Chapitre 9

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Point de vue d'Emma:

Nous nous lançâmes un regard apeuré. Nous allions quitter la pièce lorsque Meï nous tendit son bras, voulant venir avec nous.

-Ne t'inquiète pas, je reste avec toi. Emma, vas-y. dit Adila en hochant la tête

Je fis signe d'avoir compris, sachant quelle était la bonne chose à faire. Je quittais alors l'hôpital St.Denis et partais sans plus attendre en direction de la villa de Mary Claus. Grimpant dans ma voiture, je démarrais et, dépassant largement la vitesse autorisée, je me contentais d'un virage en guise de stationnement. Madame Mary était allongée devant le corps de Queen qui gisait à terre près de l'arbre. Un mince filet de sang s'écoulait de son crâne alors que sa mère me jetait un regard terrifié.

-J'ai déjà appelé les secours. Ils arrivent.

Je m'allongeais aux côtés du cops de Queen et tentais de stopper l'hémorragie. L'ambulance arriva quelques minutes après et nous dûmes abandonner Queen aux mains des médecins. Sa mère et moi rentrâmes, celle-ci s'allongea et se mît à pleurer.

-Je vais perdre mon enfant aussi bêtement... Je ne peux pas y croire...Je...

Et son ton se noya dans les larmes. Ne pouvant rien faire pour elle à part la réconforter, je décidais de me lever pour préparer quelque chose.

-Madame ? Vous voulez des fruits en attendant que nous partions pour l'hôpital?

Elle hocha la tête, incapable de parler, ses larmes s'étant arrêtées mais ses sanglots persistants. J'entrais dans la grande cuisine moderne de blanc et de rouge, le rouge me faisant penser à Queen. Je choisissais une pomme et une orange que je lavais soigneusement avant de les éplucher. Je posais un couteau dans l'assiette au cas où Madame Mary voudrait en rajouter et quittais la cuisine. La lumière lunaire donnait à ces évènements une atmosphère encore plus lugubre. Alors que je me retournais après avoir éteint la lumière derrière moi, je découvris un salon très différent de ce que j'avais laissé en entrant dans la cuisine. Madame Mary était fermement ligotée et se débattait de toutes ses forces en silence. À côté d'elle m'observait un homme au visage voilé: l'Assassin. De surprise, je laissais tomber l'assiette de fruits qui tomba au sol et s'écrasa en morceaux. Mais j'avais gardé le couteau dans ma main, lorsque je réalisais que l'Assassin tenait un revolver contre la tempe de Madame Mary. Il sortit un papier et le brandit devant moi. Je discernais difficilement l'écriture mais parvenais tout de même à lire: "Rends-toi ou je tue Madame Mary". Il était malin, il ne voulait pas que je reconnaisse sa voix. Cela m'indiquait que c'était quelqu'un que nous connaissions. Malheureusement, je savais très bien que je n'aurais pas le temps de lancer le couteau que la balle aura déjà transpercé le crâne de Madame Mary. J'étais faite. Renonçant à combattre, je baissais la tête et lâchais le couteau. L'Assassin s'avança avec méfiance, le revolver cette fois-ci pointé vers moi. Il me souleva, je n'essayais pas de me débattre, je savais que ça ne servirait à rien. La seule chose que j'espérais à ce moment était que mes amies me retrouvent...

Point de vue d'Adila:

J'entendis alors en dehors de la chambre un médecin qui donnait des ordres.

-Dégagez dégagez ! disait-il

Je vis alors passer à côté de la chambre de Meï un chariot en direction des urgences. Je sortais et arrêtais le chariot pour découvrir avec horreur le corps de Queen inerte, ses cheveux blonds ensanglantés. Je posais ma main noire sur la sienne blanche, un superbe contraste que les infirmières dévisagèrent, et lui murmurais:

-On trouvera qui t'as fait ça et on te vengera. Je te le promets.

Et, à contrecoeur, je laissais les infirmières l'emmener.

-Mais où sont donc Madame Mary et Emma ?! Elles devraient être arrivées depuis un bon quart d'heure déjà !

Je prévenais rapidement Meï que je devais aller les chercher et prenais un taxi en direction de la villa de Madame Mary. Je grimpais sans refermer la porte, faisant d'abord attention au conducteur qui se retourna souriant, aucune capuche et aucun masque. Je refermais la porte et me laissais conduire jusqu'à ma destination, essayant de m'assoupir un moment. Malheureusement, l'angoisse qui pesait sur mon corps ne me laissa pas fermer l'oeil. Dès que le taxi s'arrêta, je sortais, balançais un billet de 10$ sans reprendre la monnaie. Le conducteur, tout content, s'envola à toute vitesse. Je fonçais vers la maison dont la porte était ouverte, béante, et aperçus le corps de Madame Mary attaché. Celle-ci semblait terrifiée. Je fonçais et la détachais en commençant par le papier adhésif sur sa bouche. Je n'attendis pas pour lui poser la grosse question:

-Que s'est-il passé ?! criais-je paniquée

-Quelqu'un est venu en hoodie noir et a menacé de me tuer si Emma ne se rendait pas ! m'expliqua t-elle alors qu'elle reprenait sa respiration

Elle marqua un temps d'arrêt, haletante, et poursuivit:

-Il a pris Emma avec lui !

1.FleeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant