Je comprends que le week-end est passé trop vite lorsque je me réveille à sept heures le lundi matin. Je suis intimement persuadée que j'aurai dû m'abstenir de faire la fête hier soir, je dois passer ma matinée à débattre autour des lois pénales appliquées dans l'armée. J'ai fait des recherches durant la semaine qui a suivi mon inscription ici mais je ne suis pas en état de les présenter.
Je reçois un message d'Evie dont sa conquête de la veille a miraculeusement disparu. Je ne comprends pas bien si elle est heureuse ou non. Elle voit des hommes différents chaque soir sans vouloir se poser. Malgré son adoration pour les relations charnelles elle a toujours été romantique. Je n'ai pas le temps d'aborder le sujet, contrairement à elle mon cours débute dans moins d'une heure.
Je décide de rejoindre mon bâtiment à pied, prendre ma voiture serait une perte de temps puisqu'elle ne peut pas couper à travers la pelouse. L'amphithéâtre est bondé quand j'arrive et il ne reste que les places du fond, pour les retardataires.
En moins d'une minute je sors mes notes et mon ordinateur. Je suis le genre de fille qui est totalement équipée lorsqu'il s'agit des cours, je n'ai jamais assez de supports. Certains disent que je suis lèche-bottes ou fayotte mais je me pense plutôt studieuse.
Mes amis à New-York, pour le peu que j'en ai eu, ne font pas de droit. Je pense que c'est la raison pour laquelle je me suis rapprochée d'eux. Depuis cinq ans je me borne à être la meilleure dans tout ce que j'entreprends, je vois mes camarades comme des rivaux potentiels. J'ai beaucoup de mal à sympathiser avec mes camarades de classe.
Lorsque le professeur d'un certain âge commence à parler plus rien n'existe autour et je me force à me concentrer malgré ma gueule de bois.
Mon dernier cours terminé, il est presque seize heures, pas le temps de faire une sieste avant d'aller travailler. Je tente d'appeler Dylan sur le chemin mais aucune réponse, pas de nouvelles bonnes nouvelles, non ? De toute façon je le verrai demain.
À mon arrivée au salon, Benny est à l'accueil en train de faire de la paperasse.
- Salut beauté, prête pour ton premier jour ?
- Absolument patron, je réponds comme un brave soldat.
Mon clin d'œil le fait sourire puis il se dirige vers une pièce fermée dont il me tend la clé.
- C'est ton nouveau bureau, tu y fais ce que tu veux tant que tu honores tes rendez-vous.
Il me connaît par cœur, je suis souvent venue réviser dans son salon cet été lorsque je ne travaillais pas. Benny s'est moqué de moi maintes et maintes fois, il n'a cessé de me dire de lâcher prise. J'ai tenu bon toutes les vacances ce n'est pas maintenant que je vais me laisser aller.
- En patron attentionné je t'ai même connecté à la wifi.
- Tu gères ! Si un jour tu as des problèmes je te défendrai corps et âme !
- J'espère bien, c'est pour ça que je t'ai embauché, plaisante-t-il.
Nos éclats de rire éveillent la curiosité du stagiaire en train de réorganiser les planches à dessin. Je ne me souviens plus de son prénom mais il m'a draguée tout l'été sans grand succès. Il n'est pas repoussant mais mon cœur est ailleurs, en plus de cela ce n'est vraiment pas mon genre. Trop bad boy. J'ai eu l'occasion d'en apprendre un peu sur lui, c'est un gars sympa et très appliqué dans son travail malgré tout.
- Tu es devenue une chouette fille, Avery.
Benny ne joue jamais dans le sentimental et même si je comprends ses intentions je préfère ne pas relever. J'entre d'en mon nouveau refuge. Tout est parfait, l'équipement est neuf y compris le nécessaire à dessin. Dix minutes plus tard mes rendez-vous s'enchaînent.
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No Love, No Hurt [Collection &H]
RomanceAvec lui, elle prendrait tous les risques. Celui de vivre, d'aimer... et de souffrir. Avery pensait avoir mis au point le plan parfait pour être heureuse : 1) revenir s'installer à Jersey City, sa ville natale ; 2) terminer là-bas ses études de droi...