1.Flee

Chapitre 6

Point de vue de Meï:

Queen m'avais poussée et était partie. Me retournant, je tentais de l'appeler et, ayant une dette envers elle pour avoir failli la tuer, je fonçais la suivre. Traversant les chemins différents qui menaient je ne sais où, je peinais à suivre Queen qui passait de rue en rue à toute vitesse. Finalement, celle-ci s'arrêta devant une grande villa de couleur blanche. Cette villa était bien connue pour sa propriétaire, Madame Katherines Gibson, une habitante riche de San Fransisco. Je m'agenouillais derrière un buisson à l'entrée pour apercevoir la scène. Entendant un cri, je me levais immédiatement et accourais. Mais ce que je vis fut loin de ce que je pensais voir. Queen fonçait pour aider une fille agenouillée au coin de la pièce. La jeune adolescente était sûrement d'une extrême beauté mais à ce moment-là, elle était la personnification de la terreur. Ses yeux vitreux restaient figés sur le corps d'une femme morte. Curieuse, je me penchais et découvrais l'identité de la jeune femme. Madame Katherines Gibson avait été assassinée! Je passais le seuil de la porte, Queen ne remarquant pas ma présence, trop concentrée à tenter de faire réagir la jeune fille. Mais là, mon regard fut attiré par une ombre qui passait dans le jardin et qui se plaça horizontalement à Queen. Mon esprit réagit immédiatement. Malheureusement, mon corps n'eus le temps de pousser Queen au sol qu'une balle traversait la fenêtre et juste après ma jambe. La fatigue me prit. Je vacillais et tombais...

Point de vue d'Emma:

Cet assassin(e) l'avait tuée. Ma mère adoptive avait été assassinée par ce tueur en série. Comment pouvait-il/elle faire ça ? Je ne savais point. Le pire était qu'il ne m'avait fait aucun mal. Je ne comprenais pas. Il était simplement venu tuer ma mère. Et là, encore une fois, il avait essayé de tuer Queen. Mais que nous voulait-il ? Je décidais de rester ainsi, incapable de bouger, mes muscles comme englués. Queen avait poussé un hurlement et s'était évanouie à mes côtés. Je me retrouvais seule, éveillée à côté du corps de Meï qui perdait son sang à toute vitesse. Je ne devais pas laisser Meï mourir. Me levant doucement, prise de vertiges, je me dirigeais néanmoins vers elle et, mobilisant mes forces, je la soulevais. Je sortais dans le jardin, les passants fuyants en me remarquant, et prenais la clé de la voiture pour y déposer Meï à l'arrière. Je montais dans la Porsche Cayenne de ma mère, prenant le volant entre mes mains, et traçais à l'hôpital. J'espérais que Queen me pardonnerais de la laisser là-bas mais Meï était ma priorité. J'arrivais à l'hôpital sans me faire arrêter par un policier et stationnais, percutant deux trois voitures au passage. Je saisis le corps de Meï sur mon épaule, la tenant en équilibre par les jambes, ses cheveux noirs se mêlant aux miens. Les infirmières se poussèrent immédiatement, admirant ce spectacle funèbre. J'interceptais un chirurgien qui passait par là et, lisant rapidement son nom sur sa carte, je lui dis:

-Monsieur Collins ? J'ai besoin que vous sauviez cette fille.

Aussi mauvais et cupide que ce monsieur pouvait être, la seule réponse qu'il trouva fut :

-ll va falloir payer, jeune femme. répondit-il en soulignant que j'étais une adolescente sans argent

-Je peux payer, vous voyez, je suis la fille adoptive de Mademoiselle Katherines Gibson qui vient justement de mourir. Je donnerai tout ce qu'il faudra.

L'homme me regarda, réalisant à qui il avait à faire, et pris le corps de Meï sur lui. Immédiatement, je pris la première chaise qui passa sous mes yeux, ayant besoin de repos et prise de vertiges. À côté de moi était une fille de mon âge. Elle était noire, ses cheveux lisses et courts, ses grandes joues et ses dents d'une blancheur éblouissante faisaient d'elle une kényenne typique. Voyant que je l'observais, elle engagea la conversation :

-Vous attendez qui vous ?

-J'attend une amie qui, en quelques sortes, s'est faite tirée dessus. Et vous ?

-J'attend mon père qui a été blessé dans la guerre en Afghanistan.

-Ah je vois. Cela doit être dur.

-Ca l'est. dit-elle tristement en baissant les yeux

Notre conversation prit fin ici, interrompue par un infirmier qui vint chercher la fille. Je lui adressais un dernier sourire alors qu'elle se levait pour le suivre. Alors, elle se retourna et revint vers moi:

-Nous ne nous sommes pas présentées. Adila Brown.

-Emma Grace. répondis-je

Elle m'adressa un véritable au revoir et s'en alla.

Point de vue de Queen:

J'ouvrais les yeux sur un champ de bataille, semblant m'être évanouie. Le corps de madame Gibson n'était plus là. Meï et Emma elles aussi avaient disparu. Ma tête me faisait affreusement mal. J'entendis un Klaxon et sortais. Ma mère m'attendait dehors, dans sa Toyota Corolla noire. Je grimpais et, comme d'habitude, elle commença directement à enchaîner les questions:

-Que t'est-il arrivé ? Pourquoi y a t-il légèrement de sang sur ta tête et par dessus tout pourquoi Emma m'appelle pour venir te chercher ?

-Il y a un moment à tout. D'où Emma t'a t-elle appelé ?

-Le numéro paraissait venir de l'hôpital. répondit-elle en me regardant perturbée

C'est là que tous mes souvenirs revinrent. Meï me sauvant la vie, Emma traumatisée, sa mère tuée. J'empoignais le volant à la surprise de ma mère et prit à droite, vers l'hôpital. Ma mère et moi arrivâmes et aperçûmes immédiatement Emma assise à l'une des chaises à l'entrée dans la salle d'attente. Je criais "Emma !" et pris place à ses côtés.

-Tout va bien ?

-Ma mère adoptive est morte, Meï a été blessée par un assassin sans pitié. Rien ne va bien Queen.

Elle fondit en larmes contre mon torse, pleurant silencieusement, la salle entière muette. Je fis signe à ma mère de s'asseoir, elle s'exécuta, comprenant l'ampleur de la situation. Un docteur arriva vers nous, voulant nous annoncer une nouvelle. Je tapotais le dos d'Emma. Elle sortit sa tête de mon torse, ses yeux rouges et ses joues couvertes d'eau.

-Mademoiselle Meï Long est sauve mais elle aura besoin d'un mois de rééducation. Son acte de bravoure sera félicité comme il se doit.

Emma me serra dans ses bras, revigorée. Je lui murmurais :

-Rentre chez toi.

Ce à quoi elle répondis:

-Quel chez moi?

Elle essuya une larme et esquissa un sourire. A 21h45 ma mère nous proposa de rentrer chez moi en attendant de trouver une solution mais nous tînmes tout de même à rendre visite à Meï. Nous entrâmes dans sa chambre emplie de cette odeur spécifique aux hôpitaux. Elle était là, allongée, ses cheveux étendus en une myriade d'ébène. Elle se tourna vers nous et, malgré tout ce qui lui était arrivé, elle parvint à me décocher un sourire. Je la serrais tendrement dans mes bras tandis qu'Emma restait en retrait, timide. Alors que je me poussais, Meï s'adressa à Emma:

-Le docteur Collins m'a dit que tu payais l'opération. Sans même que je connaisse ton nom? Bien gentil tout ça.

-Hahah. Je m'appelle Emma Grace et c'est un plaisir que d'utiliser l'argent de ma mère à de bonnes fins.

Ma mère, qui avait suffisamment attendu, toqua à la porte, signe qu'elle s'impatientait. Nous fîmes nos aux revoirs à Meï et promirent de revenir la voir dès que possible. Nous quittâmes ensemble l'hôpital St.Denis et revînmes chez moi. Sur le trajet silencieux, je réfléchissais et me demandais: qu'aurai été ma vie si je n'avais pas déménagé ? Je n'aurais pas rencontré toutes ces merveilleuses personnes autour de moi. Je me dis que chaque chose arrive pour une raison et que c'est parfois les mauvais pas qui nous guident au bon endroit.