Vierge

Chapitre 11

Je cours vers Lily et demande à sa mère de lui donner de la Xarisiame. Je ne sais même pas ce que c'est mais, elle, a l'air de savoir. Elle me regarde étrangement et se lève.

Elle revient ensuite avec une fleur qui ressemble à s'y méprendre à la Racine Pourpre. Je la regarde interrogativement et elle me jette un regard noir.

Je voudrais pouvoir m'isoler dans ma chambre ...
La mère de Lily me sonde du regard et je ressens soudain un profond gêne. Je détourne mon regard mais j'ai l'impression d'être hypnotisée par cette femme. Je retourne la tête et la regarde encore une fois dans les yeux.
Elle détourne tout à coup le regard et celui-ci s'adoucit. Gabrielle est vraiment une femme étonnante.
Je suis soudain prise de vertiges.

∞

La première chose qui me vient en tête est: "WTF ?!"
J'ai sûrement perdu connaissance ... ça m'arrive souvent en ce moment.
J'essaie d'ouvrir mes yeux mais mes paupières semblent collées. Je me résous donc à écouter seulement.
Je suppose que je suis dans ma chambre ...

Des cris me viennent de l'autre côté de la cloison; je tends l'oreille. C'est Lily et Gabrielle qui se disputent:

- Imagine si elle avait compris !

- Elle ne connait pas ce pouvoir et pense qu'on en a pas ! Elle n'aurait rien su !

- Gabi, Prudence n'est pas débile !

- Qui sait ?

Moi. Moi je sais. Je crie:

- Je ne suis pas débile !!

Je m'attends à ce que rien ne sortes de mes lèvres mais, apparemment, la chance me sourit. Malheureusement, mes yeux ne s'ouvrent toujours pas.

Je les entends arriver en trombe et chuchoter entre elles.

- Je vous entends, signale-je.

En réalité, je n'entends rien de leurs paroles mais mon bluff les fait se taire.

- Tu as entendu quoi ?! me demande agressivement Lily.

- Bah que Gabrielle a fait un truc. Alors, elle a fait quoi, au juste ?

- Ça ne te regarde pas ! crie Lily.

- Il va bien falloir le dire à quelqu'un un jour ! En plus, on aurait du le dire à Ivy depuis longtemps !

- Ouais c'est vrai ! renchéris-je, bien que je ne saches pas de quoi elles parlent.

On ne dirait pas un conflit mère-fille, c'est bizarre. Je commence à m'énerver, moi aussi !

- Bon, vous m'expliquez ou quoi ?

Elles se taisent. Quelques secondes plus tard, Gabrielle m'explique:

- On vous a un peu menti ...

- Beaucoup même, précise Lily.

- J'avais compris ... ironise-je.

Les mots semblent bloqués dans leurs gorges.

- Bon, quand est-ce que je vais pouvoir ouvrir les yeux ? Et où est Ivy ?!

Je me relève en sursaut parce que quelqu'un me jette un liquide à la tête. J'ouvre les yeux et hurle:

- Eh mais vous êtes débiles ou quoi ?!
Elles s'exclaffent et me précisent qu'Ivy est en lui sûr, puisqu'elle est toujours possédée.
Je leur demande de m'expliquer.
Lily lâche de but en blanc:

- Nous ne sommes pas des humaines avec des pouvoirs.

- Vous êtes des extra-terrestres ? blague-je.

- Ah. Ah. Non. Nous sommes -sûrement- les dernières représentantes d'une espèce d'êtres vivants.

Cette réponse me cloue le bec. J'ai du mal à y croire ...

- Nous sommes des Morphiques, conclu Gabrielle. Mon vrai nom est Gabriella et celui de l'autre, là, Lily-Rose. Nous pouvons lire dans les pensées et prendre la formes d'autres choses, plantes, animaux ou personnes. En arrivant nous avons pris la forme de deux humaines, une mère et sa fille. Mais la fille était très malade et elle est morte lorsque Lily-Rose a pris son apparence. Heureusement, les maladies ne se transmettent pas avec l'apparence. Moi, j'ai pris l'apparence de la mère mais celle-ci était trop triste et elle est morte.
Gabriella se tait quelques secondes. Je pense que ces révélations lui coûtent. Elle reprend malgré tout :

- À propos de notre Espèce, Frédéya nous a exterminés mais, nous, avons réussi à rejoindre ce monde avant l'Extermination Totale des Espèces Indésirables.

J'en reste bouche-bée.

- Frédéya a exterminé 15 Sous-Espèces. Dont la notre.

- Pourquoi mentir à Ivy ? Elle vous aime tellement ... souffle-je.

Elles me regardent avec douceur et tendresse mais ne répondent pas.

- Je ne suis pas la mère de Lily-Rose. Je suis sa soeur.

C'est la phrase de trop. Je ne comprends pas. C'est impossible. C'était prévisible mais ... impossible ... 15 Espèces ... 15 peuples ... Cette femme est un monstre. Je les prends dans mes bras.
À ce moment, je réalise un grande chose.
Si je tue Frédéya, ou que je la détrône juste, il n'y a pas que mes parents que je libérerais. C'est un peuple tout en entier auquel je rendrais la liberté. Et ce sera aussi enfin le jour où tous ces morts pourrons reposer en paix.

Chapitre non corrigé, merci de me signaler les fautes si vous en trouvez ! Informations après.