1.Flee

Chapitre 3

Point de vue d'Emma:

Après cette incroyable après-midi passée aux côtés de Queen et sa mère Mary, je dus leur dire au revoir et me mettre sur la route de la maison où j'étais recueillie. Katherines avait dû s'inquiéter. La nuit étant tombée, je me hâtais d'arriver à destination. Enfin devant cette grande villa à la porte blanche richement sculptée, je toquais à la porte. Une voix ferme cria :

-Qui est-ce ?

-Emma ! répondis-je timidement

La porte se déverrouilla et l'enfer commença. En effet, j'ai été adoptée par cette famille il y a 10 ans de cela. Depuis que cette femme était devenue veuve, elle se montrait d'une méchanceté impitoyable à mon égard.

-Pourquoi rentres-tu si tard ?!

Et, d'une claque, elle m'envoya à terre et referma la porte.

-Tu dormiras dehors ce soir, ça t'apprendra. entendis-je de l'autre côté

Par malchance, la pluie se mît à frapper à ce moment-là. Je me plaçais au coin du petit jardin, contre la barrière de bois, mes jambes renfrognées contre mon buste. Mes cheveux roux entièrement mouillés se collaient à mon visage. Le tonnerre grondait et je n'avais nulle part où m'abriter. Je me laissais tomber à terre et pleurais sourdement. Ma clavicule, à cause du froid glacial de San Fransisco la nuit, était prise d'une douleur lancinante. Je n'avais aucun moyen de la réchauffer et, d'ici une heure, la douleur serait trop atroce. Je ne savais pas comment faire. Alors, prenant mon courage à deux mains, je me relevais, déchirais un morceau de mon jean que j'accrochais autour de mon épaule pour faire pression. Peu à peu, à cause du froid, le sommeil me gagnait et les forces m'abandonnaient. Je fermais les yeux.

Le lendemain matin je me réveillais, mes vêtements couverts de boue. Le soleil brillait et les oiseaux chantaient tandis que les plantes dégoulinaient de la pluie survenue. Je me levais et poussais la porte de la villa, préalablement ouverte. Je grimpais rapidement les escaliers qui se retrouvaient couverts de boue sur mon passage. Je traçais jusqu'à notre salle de bain vu qu'il me restait encore un peu de temps avant d'aller à l'école. Je me déshabillais, et, impatiente de me laver, j'entrais dans la douche. L'eau chaude coulait sur ma peau, réchauffant mon corps glacé. Lorsque l'eau toucha ma blessure, j'émis un petit cri. Après m'être entièrement rincée, je ressentis une sensation de froideur et sortais de ma douche entièrement mouillée pour vérifier la climatisation. Grosse erreur, je glissais et tombais sur mon épaule, me tordant immédiatement de douleur. Quelqu'un avait apparemment changé la température de la ventilation. Je rampais difficilement vers la prise afin de la débrancher tandis que la température continuait de descendre. Mais, dès que je posais mon doigt mouillé sur le câble, je fus frappée d'une violente décharge. C'en était trop, mon corps ne pouvait plus supporter la douleur et je m'évanouis grelottante, un souffle frais continuant à jaillir de la climatisation...

Point de vue de Queen:

Je me réveillais un peu plus tôt aujourd'hui et ressentais le besoin d'aller voir Emma afin de savoir si elle allait mieux. J'embrassais vite ma mère qui, comme d'habitude, dansait dans la cuisine, attrapais ma veste au passage et filais. Je prenais mes écouteurs reliés à mon Iphone 5 et fonçais chez Emma qui n'était que quelques pâtés de maison plus loin. Elle m'avait dit où elle habitait hier afin que nous puissions nous voir. Je courais et arrivais rapidement. Je toquais et une femme qui ressemblait très peu à Emma m'ouvrit la porte.

-C'est pour qui ? demanda t-elle en posant son regard féroce sur moi

-Je suis une amie à Emma, je viens la voir. répondis-je timidement

-Vas-y. Elle est en train de se doucher. répondit-elle en me faisant signe d'entrer

Elle se poussa afin de me laisser passer et, tentant une fois de plus d'être discrète, je montais les escaliers à pas de loup, ceux-ci étant mystérieusement enduits de boue. Je glissais sur l'un d'eux et manquais de tomber mais je me ressaisis et poursuivais mon chemin jusqu'à la salle de bain. N'entendant pas l'eau couler, je toquais:

-Emma ?

N'ayant aucune réponse, je poussais la porte et hurlais. Emma était frigorifiée, tremblante, son épaule semblant s'être heurtée à quelque chose. Une lettre était posée à côté du robinet. Je tirais Emma et l'adossais au mur du couloir. Débranchant vite la climatisation glacée, je saisis au passage une serviette et la jetais sur elle. Après qu'elle se soit réveillée, je lui donnais la lettre.

-Tu as reçu ça. dis-je

Elle prit la lettre, incapable de parler, et l'ouvrit rapidement. C'était écrit en grosse lettres d'un noir épais : "SAUVE TOI". Emma et moi nous jetâmes un regard horrifié. C'est quoi ça ?!