Le dénouement

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Lui

     Mon capitaine partit en ricanant. Bon sang, tout est de ma faute ! C'est comme si je l'avais trahie. Non, je ne laisserais pas lui faire du mal ! Mais avant, je devais mettre Santiago à l'abri.

- Où est ma tante Dolores ? me demanda l'enfant.

- Elle a été capturée, répondis-je, mais ne t'inquiète pas, Santiago, je vais aller la sauver ! Viens, je vais t'emmener en lieu sûr.

- D'accord...

Je le fis monter en voiture, et roula jusqu'à chez mon grand-père. Il me réprimanda un peu quand il apprit la capture de Dolores, mais accepta de garder Santiago.

     Je me dirigeais vers le centre-ville, lieu où les vampires étaient exécutés devant toute la population. Lorsque je fus arrivé, je la vis attachée à une roue par les poignets et les chevilles. Je fendis la foule, mais pas assez vite pour empêcher le capitaine d'enclencher la machine à pieu. Je vis avec horreur un pieu en argent jaillir et finir sa course dans le cœur de Dolores.

- Non !!!!!!!!!! hurlais-je.

Je le bousculais en renversant la machine, et arrachais le pieu sanglant avant de détacher Dolores. Elle me tomba dans les bras, et je la portais jusqu'à la maison de mon grand-père. Là, je l'étendis sur le canapé, et sortit le flacon contenant sa larme, de ma poche. Je l'ouvris et la laissa tomber sur la plaie. La blessure se referma, mais les paupières de Dolores restèrent closes.

- Dolores, réveille-toi... la suppliais-je. J't'en supplie, ne m'abandonne pas... Si tu savais comme je m'en veux de t'avoir menti...

     N'écoutant que mon cœur, je me penchais vers elle, et déposais un baiser sur ses lèvres. Elle ne réagit pas. Les larmes coulèrent sur mes joues, et l'une d'elle atterrit sur sa blessure. Je la sentis remuer, et ses yeux s'entrouvrirent pour finalement s'ouvrir en grand à ma vue. Elle se redressa d'un bond, et me gifla. En passant une main sur ma joue, je sentis une éraflure.

- Comment as-tu pu me faire ça ? hurla-t-elle. J'avais confiance en toi alors qu'en réalité tu fais partie de ces gens qui m'ont tout pris !

- Dolores, je... commençais-je.

- Tu m'as menti ! me coupa-t-elle. Tu aurais pu me dire la vérité au lieu de jouer à ça !

- Non mais, tu vas te taire ! lui dis-je en la prenant par les épaules. Oui, je travaille pour eux ! Oui, je t'ai menti ! Mais non, je ne jouais pas ! Je voulais vraiment te protéger d'eux, et je compte le faire jusqu'au bout !

- Oh, et pourquoi ? ironisa Dolores.

- Parce que je t'aime, bordel !

Ça y est, je l'ai dit ! Oui, je l'aime... Elle me regarda sans dire un mot, et se rassit. Son silence était stressant, car j'avais parlé sans penser aux conséquences.

******

Elle

     Mon dieu, quel choc ! Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je sentis ma rancœur disparaître, mais la surprise m'empêcha prononcer le moindre mot. La porte s'ouvrit brusquement, sur Santiago et un vieil homme que je reconnus.

- Tata ! cria Santiago en courant vers moi.

- Oh, mon chéri ! m'écriais-je en me levant pour le prendre dans mes bras.

- Bonjour, Dolores, me dit le vieil homme.

- Bonjour, Gustave, répondis-je. Merci d'avoir veillé sur lui.

Larmes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant