Prologue - Chapitre I - Chapitre II

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Lady Rose & Miss Darcy, deux cœurs à prendre...

— L'univers étendu d'Orgueil & Préjugés —

Inspiré de l'œuvre de Jane Austen

Lhattie HANIEL

Copyright © Avril 2015 by Lhattie Haniel - All rights reserved.

Cover art : Lhattie Haniel - Peinture : Franz Xaver Winterhalter

ASIN : B00WXNMO92 -

ISBN : 979-10-94782-06-4

PROLOGUE

Le Départ

Ascot, Bridge Park, vendredi 7 avril 1797

Sa Seigneurie – John William Dorian Scott, 4e duc de Bridge – était anéantie. Lady Sarah-Ann venait de rendre son dernier souffle et rien, qu'il ne puisse faire, ne pourra changer ce fait. Il était assis sur le lit de sa tendre aimée, recherchant dans sa mémoire les souvenirs de son sourire et le reflet de son propre visage qu'il voyait dans son beau regard vert lorsqu'elle le fixait avant de l'embrasser. Abattu par la douleur et le chagrin, il posa alors ses mains sur son propre visage. Les traits de la duchesse étaient si apaisés que l'on aurait pu croire qu'elle dormait, tout simplement. Pourtant, l'accouchement avait été une rude épreuve, tragique, où deux êtres s'étaient éteints ensemble, sans cri ni pleur, plongeant la pièce dans un silence profond.

John, son unique fils âgé tout juste de sept ans, entra à pas feutrés dans la suite ducale, sans que son père s'en rende compte. Il s'approcha du lit où sa mère, lui semblait-il, dormait. Il se saisit de sa main – d'une beauté rare – si blanche en cet instant. Celle-ci dépassait de l'édredon confectionné dans une soie violette qui la recouvrait jusqu'au cou. En vue d'une caresse, il l'agita doucement. Pourtant, la céleste main de sa mère resta inerte, sans pouls, sans vie.

L'enfant regarda alors son père qui n'avait pas bougé de sa posture dans laquelle, depuis un bon moment, il avait perdu le sens de la réalité. Tout en s'adressant à celui-ci, le petit retourna son visage vers celui de sa mère.

— Papa, pourquoi maman ne bouge-t-elle pas ?

— ...

— Papa ! s'exclama-t-il, en regardant de nouveau son père qui ne prenait toujours pas la peine de lui répondre.

L'avait-il seulement remarqué ?

Sûrement pas avant cet instant. Le duc releva alors doucement sa tête qu'il tenait toujours entre ses mains. Troublé, il regarda le visage de son fils comme s'il voyait une apparition. Il ressemblait tellement à sa femme que sa vue lui en fût insupportable. Les yeux rougis par le chagrin, il fixa la chair de sa chair d'un regard perçant.

— Sortez ! Sortez de cette chambre ! lui dit-il le verbe haut, en se relevant de son fauteuil avec de grands gestes.

C'était la première fois que John entendait son père crier après lui. Il était un petit garçon si sage et si obéissant que les adultes, qui l'entouraient, n'avaient jamais eu à hausser la voix pour se faire entendre. Son père était reconnu pour avoir un naturel calme, plutôt généreux et magnanime. Et on l'aimait pour la bonté de son cœur. Mais surtout, il adorait son fils.

Aussi, John fut-il surpris ! Surpris par ce père qu'il aimait tant !

Il fixa ce dernier d'un regard ahuri. C'est avec la peur au ventre et les yeux brouillés par ses larmes qui commençaient à rouler sur ses petites joues qu'il déguerpit de la chambre en laissant retomber la fine main de sa mère, qui devint ballante dans le vide.

Lady Rose & Miss Darcy, deux cœurs à prendre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant