L'ombre et le secret

343 11 0
                                    

Les deux femmes montèrent les deux étages du bâtiment des étudiants, le bâtiment le plus moderne et le plus clair de tous les bâtiment de l'établissement. C'était un endroit avec de grandes baies vitrées et de grands néons qui optimisaient la lumière dans des salles et des couloirs très clairs eux-aussi, notamment grâce à la peinture blanche qui couvrait l'ensemble des murs. Les escaliers étaient larges et assez classiques, notamment par rapport aux autres escaliers des autres bâtiments. Le rez de chaussée comportait des salles de détente et de jeux, dont une salle de télévision où le programme était imposé et souvent documentaire, d'après les nouvelles dispositions de Mme Rognader.

Il y avait des salles avec des baby-foot ou encore des jeux de société et de cartes, des choses très classiques à faire, en somme. On pouvait écouter de la musique, mais l'établissement avait réussi à bloquer le volume sur une tonalité très faible, ce qui la rendait très difficile à entendre, surtout dans le raffut que faisaient tous les élèves, en même temps, dans les salles. C'était quelque chose d'assez incroyable.

Le second étage comportait des salles d'études, qui étaient des salles ressemblant très fortement à des salles de classe où les élèves pouvaient se rendre afin de travailler dans une atmosphère studieuse et sur de vrais bureaux, chose qu'ils n'avaient pas dans leur chambre. Beaucoup d'élèves s'y relayaient en permanence. Et, au fond de l'étage, se trouvait la bibliothèque de l'école, qui semblait contenir un grand nombre de livres, vu qu'elle s'étalait sur trois étages, un en descendant et deux en montant. La jeune femme n'y était encore jamais allée, mais elle s'était promise de le faire très rapidement. Elle aimait les bibliothèques depuis son enfance. Elle aimait lire depuis toujours. Alors, elle voulait voir à quoi ressemblait cet endroit et ce qu'il contenait d'intéressant pour elle. Elle n'avait pas envie de s'enfermer dans la lecture de la Bible, aussi, même si elle était sûre d'apprendre beaucoup de choses en en parcourant les pages et les différentes histoires qu'elle recelait.

Le troisième étage était réservé à une immense salle informatique que les professeurs surveillaient à tout de rôle, pendant quelques heures, ce qui leur permettait de finir leur travail. Là, les élèves avaient le droit de se connecter à internet pour faire des recherches, pour envoyer des mails à leurs amis et leurs familles sans qu'il y ait de censure ou de regard sur les messages et ce qu'ils contenaient.

Par contre, les élèves n'avaient pas le droit de se connecter à des réseaux sociaux ou à des tchats afin de s'amuser. Apparemment, la politique de l'établissement était très stricte avec ce type de sites. La jeune femme ne s'en plaignait guère. Elle n'aimait pas ce type de sites, surtout ceux des tchats, comme on ne savait jamais vraiment sur qui on tombait et ce que la personne voulait. Elle les trouvait bien trop dangereux. En tout cas, elle était sûre de pouvoir faire ce qu'elle avait à faire sur ses recherches personnelles et sur les mails qu'elle voulait envoyer à ses amis et sa famille avec tranquillité. C'était tout ce dont elle avait besoin, pour le moment. Elle n'avait pas envie de s'afficher sur internet.

Le dernier étage du bâtiment était réservé aux professeurs qui avaient tous un petit bureau à l'étage afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions et de pouvoir recevoir les élèves, si le besoin s'en ressentait. On disait que les bureaux n'étaient pas aussi lumineux et propres que le reste du bâtiment, notamment parce qu'ils n'avaient pas été rénovés dans le même temps. On disait qu'ils étaient relativement petits et que l'on s'y sentait à l'étroit, un peu comme dans une sorte de cellule de prison.

La jeune femme s'était, tout de suite, imaginée ces endroits comme de petites salles de tortures pour élèves, des endroits crasseux et sombres desquels on ne ressortait jamais. Elle avait rapidement compris que son imagination allait beaucoup plus loin que la vérité. Si les professeurs s'amusaient à torturer les élèves, elle pensait quand même que tout le monde finirait par être au courant de ce qui se passait dans cet endroit, surtout si des élèves disparaissaient de manière assez fréquentes dans ces enceintes...

DéchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant