- T'as deux jours pour me faire ce putains de devoir la pédale alors au boulot !
Victor me poussa violemment par terre et le donnât un dernier coup de pied dans le ventre. Les silhouettes de mes deux agresseurs s'éloignent et je ramasse péniblement son cahier de maths. Cet enfoiré va finir par me faire pendre. Ce quotidien devient insupportable.
Je m'allonge sur mon lit après mes dix minutes de marche habituelle. Mon nez pisse encore un peu de sang, je prend donc un mouchoir et l'appui contre mes narines. La dernière fois, j'en avais mis partout. Je prend le cahier de Victor et commence son exercice de maths. Depuis la maternelle, il me martyrise, m'insulte, me tabasse et l'intimide. Et depuis la maternelle, son amis le regarde faire. Ils fonctionnent comme une montre suisse. Le plus grand m'insulte et me tabasse et le plus petit me rabaisse et l'humilie. Il me crache dessus sans savoir la vérité. Depuis que j'ai fais mon comin-out à mon meilleur ami, la nouvelle s'est propagée comme une traîné de poudre. Depuis, on m'appelle le "pédé", la "pédale"ou la" tapette". Je suis sûr que les gens ne savent même plus comment je m'appelle. Je m'appelle le pédé ou plus intimement la pédale. Pour les grands amis c'est tapette. Mon ami et confident Andy n'oubliera jamais mon prénom. Heureusement, à ma mort, il sera le seul à savoir que Peter ne prend pas de "s" à la fin. Peter Ousager bande de merdeux, pas la pédale.
Lui non-plus ne sais plus mon prénom. On se connaît depuis la maternelle pourtant mais lui et son putains de Victor passent tellement de temps à me martyriser qu'ils ne savent même plus qui je suis. Quel gros bordel. Il se croit supérieur à moi avec ses dix centimètres de moins et son visage d'enfant. Quel nul.
J'ai remarqué que même en pensant du mal de lui, je n'arrive pas à l'insulter. Il est différent. Je suis convaincu qu'il n'est pas méchant au fond, et que c'est Victor qui l'entraîne dans ces histoires. Mais jusqu'ici, je n'ai jamais eu de preuves. Il m'énerve, avant tout était simple mais depuis que ses prunelles brunes se sont posés sur moi, il me hante. Nuit et jour, en cours de maths comme en cours de géographie. Je rêve même de lui parfois.
Son exercice n'était pas très compliqué, juste une petite équation qui demande un minimum de réflexion. Victor n'aurais même pas su répondre à la première ligne "nom et prénom" tellement qu'il est con. Un cerveau de pigeon dans un corps de gorille. Il frappe et réfléchi après. Évidemment, ça ne fonctionne pas toujours. Un jour je me défendrai contre lui et je prouverais à son ami que je ne suis pas celui qu'il croit. Je serai un héros au lycée, celui qui mettra fin à la tyrannie de ce gorille, celui qui s'est dressé sur son chemin, celui qui a brisé les chaînes. Mais en attendant ce jour, je dois continuer à prendre des cours de judo avec mon père. Le jour où mon entraînement sera finit, je me dreserai contre Victor.
Après avoir finis me devoirs et celui du connard, je file sous la douche et me prépare à aller me coucher. Mon ridicule boxer à poid et mon t-shirt Bob L'éponge sur le dos, je me glisse sous les draps encore froid et éteint la lampe de chevet.
Cette nuit, j'ai rêvé de lui. J'ai rêvé qu'il venait me voir et qu'il m'avouai ses sentiments. Cette nuit, j'ai rêvé que je l'embrassai.
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First Time He Kissed a Boy
RomancePeter Ousager est un lycéen comme les autres à l'exception d'une chose, il est intimidé par un garçon de sa classe. Faire les devoirs de cet adolescent qui réfléchit avec ses muscles est devenu son quotidien. Peter veut se défendre contre son oppres...