Le Questionnement

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On me l'a souvent proposé, mais j'ai toujours refusé. Peut-être que le refus n'est pas la meilleure solution pour moi-même, mais je n'ai pas envie de croire que j'en suis rendue là, à cette étape. Je ne crois pas que je suis prête. Tout ça me fait peur, c'est pourquoi j'ai toujours refusé d'avoir de l'aide au niveau professionnel. Pour moi, consulter, c'est la honte absolue depuis longtemps. C'est comme si on me disait que je n'étais pas assez forte pour régler mes problèmes seules. Pour moi, ça représentait la faiblesse totale, l'impuissance, l'incapacité de s'aider soi-même. Cela me faisait mal. Ça me procurait un sentiment que je n'étais pas assez bonne et compétente pour réussir ce que je voulais entreprendre, par moi-même. C'est comme lorsqu'il est question de l'école. L'école est ma plus grande source de stress depuis mon primaire. Jamais sur de moi, toujours en train de me dire que je vais couler cet examen et que je ne suis pas capable d'atteindre mes objectifs, mes plus grands buts. L'échec me faisait peur. Cela ne veut pas dire que j'étais mauvaise perdante. Non, loin de là. Pour moi, l'échec, une seule mauvaise note, ça signifiait ce que je valais. J'ai toujours eu l'impression qu'à chaque fois que je faisais des efforts pour réussir quelque chose, cela ne donnait jamais à rien. Je regardais les autres autour de moi, heureux et qui réussissaient facilement, sans trop de problèmes. Ça, ça me donnait l'image que j'étais " poche " , que je n'étais bonne à rien, jamais à la hauteur. C'était dur sur la confiance et l'estime de soi. Mais le pire dans tout ça, quand je faisais des efforts pour aller mieux, il y avait toujours ces gens pour venir me dire : " Tu ne te forces même pas et tu ne fais même pas d'efforts. " Je pense que ça, ça fait beaucoup plus mal qu'un coup de poing dans le ventre.

Çe qui me faisait peur de la consultation, c'est le pressentiment que la personne devant toi te jugeais en te fixant avec ces yeux ronds, comme si tu était la plus " conne " de la planète. Consulter, ça me fait honte, ça me rend mal. Je n'aime pas la sensation que je me sens jugé.

La question est la suivante. Soit j'accepte l'aide que l'on m'offre, bien du moins, l'essayer, ou soit que je continue à souffrir en silence, à essayer de m'aider seule, comme je le fais depuis toute ma vie. Je suis vraiment synonyme du mot " perdu " présentement. Et pourtant, ce n'est pas ça que je veux être. Je crois que j'ai besoin d'un grand temps de réflexion pour prendre ma décision. Comme plusieurs peuvent le penser, cela à tellement l'air facile d'en parler, mais la réalité est tout autre...

L'âme à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant