3. Un autre monde

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Noir.

Tout était complètement noir.
Enfin, au bout d'un moment, je repris conscience. J'était allongé dans une herbe verte... heu non bleue... heu je crois... Je m'assis. Ouch. Une douleur me pris soudainement à la tête. Qu'est ce qui s'était passé déjà ? Ah oui, on étaient dans ma chambre avec Arc et... Je remarqua que ce dernier était à mes cotés... mais encore inconscient. Bas, pour une fois que c'était lui le dernier à se reposer...
J'essayais sans cesse de me rappeler de ce qui s'était passé plus tôt, mais en vain. Me recouchant dans l'herbe, j'observai le ciel. Qwa ?! Il était pas bleu comme d'habitude mais gris et noir, comme si il y avait de l'orage sans pluie, tempête ou éclairs et sans une seule tâche de couleur ! D'abord l'herbe, ensuite le ciel... Ok... ce coup que je m'étais sûrement reçu sur la tête avait dû être violent. Cette ambiance de ciel glauque sans couleur me troublait. Et je me sentais quand même vachement fatigué pour un... heu un... on est quel jour en fait ? C'est bizarre, je me rappelais de rien. Peut-être que la flemme qui dort à coté le saura. Je le secouai doucement puis un peu plus violemment pour le réveiller.

— Hé oh, on se réveille !

— HEIN, QUOI ? QU'EST CE QUI SE PASSE ? T'ES QUI TOI ?

Me hurla-t-il.
Il avait pointé ses mains débordantes de son pouvoir sous mon nez et avait une allure de gros stressé de la vie. Puis il se repris en ne reconnaissant.

— Ha... Harry ? Ah c'est toi ? Qu'est ce que tu fais là ? il se rendit compte de où on était. Tu peux m'expliquer ce qu'on fait dans un parc...? Et pourquoi l'herbe est bleue...?

— Heu en fait j'en sais rien du tout mais je pense qu'on s'est pris un gros coup sur la tête.

Il se pris la tête en gémissant.

— Ah ok, voila pourquoi ça me défonce atrocement ! Je le fixai deux secondes. Enfin, je veux dire, j'ai une légère douleur à la boîte crânienne.

Mes yeux ne le quittèrent pas et restèrent sans comprendre deux secondes supplémentaire. Puis nous oubliâmes ce moment déstabilisant et je me levai.

— Personnellement, je ne vois pas l'intérêt de rester ici, alors je rentre. En plus je suis crevé. Bon salut Deses !

Arc se frotta la tête en fixant l'horizon. Il avait l'air encore plus déboussolé que moi.

— Ouais... Bye bye chaton...

(On se donnait des surnoms chelou quand même des fois... Hum.)

Arrivé chez moi, il n'y avait personne. Je ne remarquai pas que la deco avait changée, trop occupé à me traîner à mon lit. Mais au moment de franchir la porte, un détail m'interloqua; mon lit avait disparu. À la place, il y avait un truc stylé qui ressemblait à un vaisseau spatial plein de coussins qui flottait au dessus d'une plaque de métal. Wtf. Qu'est ce qu'avait fait ma mère. Je m'allongea dedans. Aah, c'était plutôt confortable. Je remarqua que ma chambre avait beaucoup changé. Les murs, le sol, les meubles, ma mezzanine... mes... je m'endormis, complément raide.

C'est quand il fut l'heure pour moi de me réveiller que je me rendit compte que quelque chose clochait. J'avais décidé de faire un tour dehors après avoir pris dans mon armoire, une veste rouge et noire très stylée que je n'avait d'ailleurs jamais achetée. Tout paraissait différent, même si je reconnaissait chaque coin de la ville. Tout à coup, je fus un peu rassuré, je reconnu quelqu'un. Un ami. Skilled ! Il était de dos alors je lui lançai :

— Hé salut mec !

Il se retourna l'air surpris et dès que j'aperçu son visage, un choque terrible paru me détruire de l'intérieur.
Son pelage de lynx brun était parsemé de blessures et avait viré au grisâtre et son sourire habituel était remplacé par... aucune expression. Mais le plus effrayant ( car oui, si vous croisez votre pote et que quand il se retourne vous découvrez sa face comme ça, y'a une raison d'être effrayé ) restait ses yeux. Ils étaient complément vides. Blancs. Sans couleur. Bref vous avez compris. Des yeux de zombie. J'imaginais qu'il allait pencher la tête sur le côté avant de me sauter sauvagement dessus mais il ne bougea pas et se contenta de me livrer un message très peu rassurant :

— Tu n'aurai jamais dû venir ici. Jamais.

Je ne savais pas ce qui se passait depuis qu'on s'était retrouvés Arc et moi sur cette pelouse, mais ce qui était sûr, c'était qu'on était bien dans un autre monde.
Une autre réalité.
Et... plutôt effrayante.

Tome 3. Last WorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant