L'Héritage De L'Ombre

L'Héritage De L'Ombre: Chapitre Trois

"C'est la Mort qui console et la Mort qui fait vivre;

C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir

Qui, divin élixir, nous monte et nous enivre,

Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir;"

-Charles Baudelaire

« Lors de la guerre d'un demi-siècle , l'Ombrésie était gouvernée par un roi issu de la lignée des Quint, une des plus grandes lignées que l'Ombrésie ait jamais vu gouverner. La famille Quint était une famille spéciale, puissante. Elle gouvernait l'Ombrésie d'une main de fer, jusqu'à ce que Darius Quint succède à son père, ce qui déclencha la guerre. Darius était un roi ambitieux, certes, mais peut-être trop. Il convoitait avec cupidité toute sorte de pouvoir. Il s'agissait d'un roi qui n'avait cure de la sécurité de son peuple, de l'économie de son pays et de la politique décadente que commençaient à instaurer les grands seigneurs ombrésiens. Senka se battait contre Vaeilin et Sa'Pavitra. Aegid se battait conte Sympan et Daegurasu. Dharami, Tumsa, Sa'Pavitra et Sympan se massacraient. Varriyars et Vaeilin combattaient Tumsa. Il n'y avait plus que Gakusha qui ne prenait pas part dans la guerre, s'autoproclamant ainsi une contrée neutre. Chaque nation était plus forte qu'une autre, leur puissance et leur détermination grandissaient au fur et à mesure que la guerre avançait et l'avarice du roi plongeait le pays dans des conflits de plus en plus sanglants.

Chaque nation possédait son kheatakar, mais le plus célèbre et le plus puissant était sans conteste Côme Kabet et sa vie était détenue par Senka. Le kheatakar avait beau être respecté, il était considéré comme un esclave. Sa vie ne lui appartenait pas, ses pensées ne lui appartenaient pas. Il ne pouvait vivre selon son credo, il était forcé de suivre les ordres du seigneur de Senka.

La puissance détenue par Senka s'ébruita et bientôt, les huit autres nations tremblèrent face à la férocité du kheatakar senkien. Sept décidèrent d'exclure Senka du conflit, un seul lui fit la guerre : Sa'Pavitra, la cité du roi. Darius Quint était un roi avare, et la simple idée de penser qu'un si grand pouvoir n'était pas sien le rendait fou. Aussi, défia-t-il le détenteur de Côme Kabet, et vingt-cinq ans après le début de la guerre, alors que le conflit tendait à s'apaiser, de sanglants combats entre Senka et Sa'Pavitra s'engagèrent, mettant l'Ombrésie à feu et à sang. Certains pensaient que Darius Quint était rendu fou par le fait de ne pas être détenteur cet immense pouvoir, tandis que d'autres pensaient que leur roi était rendu fou par le fait d'être si faible et vulnérable face au plus grand kheatakar de tous les temps ; et ils avaient raison »

Son corps s'écrasa dans un bruit sec sur le plancher de la maison. Tous les regards se tournèrent vers lui et un silence de plomb tomba sur la pièce. Il se retourna lentement, gémissant, levant craintivement son regard en direction de la bête qui entrait d'un pas rageur.

« Lèves toi ! Hurla la bête. Elle marcha vivement vers l'enfant, un éclair de folie dans le regard. »

On vit son frêle petit corps tenter maladroitement de se redresser. Il se tint les côtes, le dos courbé, le souffle court. La main du monstre se leva et s'abattit dans un craquement sourd sur le dos du garçon. Il s'écrasa sur le sol et resta immobile, le souffle coupé. On entendit un rire guttural tandis qu'une petite flaque de sang s'étendait sous la tête de la victime.

« Kit, Kit, Kit... Son ton était enjoué. Il s'accroupit près du corps inerte. »

L'enfant geint tandis qu'une grosse main se posait sur sa tête, l'écrasant. Il sanglota et la bête étira un sourire carnassier sur ses lèvres. Elle relâcha la pression exercée sur la tête de sa victime et la rapprocha de la sienne en la tirant par les cheveux.