MuraKuro - Jeux d'enfants

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Note : Pas de lemon, un petit lime, c'est subtil, rien de très méchant !

Bonne lecture !

Jeux d'enfants

« Murasakibara-kun, j'ai dit non ! »

Kuroko courrait autour du lit, une glace dans une main alors que Murasakibara, qui venait de finir la sienne, voulait la lui dérober.

« C'est la deuxième fois que tu me fais le coup. J'y ai droit, moi aussi.

—Mais Kuro-chin, juste une bouchée. Je t'en laisserais. Kurooo-chinnnn. »

Il pleurnichait presque à présent, lamentations exagérées et feintes. Kuroko s'en amusait, bien qu'un léger sentiment d'irritation flottait dans son estomac. Le gigantesque adolescent était incapable de ne prendre qu'une bouchée. Le bleu le savait bien. S'il lui laissait ne serait-ce que poser la pointe de sa langue contre la surface plane de l'esquimau, il le goberait entièrement. Lui en laisser l'occasion pour lui faire plaisir une fois, d'accord. Deux fois ? Non. Il fallait imposer des limites. Si Kuroko ne brillait pas par sa présence en société, il voulait être capable de se faire figure d'une autorité minime dans son couple, tout de même ! Il ne demandait pas la lune, juste que son petit-ami n'abuse pas de sa force pour le mettre en position de faiblesse. Oh, il était tout à fait capable de se défendre. 'Le combat' n'était pas qu'une affaire de carrure et de muscle. Un bon maintien, une bonne répartition de son poids, la capacité à anticiper les mouvements de son adversaire, ces simples choses étaient primaires et non secondaires, contrairement à ce que pensait la majorité des gens.

En cet instant précis, ça se jouait à qui serait le plus malin et le plus rapide. Kuroko eut un rictus. Il n'était pas en reste à ce niveau-là.

Il sauta au-dessus du matelas, glace encore en main qu'il réussit à ne pas faire tomber grâce à son habilité, son amant bloquant les deux côtés, ses options de replis, en grimpant à genoux sur le lit. Stratégiquement, Kuroko bondit en avant, espérant se faufiler sous le bassin du plus grand. Sous la surprise, Murasakibara fléchit et Kuroko ne put que remercier un réflexe divin pour ne pas s'être fait écrasé par l'entrejambe de son petit-ami. À la place, il tomba en arrière, brandissant le bâton un peu humide et à l'équilibre précaire de son index et son pouce en l'air.

« C'est passé près, Kuro-chin.

—Certes. »

Depuis l'oreiller, le bleu n'allait pas le nier. Ils se sourirent, se taquinant mutuellement du regard. Finalement, avant que Murasakibara puisse avancer, Kuroko se dépêcha d'engloutir ce qui restait de l'esquimau. Ce ne fut pas des plus agréable, un goût froid passa entre ses dents et dans sa gorge, mais ça y était, pu possible de lui voler son bien, à présent. Fier, le plus petit posa délicatement le minuscule bout de bois sur la table de chevet en tendant légèrement le bras. Il irait le jeter après, ce n'était pas gras, ça ne salirait pas. Il ne fut pas préparé à ce que Murasakibara saute sur ses lèvres, le privant de la réplique en apparence neutre, mais totalement destinée à narguer son vis-à-vis en réalité, qu'il avait concoctée.

« J'ai faim de toi, maintenant. Ce dessert-là, j'ai le droit ?

—J'hésite à penser que tu es un grand gourmand ou un grand pervers. »

Kuroko avait soupiré. Il eut droit à une moue outrée en réponse.

« Je pensais simplement que mon Kuro-chin serait malheureux si je ne l'embrassais pas avant qu'il dorme. »

Le violet ponctua ses paroles d'un baiser sur le nez du plus petit, qui ne put s'empêcher de rougir trop bêtement à son goût.

« Et, » ajouta-t-il en baisant cette fois-ci la joue droite, « je pensais qu'il deviendrait vraiment heureux si je lui faisais l'amour. »

Kuroko ne put s'empêcher de rire, essuyant un baiser sur la gauche.

« Tu es le garçon de notre âge le plus puéril que je connaisse. Même Kise-kun et Kagami-kun sont plus matures que toi.

—C'est méchant, ça, Kuro-chin, ça va se payer. »

Même en disant de telles paroles, le violet ne perdait en rien sa mollesse et son air hagard. Pourtant, ses mains vives montraient qu'il ne l'était pas du tout. Quand l'une se posa sur la forme dessinée à travers son short de pyjama, deux doigts de l'autre entourant une pointe rose chanceuse sur son torse, sous son t-shirt, le bleu sentit son esprit le quitter petit à petit. Étonnament, il n'eut soudain plus du tout la tête à charrier son compagnon, mais à se laisser toucher, aimer, par lui.

Une bouche tentatrice affola dangereusement le lobe de son oreille.

« Et si on s'appelait par nos prénoms, tu ne penses pas que ça serait bien ? »

Kuroko bénit la position qu'ils avaient adoptée. Penché ainsi sur son oreille, Murasakibara ne le voyait pas virer au cramoisi. Enfin, non pas qu'il cherchait à se cacher de ce genre de chose avec lui, ça restait gênant. Il n'avait nulle habitude d'appeler les gens par leurs prénoms. Il ne l'avait même jamais fait pour personne. Une chaleur se répandait doucement en lui. Un léger gémissement lui échappa. Lèvres tremblantes, il apposa néanmoins :

« Oui, Atsushi-kun. »

La tête de Murasakibara recula. Continuant ses mouvements de bras, qu'il accéléra, maintenant plus intimes, la main baladeuse en bas s'étant faufilée, il le considérait avec intérêt, ce qui rendait la chose incroyablement embarrassante et érotique à la fois. Kuroko était sûr qu'il ne tiendrait pas longtemps. Un son honteux remonta le gouffre de sa gorge.

« Tetsu-chin. »

Ils s'embrassèrent, et parce qu'il fallait sauver les apparences, le joueur fantôme avala brusquement sa salive et tenta d'articuler aussi distinctement que possible les mots suivants :

« Tu es si puéril, Atsushi-kun. » Il se perdit dans un nouveau gémissement, frissonnant de la tête au pied. « Tellement...puéril... »

Cependant, il aimait beaucoup jouer avec lui, donc quelque part, il l'était aussi.

Note : Merci d'avoir lu !

Good Night Kiss || Kuroko no BasketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant