Et ce fût bien le cas

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Un jour , je me suis dit que notre vie , c'était une suite de coïncidences bien réglées . Imagine que si tu prends pas la bonne route , rien ne se passe comme prévu . D'ailleurs , pour moi , rien ne se passe jamais comme prévu . 


Alors , oui , je suis née , et je me suis façonnée grâce à ces suites et à ces immenses coïncidences qui ont fait de moi qui je suis aujourd'hui et qui feront de moi ce que je serai plus tard .


Pas un jour qui ne passe sans que je pense à cette coïncidence que tu m'as promise  un jour , une nuit , à l'heure où le jour semble être noir et que le soleil est prêt de se coucher , à t'aimer . Je me souviens de tes cheveux si reconnaissables et puis de ta voix qui me conte les ombres . 


Une , deux , trois , quatre , cinq , et vingt saisons sont passées sans que tu ne sois à mes côtés . 


Je les compte toujours pourtant .


Et , ce jour-là , j'ai renoncé à t'attendre . 


Tu ne m'avais pas retrouvé assez vite et un autre a pris ta place . 


Il est gentil . Je l'aime , enfin je crois . 


J'aime tellement de choses , tellement de personnes que je ne sais plus qui j'aime réellement . 

Aimer , j'ai dévergondé ce sens . Comment puis-je dire aimer , en parlant d'un vêtement ou d'une personne réelle ? 


Quand vais-je te revoir ? Dois-je attendre encore quelques saisons ? Car dans deux semaines , j'aurais 24 ans . Et que je me suis promis de t'oublier quand j'atteindras le chiffre symbolique des 24 années . 24 ans , vingt-quatre années , c'est tellement de jours , de saisons , et autant de bonheur , de malheurs , de joie , de tristesse , d'envie de vivre , d'aimer , de danser , de boire ,de chanter . 



Sous les regards des passants , j'éblouis . Sous le ciel d'un été chaud , humide , lourd , je meurs de te revoir . Je pris silencieusement des dieux qui me sont inconnus . Je te revois me parler . Et puis je lève mon regard , pour croiser celui d'un autre , d'une autre . 



Mes yeux ont surpris , par le plus pur des hasard , une ombre qui s'étale sur le parvis d'un goudron brulant . Une ombre que je connais , me semble-t-il .


Dans deux semaines , je me suis promis d'arrêter .

Tu peux encore y penser , maintenant ... 


J'ose enfin lever la tête . 


AVANT DE TOMBER DE HAUT , JE SURPREND LA SENSATION FLOUE DU DÉJÀ VUE . 


Car aujourd'hui , enfin je t'ai reconnu . 


T'étais là dans cette foule vague et immense . Un point d'encrage , un visage ami et attendu . Depuis tant de temps , tout redevient floue .

Tu me fixe avec ce regard qui t'appartiens , ces yeux gris qui me dévisage avec cette lueur d'acier .

Ta bouche se transforme en rictus acéré .


TU ES LÀ 

JUSTE DEVANT MOI .



Et puis je me souviens de la seule réalité qui compte vraiment 


JE T'AIME .





ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant