Matoine : 13, chiffre de la chance ou de la malchance ?

Chapitre 3 : Fuir... pour sauver sa vie, c'est pas mal.

Narrateur : Bon, tu nous le dis quand ?

Antoine hoche la tête. Comment dire ? On est dans la merde !

Mathieu : Au fait, comment t'as su, qu'on devait se mettre sous la table ?

Antoine : J'ai vu une voiture noire s'arrêter devant la porte. Ça, plus les explosions qui se rapprochent, j'ai réagi.

Mathieu : Bien joué, chéri.

Si je pouvais secouer la tête, croyez-moi je le ferais. On est en plein dans une fusillade, et ils trouvent encore le moyen de se lancer des mots d'amour.

Mathieu : Suis-moi, et ne te fais pas remarquer. On va essayer de se barrer de là.

On se dirige donc tous les trois, à quatre pattes sous les tables, vers la vitrine du restaurant,  à côté de l'entrée. C'est difficile, avec les chaises et les pieds de table. Sans compter qu'on était au fond de la salle, entre le mur du fond et de droite (si on est dos à l'entrée). On a une dizaine de putain de mètres à traverser pour pouvoir s'enfuir.

Mathieu : Bordel de merde, que fout la police ?!

Bon, vu que ce n'est pas le seul endroit attaqué, je peux comprendre qu'elle mette autant de temps à arriver. Il me semble qu'on est les sixièmes à se faire attaquer. Elle doit être débordée.

On finit par arriver au devant la vitrine.

Antoine : Putain, il va falloir se mettre à découvert pour se tirer de là ! Raaah, je savais que je devais pas sortir un vendredi 13 !

En effet, il y a une banquette qui nous bloque. Il va falloir se mettre debout dessus et courir directement à droite. On a trois ou quatre mètres à parcourir pour atteindre la porte d'entrée. Ils ont largement le temps de se faire tuer. Mais il faut essayer.

Mathieu se met alors debout sur la banquette, suivi d'Antoine. Le terroriste se retourne, il est à cinq mètres d'eux, un face à face, puis tout se passe trop vite. J'entends encore deux coups de feu, puis une explosion. Mathieu et Antoine sont projetés par le souffle, contre la vitrine, qui se brise en mille morceaux. Ils atterrissent lourdement sur le trottoir.

J'ai été séparé de Mathieu en tombant. Tout semble flou. Il y a beaucoup de fumée. Math' a atterri sur le dos, et Antoine sur le ventre D'ailleurs il m'écrase un peu. Il se relève en toussant. Son amant ne se relève pas, mais il respire fort, et un peu vite. Antoine se relève, et me pose sur ses genoux. Là, je vois mieux. Un filet de sang coule de sa tête, mais trois fois rien. Le plus grave fait peur.

Mathieu a reçu une balle dans le ventre.