Ange ou Démon?

Chapitre 1

J'ai froid. Encore. Je suis encore dans ce bâtiment sombre et je ne vois absolument rien. Il m'est impossible de distinguer quoique ce soit. Où suis-je bon sang?! Je marche dans un couloir sombre, et ne vois aucune source de lumière au alentour. Il n'y a aucune fenêtre, ni éclairages. Rien. Comme si tout avait été enlevé précipitamment. Je marche encore et encore. Ces couloirs lugubres n'en finissent plus. Je tourne et retourne dans ce labyrinthe de ténèbres. Enfin, j'aperçois une source de lumière, une fenêtre. Je me sens rassurée et court vers celle-ci. Cependant, cette fois-ci, à côté de cette fenêtre, se trouve une ombre ou plutôt une silhouette. Je me rapproche quand même par curiosité malgré l'angoisse qui me ronge le ventre. C'est un homme, il me semble. Il a l'air assez grand mais je ne distingue aucune autres caractéristiques sur son physique puisqu'il est de dos. Je m'approche un peu plus mais il se retourne subitement vers moi. Je ne parviens pas à voir son visage, il s'approche doucement de moi mais avant que je ne puisse voir son visage, un bruit strident retentit.

Je me réveille en sursaut, complètement paniquée. Je tourne la tête et m'assure que je suis bien dans ma chambre. Foutu cauchemar. C'est toujours le même, mais cette fois, il y avait quelqu'un. J'aimerais à chaque fois connaître la fin de ce rêve étrange mais je suis tout le temps coupée soit par mon réveil, soit par ma mère. Je m'allonge de nouveau et fixe mon plafond en réfléchissant à cette nouvelle partie que j'ai découverte. Je soupire et me lève afin de me préparer. Avec lassitude, je descends prendre mon petit déjeuner. Ma mère est dans la cuisine en train de finir son café et de terminer de préparer ses affaires pour partir au travail, je lui fais un bisous et mange quelques biscuits, sans grand appétit. Je l'a vois s'agiter dans tout les sens à la recherche de ses clés de voiture. J'observe à mon tour pour l'aider et rigole quand je les découvre sous une tonne d'enveloppes. Je lui les tends et elle m'embrasse la tête avant de partir en vitesse. Mon père doit sûrement dormir, il était de nuit cette fois.

Je sors de chez moi et me dirige vers l'arrêt du bus. Les minutes s'écoulent à une lenteur infinie et je ne vois toujours pas arriver mes amis. Je ne m'inquiète pas, ils sont toujours en retard. Quand je sens des mains se poser sur mes épaules, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui c'est.

"Salut les gars!

Théo me fait la bise mais Matt me coule un gros bisou qui résonnent sur la joue. Je le regarde, exaspérée. Matt est du genre très taquin et farceur. Il adore jouer et on peut le dire, je suis sa meilleure adversaire. Je le pousse légèrement de ma main et lui rétorque:

-Tu es devenu une grand-mère entre hier et ce matin? 

-Il manque plus que l'odeur de vieux! S'exclame Théo.

Nous explosons de rire devant sa mine offusquée. 

-Hin, hin, rira bien qui rira le dernier ma chère Audrey.

-J'ai si peur de ce pauvre papy en face de moi.

Notre fou rire redouble d'intensité alors que le bus arrive pour nous déposer au lycée. Le trajet se fait comme d'habitude, c'est-à-dire, long mais rempli de fou rire. Avec ces deux-là, je ne m'ennuie jamais. Arrivés au lycée, nous descendons et je me dirige vers Elina, ma meilleure amie fille et la seule d'ailleurs. Avec elle et les deux autres, qui sont aussi accessoirement mes voisins, j'ai assez d'amis, j'en pas besoin de plus.

-Coucou bella! Me dit-elle en me serrant dans ses bras.

Elina est ma meilleure amie depuis 2 ans. Elle était nouvelle et venait tout droit d'Italie. Cette femme a tout d'une italienne et elle clame haut et fort ces origines, ce qui me fait souvent sourire. Son teint légèrement bronzé et ses yeux verts éclatants ne laisse pas de marbre les garçons de ce lycée. C'est assez comique de voir comment elle m'en parle: toujours avec un air lassé.

-Comment ça va? Lui demande-je.

-Très bien et toi? Me dit-elle avec son accent et ces yeux pétillants.

-Ça va, ça va."

Pas besoin d'épiloguer, nous sommes franches l'une envers l'autre et nous parlons de tout, aucun secret. Ça facilite grandement notre relation. Nous marchons tout les quatre vers l'entrée du lycée. Notre lycée est vraiment moderne et très épuré. L'entrée se forme de trois portes vitrées blanches et le bâtiment est gris. Des fenêtres sont placées un peu partout et les couloirs sont vitrés eux aussi. Le tout rend vraiment moderne. Nous sommes tous dans la même classe donc lorsque nous entendons la sonnerie, nous nous dirigeons vers notre salle de classe. Les cours se déroulent normalement, mis à part le fait que je me sens constamment fixée, je déteste cette impression. Je me retourne, personne ne me regarde. Étrange.

L'heure du déjeuner est enfin là et c'est la partie de la journée que je préfère. Si manger était une matière, je serais sûrement en tête du classement national. Je discute tranquillement avec Elina, nous nous servons et mangeons tout les quatre, dans la joie et la bonne humeur. Puis nous retournons en cours.

Toutes mes journées ressemblent à celle-ci. La routine s'est installée mais elle me rassure. Je me sens juste bien en pensant à mes amis et à nos journées. Le soir, je me couche sans peur du lendemain mais juste avec une appréhension. Vais-je refaire ce rêve? La réponse est toujours positive, malheureusement.

Les semaines passent, et je remarque que l'attitude de mes parents à mon égard devient de plus en plus lourde. Ils ne cessent de me poser des questions sur ma vie, en soit cela ne me dérangerait pas mais elles sont de plus en plus intrusives et répétitives. J'en ai vraiment assez de leur interrogatoire quotidien. J'en ai parler avec Théo, Elina et Matt. Ils me disent que c'est sans doute rien du tout et qu'ils vont se calmer. Je l'espère car je suis presque à bout à cause de leurs satanées questions. Je sais qu'ils ne veulent que mon bonheur pourtant, ça me gêne ce soudain excès d'attention. Comme si ils avaient peur, parfois je le vois dans leurs yeux. Mais de quoi aurait-ils peur et pourquoi? Mon esprit ne peut s'empêcher de tourner à pleins régimes afin de comprendre leurs attitudes en vain. Maintenant, le soir, je me couche avec deux appréhensions: Vais-je faire le même rêve? Mes parents vont-ils se calmer et m'expliquer la situation? Je m'endors souvent ces deux questions qui hantent mon esprit depuis maintenant quelques semaines.