Tu me croises dans la rue.
Il fait jour.
Je ris, très peu discrètement, avec un groupe d'amis.
Je m'amuse, je danse.
Tu es fasciné par mon assurance et tu as presque envie de me connaître mieux.
Tu me croises dans la rue.
Remarquant à peine ma présence.
Jusqu'à ce que tu te rendes compte que je pleure.
Les larmes dégoulinent sur mes joues.
Tu me dévisages en t'arrêtant, remarques que mes bras sont ensanglantés, et couverts de bleus.
Après réflexion, c'est vrai que je portais des manches longues tout à l'heure.
Ça t'intrigue.
Pas tant par compassion, mais parce que tu aimes les intrigues.
Tu n'es que sadisme.
Tu te réjouis du malheur des autres dès que cela t'arrange.
Tu te caches derrière un masque en permanence.
Comme moi.
Je t'ai vu me regarder avec insistance.
Sans que je ne sache pourquoi, un éclair de rage traverse ma douleur.
Et je te saute à la gorge.
Laisse moi tranquille !
Laissez moi tous tranquille !
Laissez moi tranquille...
Je n'en peux plus de tous ces fantômes qui me hantent.
Je n'en peux plus de ce masque qui me cache aux autres.
Je presse ta gorge de plus en plus fort et tu te débats.
Mais tu finis par tomber raide.
Tu es mort.
Et ça ne me fais rien.
Je ne suis plus à ça près.
Je pourrais presque dire que cela m'a plu.
Je t'observe.
Oui, je suis bien la jeune fille que tu as vu rire et chanter en début d'après midi.
Mais là, il faisait nuit.
L'heure où je me réveille, où ma sauvagerie reprend le dessus.
Je ne suis que chagrin, mélancolie, haine, violence et destruction.
La destruction...
Il fut un temps où j'étais pleine d'espoir, ce mot ne fait plus partie de mon vocabulaire.
On m'a détruite.
Et maintenant je prends plaisir à détruire à mon tour.
Je suis devenue le chasseur, pour ne plus être chassé, c'est enivrant.
Oui je suis bel et bien la jeune fille que tu as vu rire et chanter en début d'après midi.
Seulement je t'ai révélé mon véritable visage.
Je ne suis pas heureuse.
Mais j'aime te faire croire que je le suis.
Je ne suis pas sociable, ni généreuse, mais j'aime que te pense cela de moi.
J'aime te faire croire que je suis ton amie.
J'aime te faire penser que je suis tout le contraire de ma réelle personnalité.
J'aime que les gens qui pensent me connaître soient déçus et détruits par la révélation.
Ne te fies pas à moi.
Jamais.
Je suis ton cauchemar.
Je suis humaine.
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Populaire [ EN PAUSE ]
Fiksi RemajaL'histoire est simple. Enfin, selon Monsieur tout-le-monde, l'histoire est simple. C'est une ado, c'est une peste, une pétasse, elle n'a aucun sentiment. Elle est populaire, et c'est tout ce qui compte à ses yeux. Les autres, rien à foutre. Elle e...