17.

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Nous avions fini de manger depuis plusieurs minutes déjà mais nous restions à table pour discuter de tout et de rien. Nous parlions de la ville, des actualités, des faits divers etc. Ma mère essayait d'en apprendre un peu plus sur Dimitri, qu'elle voyait comme un gendre idéal, mais elle se faisait toujours coupé par quelqu'un et je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'ai honte de dire ça, mais ma mère faisait pitié à cet instant.

Nous venions de finir un grand débat sur les cours qui commencent trop tôt lorsque ma mère put enfin s'adresser à Dimitri.

"Alors Dimitri, tu as réussi à t'intégrer dans le lycée?

- Oui plutôt, ça a été. Je me suis fais ami avec des gens de ma classe, je ne suis pas tout seul dans la cour ou au self, c'est le principal.

- Tu es ami avec les deux filles...? demanda Hélène en baissant un peu la voix."

Dimitri haussa les épaules tandis que je fronçai un sourcil. Ma mère, qui avait aussi entendu, fit de même et semblait curieuse.

"De quelles filles tu parles? demanda ma mère l'air interloqué.

- Je ne sais pas si Sacha t'en a parlé mais il y a deux filles qui sont en couple dans le lycée. Tu étais au courant Sacha?

- Tu m'avais dis que c'était faux, tu m'expliques?"

Je ne savais plus quoi dire, j'avais l'impression que tous les regards étaient sur moi. Celui sévère de ma mère mais aussi celui mesquin de Dimitri. Je cherchai quoi pouvoir lui répondre, quoi que je dise, elle allait me passer un savon, je le savais d'avance. Mes mains devenurent moites et ma jambe tapait sur le sol comme un marteau-piqueur. Ma mère attendait avec impatiente ma réponse..

"Hum.. J'ai appris ça qu'aujourd'hui... je trouvai enfin un mensonge.

- Ah bon? Je pensais que tu le savais depuis longtemps, beaucoup plus longtemps... s'exclama Dimitri."

Je restai bouche bée, il me provoquait pour me faire avouer. Hélène se leva et commença à empiler nos assiettes sales mais Dimitri l'interrompit et l'aida puis partit dans la cuisine. Je fis de même en prenant les verres. Je fermai la porte derrière moi ce qui le fit sursauter et il fit tomber une assiette dans l'évier; heureusement qu'il y avait de l'eau. Il se retourna et se tint au plan de travail derrière lui. J'étais face à lui et j'avais croisé mes bras.

"À quoi tu joues sérieux? lui demandai-je.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, me répondit-il comme s'il ne comprenait pas mais je voyais dans sa voix et dans ses yeux qu'il me mentait.

- Je t'ai cramé Dimitri. Maintenant arrête, tu ne me feras pas craquer. Je resterais avec Ella que tu me veuilles ou non, et je ne suis pas prête à avouer mon couple à qui que ce soit.

- Tu es tellement conne Sacha, ria t-il à mon nez en me montrant son téléphone, allumée sur le dictaphone.

- T'es sérieux!? Efface ça tout de suite!"

Je m'avançai vers lui voulant lui arracher son portable des mains mais il me repoussa et par sa force je me retrouvai par terre. Je me relevai et le giflai sans qu'il ne s'y attende.

"Je l'effacerai seulement si tu quittes Ella. On est mercredi soir, il ne te reste que vendredi.

- Je m'en fous, je la quitterai pas.

- Tu es sûre que tu veux que tout le monde sache que tu lèches des chattes? Que diront les élèves du lycée? Tes amis? Ta famille? Ta mère? Il insista bien sur le dernier mot."

Je baissai les yeux, il avait raison. Je serais incapable de l'assumer. À ce moment-là, je me sentais faible et manipulée par Dimitri. Je tournai les talons et me dirigeai par la sortie. Avant d'ouvrir la porte, je posai mon regard sur lui et lui demanda:

"Il y a une question qui me trotte dans la tête. Comment t'es au courant pour elle et moi?

- Je vous ai espionné.

- Où? il sourit à ma question, elle devait lui paraître stupide et évidente.

- À ton avis? Si tu réfléchissais un peu, tu comprendrais, souviens toi juste de la première fois qu'on s'est rencontré.

- Tu me dégoûtes Dimitri.

- Toi aussi Sacha."

J'ouvris la porte et partis retrouver les autres. Dimitri nous avait espionné le jour où il avait abordé Ella. Il avait du nous suivre jusqu'aux toilettes et nous a vu nous embrasser dans la cabine. Ça me répugnait qu'il ait pu nous voir faire ça. Je n'avais pas envie de rester une minute de plus en sa présence, il me dégoûtait à un point. Je m'assis à côté de ma mère et ne dis rien, j'avais envie de pleurer et Hélène le remarqua.

"Ça ne va pas Sacha? s'inquiéta t-elle.

- Si, si ça va.. Je suis juste un peu fatiguée, mentai-je.

- Tu veux rentrer pour te reposer? Ton père et moi on rentrera plus tard."

Je fus surprise que ma mère ait dit ça. D'habitude, elle s'en moquait que je sois fatiguée ou non et là, elle s'inquiétait pour moi. Après m'être remise de ce choc, je pris ma veste qui était posée sur le dossier de la chaise et me levai et remerciai Hélène et Patrice pour ce dîner. Dimitri n'était toujours pas sorti de la cuisine et je m'en moquais. Ma mère me rendit mon téléphone et je sortis de la maison.

Arrivée chez moi, je mis mes écouteurs et mis Beauty Sings de Tatiana Manaois et m'écroula dans le canapé et je répondis aux messages que j'avais reçu. Je commençai à pleurer lorsque j'entendis les paroles "Why we can't love someone we love".

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Si vous ou l'un de vos proches êtes victime d'harcèlement, n'hésitez pas à contacter des numéros d'écoute et surtout à en parler autour de vous. Vous n'êtes pas seul !

Laissez Moi Aimer - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant