Chapitre 4

63 9 5
                                    


Une lumière blanche jaillissait de la paume de mes mains. Plongée dans l'obscurité, seules ces étranges étincelles éclairaient la pièce. Je fixais mes mains, étourdie.

C'était chaud et reposant à la fois. Cela me faisait oublier la douleur des chaînes qui retenaient mes chevilles aux pieds d'une vieille chaise en bois. Mon dos me faisait mal.

Ces dernières me lacéraient tant que je n'osais plus bouger, pour ne pas faire pénétrer davantage la ferraille dans mes plaies écorchées vives.

Que faisais-je ici ? J'avais très peur, et étais glacée. Je remarquai que la personne qui m'avait emprisonnée ici n'avait naturellement pas eu l'amabilité de me vêtir d'au moins une veste. Je ne portais que mon bas de pyjama léger aux imprimés carreaux ainsi qu'un débardeur ; je grelottais.

Soudain, une voix brisa le long silence.

-« Nina ! cria cette même voix aigue dont le timbre ne m'était absolument pas familier. Sauve toi ! Vite ! Tant qu'il en est encore temps ! »

Je relevais la tête, sans comprendre. Je ne voyais personne.

Etais-ce un piège ? Qu'étais-je censée dire ?

Cependant, je me sentais obligée de faire confiance en cette voix si douce et répondis ;

-« Je... Je suis coincée.... Je ne peux pas... »

Je tournai la tête dans tous les sens, cherchant à trouver cette personne dans la pénombre.

-« Mais si, tu peux. Concentre toi ! »

Je jetai un œil à mes mains creuses posées sur mes genoux. L'énergie qui s'en dégageait encore ne paraissait pas s'arrêter. C'était très étrange.

- « Qu-quoi ?..  Comment ?... Qui êtes vous ? » demandais-je.

La personne ne répondait plus. J'entendis alors un cri étouffé. Un cri affreux et rempli de terreur.

Terrorisée à mon tour, je fermais les yeux et me figeai.

C'est alors que cette silhouette s'approcha vers moi. Je pouvais l'entendre. Un pas, deux pas, trois pas.

Elle s'avançait en provoquant des bruis sourds, comme si chaque mouvement reproduisait le bruit de la mort.

J'ouvris les yeux.

Grande, diabolique, et enflamée. Enflamée au sens propre. Des flammes entouraient son ombre, m'aidant à distinguer sur son visage  des yeux rouges vifs qui semblaient refléter l'image de l'enfer.

Je compris finalement à cet instant que je rêvais. Pourtant, cela me semblait si réel. Je ressentais chaque moment de la scène comme si je la vivais. Apeurée, je fermai les yeux pour tout arrêter.

« Nina, réveille-toi. Réveille-toi ! Réveille-toi ! » pensai-je aussi fort que je le pouvais.

-« Nina ! Nina ! Nina ! »

Je me redressais en une fraction de seconde sur mon lit, expirant bruyamment.

Je regardais ma mère, assise au bord de mon lit, carressant ma chevelure.

Je tremblais et sentais des perles de sueur qui coulaient sur mon front. Je tournai lentement la tête vers elle, les yeux grands ouverts et haletante.

Elle m'observait d'un air rassurant et compatissant.

-« Ca va, ça va.... Calme toi.. Ce n'était juste qu'un cauchemar chérie. »

Iris VioletsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant