AoAka - La complainte

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Note : Texte centré sur le comique, pas de lemon !

La complainte

« Daïki. »

Paisiblement allongé entre les draps doux et voluptueux, Aomine sentit un gain d'exaspération le saisir depuis le ventre. Il ouvrit un premier œil torve et son frère pour finir par poser un regard certainement pas plus gai sur l'obscurité ambiante de la chambre. La lampe de chevet éclaira le tableau, ses orbes réfractaires à l'activité battirent immédiatement en retraite. Oh, il aurait pu ignorer, se rabattre la couette sur le coin du museau et tenter de recouvrer son état originel. Seulement...Le poing qui cognait doucement à l'arrière de son épaule l'en empêchait. C'était la troisième fois qu'il prononçait son nom en ponctuant ce point précis de son dos d'un petit coup. Il aurait pu se plaindre d'une légère douleur due à l'accumulation d'impacts, mais ce n'était pas le cas. Ce qui le gênait, c'était au niveau des nerfs.

Comme souvent, son petit-ami déjouait les limites de l'inventivité pour que son sang bout dans chacune de ses veines, fut-elle minuscule et insignifiante. Il fallait le dire, être réveillé ainsi avait un goût tout à fait rageant comme ce lait périmé qu'on est joyeux d'avaler avant de remarquer la saleté de date sur la saleté de boite, et sans oublier la saleté de goût. L'expérience était toute fraîche chez lui, datant du matin même, ou peut-être devrait-il dire celui de la veille, alors il était également à vif là-dessus. Le bleuté inspira profondément par le nez et expira tout en remuant les jambes pour trouver une position plus confortable.

« Sei, je dors. »

Composé, calme, serein, mais décidé. Il ferma les yeux et entreprit de remonter la couette jusqu'à son cou, se rappelant au dernier moment qu'il ferait mieux de descendre son corps dans le lit, sans quoi il couvrirait sûrement le visage d'Akashi avec. Si ça avait pu étouffer sa fantaisie de l'emmerder, ça n'aurait pas été de refus, mais il tenait quand même bien à son emmerdeur.

« Daïki. » [1]

Il lui toquait toujours à l'épaule de façon intempestive. Aomine serra les dents. Il fit silence.

« Daïki. »

Encore. Ses poings se bandèrent, cette fois-ci. La douce chaleur caractéristique de la colère le prenait tout aussi doucement aux tripes.

« Daïki. »

...Pas possible, ce type avait un problème. Et cette voix marquée par l'autorité et la désinvolture arrogante ! Aomine se contractait petit à petit de la tête au pied.

« Daïki. »

...Il craqua. Se tournant d'un bond face à son compagnon d'infortune, il s'écria rageusement :

« MERDE ! Tu vas continuer jusqu'à ce que je réponde ? »

Un sourire orna la bouche provocante. L'oreiller bien à plat derrière son dos, la couverture le bordant impeccablement et les mains le long du corps, Akashi reniflait toujours la suffisance. Cette allure impériale contrastait avec le ridicule de son comportement. Non mais, sérieusement, c'était la première fois qu'il lui faisait ça, il ne savait pas où il avait eu l'idée, toujours est-il que si le but était de le faire chier, il l'emportait haut la main.

« Tu viens de le faire, dit-il, énonçant sa victoire évidente. Embrasse-moi. »

Aomine ne trouva rien de mieux à faire que de beugler :

« JE DORMAIS !

—Embrasse-moi d'abord. »

Le rouge était intraitable. Frottant ses paupières lourdes, le bleuté se sentit des plus dépités.

Good Night Kiss || Kuroko no BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant