Chapitre 3 : Sansa

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Je me levais de bonne heure et levais des yeux inquiets vers ma camériste qui préparait mes habits, elle ne fit aucun commentaires et me vêtit d'un corset, noir, si serré que pendant quelques instants je cessais de respirer, puis je m'habituais et mis par-dessus une longue robe, rouge et or, dont la traîne courait sur le sol, un grand décolleté laissait voir le haut de mes seins, et le collier que Joffrey m'avait offert quelques temps plutôt, quand mon père était encore en vie et que je l'aimais. Quelle sotte j'avais été. La fille, dont je ne savais même pas le nom, car Cersei les changeaient toutes les semaines, se positionna dans mon dos et commença à démêler mes longs cheveux, puis elle les natta et tourna tout autour de moi à la recherche du moindre défaut dans ma tenue. Je m'assis sur le lit, les bras serrés autour de moi, ma peur, ma rage et ma tristesse étaient une douleur presque physique et j'avais envie de vomir. Je restais dans cette position quelques instants puis me repris et me morigénais intérieurement : Tu va lui obéir, tu va faire la gentille petite épouse fidèle et il n'aura pas de raison de te punir. 

Je me levais et m'apprêtais à éponger mes larmes avec ma manche quand un cri retentit :

- Non madame, vous n'y pensez pas, c'est de la soie de Myr. Vous allez l'abîmée avec de l'eau salée, et le roi ne serait pas content, tenez, prenez ceci ça ira mieux, dit-elle en me tendant un chiffon blanc. 

Je séchais mon visage et m'assurais que rien n'indiquais que j'avais pleuré, puis je rendis le tissu à la fille et la remerciais d'un signe de tête :

- Tu m'a épargné de subir le déplaisir du roi, merci...

- Grise, madame, on m'appelle Grise, je...je viens du Nord.

- Merci Grise. 

- Il faut que vous soyez belle, madame, magnifique et resplendissante en ce jour de fête. C'est votre mariage, avec le roi ! Je...je vais être la servante d'une reine ! 

Elle me regarda avec effarement, baissa la tête et repris doucement :

- Ex...excuser moi madame, si je me suis oubliée. C'est que...je..je suis si heureuse de ce mariage. 

Ce fut à mon tour de la dévisager avec un étonnement non feint :

- Ce...ce, je devais dire ces mots, je le devais c'était le premier pas vers ma nouvelle vie, cette union entre le roi et..et moi, vous réjouit ?

- Bien sûr madame, s'exclama-t-elle, avec ferveur.Tout le monde est si content, enfin, le royaume va être de nouveau réunis sous la férule d'un seul roi. Et puis...le roi Joffrey est si bon, si courageux, si beau, vous avez de la chance qu'il soit votre époux. 

Joffrey, bon, courageux, beau ! Bon d'accord, je l'avais considéré comme tel à une époque, mais quand on le connaissait... J'eus une révélation, mais Grise, elle ne le connaissait pas, le peuple dehors, si heureux des noces, ne le connaissait pas. Ils pensent tous que c'est un gentil garçon, un ..un..bon roi ! Ils ne voyaient que la façade que Joff affichait quand il était en bonne compagnie, ils ne connaissaient pas sa véritable identité. Désespérée, je hochais la tête :

- Oui j'ai vraiment de la chance. 

La vie de JoffreyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant