11. Les Aventures du dernier Monde

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Il allait falloir qu'il nous dise plus que ces quelques phrases pour qu'on comprenne quelque chose. Enfin, pour ma part, je commençais à comprendre.
Mon père avait un rapport là dedans. C'était un chat, comme le héros du livre Les Aventures du dernier Monde. C'était même lui, le héros.
Je demandai.

— Qu'est ce que tu sais sur mon père ?

— Il a pendant longtemps été prisonnier de Kenox avec son frère jumeau. Ils ont toujours lutté pour la libération du monde. C'étaient les héros de tous. Mais un jour, une occasion de sortir s'est ouverte et ils se sont retrouvés à devoir choisir entre l'un et l'autre car une seule personne pouvait en avoir le privilège. Et c'est ton oncle, Ashkēnas qui s'est sacrifié. Ton père, Archibald a rejoint Mobius tandis qu'Ash est resté prisonnier sur Last World.
Archibald avait promis de libérer ce monde, alors il a écrit son histoire, sous la forme de conte pour enfants pour ne jamais l'oublier. Les Aventures du dernier Monde.

Je hochai la tête à ces mots.
Il continua ses explications.

— Il eut d'abord un fils, toi. Mais il devait retourner à Last World pour récupérer son frère. Durant une période de 400 jours, il chercha un moyen de le ramener. Il du quitter ta mère.

Je m'exclama.

— Je connais la suite. Il ne tint pas la promesse qu'il lui avait faite. Il ne revint jamais et eut une autre femme... et une autre fille.
Ce que je ne comprends pas, c'est comment est-ce que tu connais tout ça, si tu n'as jamais quitté Last World ?

Keyhn soupira.

— Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas ... Tu as tellement encore à apprendre.

Arc qui nous écoutaient et se concentrait pour comprendre demanda avec inquiétude.

— Qu'est ce qui est arrivé à l'oncle d'Harry resté à Last World ?

Keyhn pris une voix sombre.

— Il y est resté... trop longtemps. Il a finit par sombrer dans la folie et Kenox a réussi à lui mettre en tête qu'il devait tout faire pour détruire son frère et tous les gens à qui il tenait.

Je sentis un frisson d'angoisse me parcourir en me remémorant le visage psychopathe de mon oncle. Il avait déjà réussi à tuer la mère d'Alix, et moi il avait déjà tenté...

— Qu'est ce qu'on est censé faire maintenant ?

— Faire ce que ton père a promis de faire. Libérer ce monde. Et pour cela il va falloir que tu te rappelle de tes rêves.

Arc s'exclama soudain.

— Attend, tu as dit que j'étais là pour détruire les talismans. C'est... quoi ?

L'Outlaw se retourna pour répondre. Mais il aperçut quelque chose et fit un geste avec la main pour que tout le monde se taise. Il se dirigea vers un arbre. Il était déjà tout le temps sérieux mais là il semblait vraiment extrêmement concentré. Il s'arrêta. Fixait quelque chose sans bouger.
Je murmurai en m'approchant et cherchant l'élément perturbateur du regard.

— Qu'est ce qui...

Keyhn m'envoya son épaule en pleine face en roulant des yeux. Je m'écrasai sur le sol, ne comprenant pas ce acte de violence gratuite.

— Ils sont là, chuchota l'Outlaw. Ils sont là depuis le début, ils nous observent.

— Effectivement, s'exclama une voix peu rassurante qui venait de l'arbre. On est là et on compte bien en finir avec vous.

Un singe aux yeux étincelants de fureur sortis de l'ombre. Son sourire laissait apparaître une rangée de dents tranchantes maculées de sang. Il était d'une maigreur si extrêmement qu'on pouvait voir chaque os de ses côtes. Je grimaçai à sa vue. Il portait le collier au signe de Kenox. Une sorte de rugissement sortis de sa gorge quand ses mâchoires s'écartèrent, certifiant que cette bête n'était pas le genre à faire de mignonnes grimace pour faire rire les enfants.

Keyhn s'était armé d'un bâton au bout pointu et lui faisait face en le menaçant.

— Dégage de là si tu tiens à tes vieux os, sale kems !

Un sourire plein d'horreur s'afficha sur la face du singe. L'animal sauta avec rage sur Keyhn. Arc avait déjà sortis son catana et courait dans leur direction. Je voulus les aider mais mon regard tomba sur quelque chose qui me pétrifia. Le singe n'était pas seul, des dizaines et des dizaines d'autres bêtes à colliers plus furieuses les unes que les autres débarquaient autour de nous.

— Arc, attention ! criai-je juste avant que celui-ci ne se fasse transpercer le crâne par un pieux qui voltigeait.

Je me levai, me rendant compte qu'il fallait agir devant la menace. Je jettai un coup d'œil à une issue de fuite possible mais on n'avait pas le choix. On devait se battre.
Mes yeux flamboyèrent d'un bleu profond et ma changeline activa son armure. Une épée apparue dans mes mains.
J'étais prêt.
Je m'élançai dans le combat ne cessant de me demander pourquoi est-ce que mon père nous avait envoyé Arc et moi dans une aventure aussi dangereuse.

Tout le monde se battaient. Mais nous, on étaient trois. Et eux, plus d'une trentaine. Je voulus penser à un jeu de mots avec 3 et 30 mais en me rappelant qu'on était au milieu d'un champs de bataille, je me dis que ça pourrai attendre.
De temps en temps, je croisais le regard d'Arc. Son expression était indéchiffrable. Il paraissait aimer geler et donner des coups à ses adversaires mais au fond, je savais qu'il était extrêmement tendu et peut-être même à la limite de la peur de se faire battre.
Du côté de Keyhn, je crois que ça se passait à peu près bien. L'horrible singe gisait par terre, la gorge éventrée depuis bien 5 minutes. Le guerrier n'arrêtait pas de changer d'armes. Il était vraiment impressionnant, comme inépuisable. J'étais moi-même concentré à abattre mes adversaires, alors je ne pu pas observer attentivement sa technique de combat, mais elle semblait efficace.
Pour moi, ça allait plutôt pas mal, j'essayais de ne pas tuer les assaillants mais seulement de les mettre KO. C'était terrible pour moi de voir autant de gens mourir comme ça, même si je ne savais pas si on pouvait encore appeler ça des gens. J'essayais de me dire que ce n'étaient que des clones d'autres personnes. Mais chaque coup d'épée, chaque flamme brûlante lancée sur les adversaires me faisait me sentir plus mal.
Soudain, je sentis une douleur déchirer ma jambe. En abandonnant mon adversaire pour voir ce qui se passait, je découvrit avec horreur la pointe d'un pieu qui ressortait tranquillement de ma cuisse. Je grimaçai de douleur. Derrière moi, se trouvais quelqu'un. La personne à qui appartenait le pieu sûrement. Il me chuchota.

— Vous n'auriez jamais dû venir ici...

Je répondit avec mes dernières forces.

— On n'a jamais voulut rentrer dans votre monde... On ne sais même pas comment on est arrivés là !

La réponse fut accompagnée d'une lame froide sur la gorge.

— Eh bien, pas de chance !

Incapable de bouger, je repensai à quand je m'étais fait capturé par mon oncle, au moment où j'étais empalé sur une branche de métal et qu'il se préparait à me trancher la gorge. L'histoire se répétait. Sauf que la dernière fois, mon père était sortis de nulle part pour me sauver la vie. Et là, j'avais beau prier et chercher partout du regard, personne ne venait m'aider. Je devais me débrouiller seul.

Tome 3. Last WorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant