Tome 3. Last World

4. Deux réalités

Quand une faille s'ouvre, un univers s'ouvre. Deux univers parallèles, c'est deux mondes différents. Et deux mondes différents, c'est deux réalités possibles.

«Oh mon dieu, comment je suis arrivé ici...? »

Devant moi le Skilled aux yeux blanc ne bougeait pas. Il restait planté à me fixer... Heu bas comme il avait pas de pupilles je pouvais pas savoir s'il me regardais mais j'en avais assez l'impression...
Je ne pus m'empêcher de lui demander.

— Skilled... Est-ce que tu me vois... Tu me reconnais...? En fait, est-ce que tu es Skilled ?

Il ne répondit pas. Immobile. La situation était gênante. Je finit par dire:

— Bon... Je vais y aller moi hein... Bonne journée ...!

Puis je me cassai en courant comme un fou. Loin de ce lynx maudit. Je pus entendre une dernière parole de celui-ci au loin.

— Ça ne sert à rien de s'enfuir ! Il te trouvera !

J'arrivai chez moi et je referma la porte à double tour. Je me remémorai les derniers mots de Skilled. «Bon sang, c'est qui "il". J'ai pas envie qu'il me trouve, qu'importe qui ça peut être !» Je m'écrasai contre la porte.
« Il me cherchera, il me trouva et il me tuera !» C'était sûrement un truc du type...
Il fallait réfléchir. Et vite. Il fallait sortir de ce monde. De cette p*tain "d'autre réalité" ! J'étais sur que c'était pas mon vrai chez-moi ça. Je me souvins qu'Ayl m'avait déjà parlé d'un truc comme ça. Il m'avait expliqué qu'il existait plusieurs univers différents dans l'espace temps. Mais comment revenir dans notre monde? J'essayais déjà de me souvenir de comment j'étais arrivé ici. Impossible. Un trou dans la mémoire ! Soudain quelque chose s'alluma dans mon cerveau et je m'écriai (bon, c'est vrai je suis tout seul chez moi alors j'ai un peu l'air con de parler tout seul):

— Arc ! Lui il est arrivé avec moi ! Il est normal comme moi du coup ! Il faut que je le retrouve !

Mais où ? Bonne question. Il n'a pas de maison. C'est un sdf ce gars enfait. Il peut être partout. Enfin pas si difficile à trouver. Soit entrain de voler quelque chose, soit entrain de... voler quelque chose. Je devais aller voir en ville dans une bijouterie ou un truc comme ça. Dans mon élan je passai devant un miroir et remarqua quelque chose. Non pas que ma nouvelle veste était vraiment classe mais je me souvins d'un truc. Quand j'étais dans ma chambre, ma vraie chambre, j'avais mis... il me semble... oui il me semble que j'avais mis une armure. Et depuis que j'était revenu, je l'avais plus. Peut-être qu'il y en avait aussi une dans l'armoire de "ma" chambre de cette réalité. Je montai à l'étage et fouilla. Waaaaaaaaw !!! Je venais de trouver un truc génial ! Une armure, ouais, mais tellement plus stylée que la mienne. Le plastron était noir et les épaulières et les autres protections dorées. Il y avait des brassards surmonté de griffes de métal et des bottes de guerriers. Mais le truc le plus cool c'était une épée en or décoré de motifs sombres. Génial j'allais être invincible avec tout ça ! Mais quand je voulut prendre l'armure, tout disparut et à la place une pierre crochue blanche apparue dans ma main. Mes yeux brillèrent d'excitation. Je savais ce que c'était: une changeline. Une entité magique que l'on fixait sur la nuque et qui pouvait matérialiser des vêtements, armes et armures sur son porteur.
Je m'empressa de la fixer sur ma nuque. Ce monde était surprenant. Tout ce qui avait dans ma vrai réalité était aussi ici mais toujours en mieux. Bon, si on ne prend pas en compte les habitants...
D'ailleurs, en parlant d'habitants, je n'avait vu personne à part mon "ami" lynx. Cette ville était déserte.
Il fallait que je me mette en route pour la ville et retrouver Arc. S'il ne restait que nous deux dans ce monde, il fallait qu'on soient ensemble, même si notre amitié était très.. comment dire ? Instable.
Je sortis de la maison et marchai sans m'arrêter. Je me sentais protégé avec ma changeline que je pouvais activer à tout moment. Tout à coup, je me mis à croiser des gens. Je ne les connaissaient pas. Ils marchaient lentement en mode zombies et fixaient droit devant eux. À mon avis, il ne me voyaient pas, mais pour être sur, je pris soin de les éviter. Le silence de mort qui pesait sur la ville me donnait des frisons dans le dos. Contrairement à un film apocalyptique de zombies ou tout serait détruit, je remarquai que les rues étaient propres et visiblement entretenues. Les magasins étaient tous fermés. La lumière grise du soleil éclairait les stores descendus. Pas une vitre cassée, démontrant qu'un voleur était passé par là. Je marchais sur-mes-gardes prêt à attaquer le premier qui me voudrait autre chose que du bien. Un craquement sourd me fit m'immobiliser. J'entendis des pas. Je voulus me cacher dans une ruelle mais celui qui arrivait, avançait plutôt vite et me surpris. Il était blessé et saignait abondamment du bras et au niveau de l'abdomen. Et il avait l'air désemparé.

C'était pas un zombie.

C'était Arc !