai tellement idéalisé celle-ci que je vais forcement être déçu.
Je ne sais pas si j'ai des frères et soeurs.
Je ne sais pas si j'ai deux parents.
Je ne connais pas leurs noms.
Ils ont peur être oublié le mien.
Peut-être me détestent-ils.
Je ne sais rien d'eux...

Je triture distraitement mon portable. Il n'y a pas de réseau ici. Les habitants du Deuxième Monde sont plus avancés que nous niveau technologie. Mais ils tuent leur planète par contre. Et ils sont intolérants. Certains dont violents.
D'autres sont tout simplement cons.
C'est vrai que les humains sont bizarres mais tant pis, je les aime plutôt bien.
Mes pieds ont instinctivement été "règlés" pour aller au camp des Traqueurs.
Je sens mes mains devenir moites. Je stresse à mort.
C'est bon, je suis devant la lourde porte de bois du camp.
Soudain, une voix retentit :
- Étranger, identifiez-vous !
Quel con j'ai fait ...
Il ne m'ont même pas reconnu...

Note de l'auteur:
Bonjour chers lecteurs !
Merci !
Désolé pour le temps que j'ai mis, je m'en excuse vraiment.

Encore merci de me lire !

Finn et Prudence vous en remercient !

Gaëlle.

ViergeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant