Je fais plein de bisous à mon mari. Lui qui me supporte tous les jours. Lui qui est tellement doux. Lui qui est tellement mou. Lui qui est tellement confortable. Mon lit. Qu'est-ce que je l'aime ! Il va me manquer durant mon séjour à London. Est-ce que les lits seront aussi confortables que lui ? J'espère ! Je n'ai pas envie de dormir sur un mur en béton. Je me lève et fais ma valise. J'emporte des vêtements et un lit miniature. Je prends aussi un sac. Mes bagages en main, je sors de ma chambre, descends les marches et... Non, je ne peux pas partir sans lui ! Je remonte dans ma chambre, prends mon lit et redescends avec. Je le mets ensuite dans ma valise. Quoi, pourquoi vous me regardez comme ça ? Le Père Noël, il arrive bien à mettre 45 000 000 de cadeaux dans un tout petit sac. Alors pourquoi, moi, je ne pourrais pas mettre un simple lit dans une valise ? C'est grave ça ! A croire qu'il faut s'habiller en rouge, avoir une barbe et une voix grave pour pouvoir mettre de grandes choses dans un petit sac ! Quoique, je vais aller mettre un t-shirt rouge, peut-être que comme ça, mon lit passera crême dehors. Je me saisis de mes bagages et sors de chez moi. Je monte ensuite dans un taxi qui m'amène au pied d'un hôpital psychiatrique. Sur le toit, m'attend l'hélicoptère qui me mènera jusqu'à Londres. Je souffle et entre dans le bâtiment. Je me dépêche de passer. Je tourne la tête et vois un lit. Je lâche mes affaires et vais m'allonger sur le lit. Qu'est-ce qu'il est mou ! Il est parfait ! Je lui fais des bisous et des câlins quand une dame entre. Elle me regarde comme si elle venait de voir une souris dansant la samba habillée en tomate.
- Vous êtes une patiente ?
- Non, dis-je en descendant du lit et en m'en allant tout doucement. Non, non, non. Je suis normale. Je... Au non revoir.
Je récupère mes bagages au sol et cours vers l'ascenseur qui me mène au toit. Dehors, je monte dans l'hélicoptère. Il s'envole direction la capitale de l'Angleterre !
