Chapitre 1

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« Bip-bip-bip-bip... » Le bruit assourdissant de mon réveil me tira de mon sommeil.

-« Non... » Maugréai-je.

Je m'étirai tout en essayant de trouver le bouton qui éteindrait le son affreux qu'émettait ce fichu appareil.

Quand je l'eu trouvé, je m'écroulai sur mon lit en expirant profondément.

Ma dernière année scolaire s'annonçait. Après cela, je pourrai enfin vivre ma vie comme je le souhaitais, prendre mes responsabilités, et exister.

-« Chérie ? Descends, le petit déjeuner est prêt ! » cria une voix féminine.

Zut, ma mère savait que j'étais réveillée. Je profitai des dernières précieuses secondes qui me restaient installée confortablement et au chaud dans mon lit, avant d'entendre une seconde fois ma mère crier.

-« J'arrive ! » lui répondis-je assez fort pour me faire entendre.

Je glissais doucement hors de mon lit et rejoignis mes parents.

-« Ton assiette est déjà servie, bon appétit ! » déclara mon père d'un ton enjoué.

-« Merci.» murmurais-je, la voix encore endormie. »

Je touchai à peine à mon petit-déjeuner, j'avais le ventre noué.

-« Noir, classique ? Ou bien ce gris ? »demanda mon père, qui s'interposa en face de moi.

Je relevai la tête puis plissai les yeux.

-« Hmm, je préfère la cravate noire, je crois. « Répondis-je, las.

-« Merci, dit-il. Ca ne va pas ? Il échappa un rire avant de répondre à sa propre question.

Ah, mais oui ! Je crois savoir pour quoi ! Après ces deux supers mois passés sans aucunes obligations, sous le beau soleil Californien chez ta tante et tes cousins, Mademoiselle est fortement irritable car aujourd'hui c'est la rentr.... » dit il en accentuant tout ses mots.

-« PAPA ! » m'exclamai-je en pouffant de rire. Ne le dis pas, tu sais bien que c'est un mot interdit... »

-« Ne t'inquiète pas, Nina, tout ira parfaitement bien. Tu vas retrouver tes amis, tu as de bons résultats, je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas. »rétorqua ma mère en me souriant. Elle était encore en train de travailler assidument, assise près de moi à rédiger quelques papiers.

-« Elle a parfaitement raison » dit mon père.

-« Mouais... » répondis-je simplement en haussant les paupières. Je trouvais cela assez paradoxale d'entendre ce genre de paroles venant de la bouche d'une ancienne reine du lycée et d'un ancien chef de l'équipe de football.

En effet, j'allais rentrer aujourd'hui en terminale. J'avais eu l'occasion hier de découvrir mes nouveaux cours, mes nouveaux profs, j'avais pu entendre le speech du directeur car le lycée organisait une sorte de « pré-rentrée ». Aujourd'hui, recommençaient réellement les cours, et je semblais avoir encore l'esprit ailleurs, probablement resté à la plage.

Je remis mes cheveux blonds en place.

Un grand silence s'abattit entre nous, et c'était assez gênant. Je les regardais. Ils avaient l'air si élégants, comme toujours.

Ma mère, Kate, travaillait pour une agence immobilière. Elle était ravissante, elle avait de longs et soyeux cheveux bruns comme j'aurai toujours souhaité avoir, avec de grands yeux bleu azur. Comme David, mon père, elle était sympathique, ouverte et agréable.

Ce dernier était avocat. Il était grand, bruns aux yeux noisette.

J'étais leur fille unique. Je savais qu'ils m'aimaient énormément, mais parfois j'essayais d'être comme eux, car au fond je savais que ma timidité leur faisait de la peine. Comment avais-je pu être leur opposé, cela était l'un des grands mystères de ma vie.

Je me forçai à terminer mon pancake, avant de m'éclaircir la gorge

-« Je ferai mieux d'aller me préparer avant d'être en retard. » dis-je.

Sur ces mots, je débarrassais rapidement la table puis montai vivement les escaliers.

Dans ma chambre, devant mon miroir, je soupirais.

En effet, j'étais loin d'être comme mes parents.

Je n'étais pas brillante, chic ou bien sociable comme eux. J'étais plutôt la fille que l'on ne remarquait pas. Cependant, je n'étais pas une « rejetée » au lycée. J'avais des amis, une vie sociale qui me satisfaisait, j'étais tout ce qu'il y avait de plus normal, même si intérieurement, j'avais toujours eu cette impression d'être différente des autres. Nos manières de penser, de réfléchir, de voir le monde semblaient assez opposées.

De plus, je possédais une différence physique par rapport à eux, par rapport à tout le monde. On pouvait trouver cela tendance, trop « cool » ou même bizarre, je ne pouvais rien y changer.

Je m'approchais de mon miroir, songeuse.

J'avais les yeux violets.


Iris VioletsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant