No Love, No Hurt [Collection &H]

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Il faut vraiment que j'avance sur mon plaidoyer pour la fin de semaine prochaine et c'est pour cela que je passe mon vendredi matin à la bibliothèque du campus. C'est une vraie mine d'or, tous les ouvrages possibles et imaginables sont réunis entre ces murs, du moins tous ceux qui m'intéressent.

Dylan nous a fait parvenir le dossier à étudier pour la mise en situation, dans la seconde qui a suivie je me suis lancée dans mes recherches, mais rien de mieux que ce lieu pour enrichir mon discours.

Je remarque qu'il est déjà treize heures, mon service au salon commence dans une heure. Je range mes affaires avant de me diriger vers le rayonnage des livres qu'il me faudrait. J'en prends deux mais impossible de mettre la main sur le plus important. Je regarde trois fois pour être certaine de ne pas l'avoir loupé mais rien n'y fait il n'est pas là, je peste :

- Quel est le connard qui a pris ce livre ?

Je sens du mouvement derrière moi et un rire étouffé, en me retournant je découvre Logan appuyé contre une étagère.

- Je pense être le connard en question.

Je devrais arrêter de l'insulter à tout bout de champ même involontairement.

- Tu as fini avec ce bouquin ?

- Je pensais mais je viens de me rendre compte que ce n'est pas le cas.

Une nouvelle fois il me met hors de moi.

- Tu rigoles ? J'en ai vraiment besoin pour le devoir de monsieur Cooper.

- Nous sommes deux dans ce cas.

Je me résigne, je n'obtiendrai rien de lui, je choisis mes batailles car la guerre présage d'être longue. Il se détourne pendant que j'arpente les allées pour trouver un substitut. Ensuite je me dirige vers le bureau à l'entrée pour faire enregistrer mes emprunts.

- C'est une blague !

- Non Barbie, le connard est aussi bibliothécaire.

Je lui tends les livres.

- Monsieur Cooper ne t'a pas dit que celui-ci est dépassé mardi soir ?

Je manque de m'étrangler et un sourire se dessine sur le visage de Logan.

- Je t'ai vu entrer dans son immeuble, que faisais-tu ?

Rien ne masque mieux la vérité que la vérité elle-même. Ou peut-être un peu déformée pour satisfaire ce pervers.

- Je lui taillais une pipe quelle question.

Ses yeux s'écarquillent mais il rit avant de répliquer :

- Oh le chanceux, tu dois être presque supportable avec une bite dans la bouche.

- Malheureusement pour toi tu ne le sauras jamais.

- Que tu dis, tout dépend de ta motivation à avoir ce livre.

Mon rire est presque sincère et cela me surprend.

- Tu ne m'auras pas avec du sexe Logan Holt. Et pour répondre à ta question ma tutrice habite le même immeuble que monsieur Cooper, et toi que faisais-tu là ? Tu attendais ton tour ?

Son rire emplit mes oreilles, c'est un son mélodieux, je me surprends à l'adorer. Je secoue la tête. Je ne peux pas me laisser aller ainsi, primo j'ai décrété que ce garçon serait mon ennemi juré et deuzio j'ai un copain et je ne peux pas avoir des pensées comme celle-là envers un autre.

- J'habite en face, mais ne passe jamais me sucer finalement. Tu es trop chiante pour avoir ce privilège.

Je récupère mes livres et file de la bibliothèque avec pour seule réplique « À plus connard ! ».

Le temps d'arriver au travail je réfléchis à mille plans plus tordus les uns que les autres pour me venger de Logan car je suis bonne joueuse, un prêté pour un rendu.

Pendant toute la fin de journée je n'ai cessé de penser à lui et à quel point il peut être horripilant. Je compte bien me venger pour cette scène à la bibliothèque, rien d'excessif mais je me languis de le remettre une nouvelle fois à sa place.

***

Encore un samedi soir festif à Jersey-City, le campus n'est jamais calme le week-end et aujourd'hui la soirée se passe dans une sororité très chic avec des filles à papa qui rêvent de popularité. Encore une fois toute la fac est au rendez-vous et l'alcool coule à flot, à vingt-deux heures tout le monde est déjà fortement alcoolisé.

Je suis venue uniquement pour embêter Logan et je le vois en train de draguer une petite rousse trop propre sur elle. Ni une ni deux je passe derrière lui en le bousculant pour que le contenu de son verre se retrouve sur la robe rose pâle de la fille. Il peste mais ne remarque pas que c'est de ma faute car le salon déborde de monde. Sa conquête avortée n'est pas ravie qu'il ait gâché sa tenue, elle se détourne très vite en l'insultant.

Mon petit jeu est puéril, c'est vrai, mais qu'est-ce qui compte plus que le sexe pour Logan ? La réponse est : rien. Donc j'ai prévu de l'empêcher d'obtenir ce qu'il souhaite de la gente féminine ce soir. En attendant que les choses se fassent je profite de ma soirée et évidement Logan apparaît très vite devant moi.

- Il paraît qu'une Barbie m'a refilé une MST, tu savais ?

- C'est ce qu'on dit oui. Tu devrais arrêter de coucher à droite à gauche.

Je lis dans ses yeux un mélange de colère et d'amusement.

- Très subtile de ta part.

- Merci, j'avais peur que tu ne comprennes pas.

Il rit de bon cœur et encore une fois je suis sous le charme, mais je décèle tout de même un brin de malice. Je lui tends la main dans une tentative de m'en sortir indemne.

- Maintenant qu'on est quitte, amis ?

Il la prend en continuant de rire.

- Nous ne sommes pas quitte mais pourquoi pas !

Il est bon d'être proche de ses amis mais encore plus de ses ennemis, en plus de cela cet homme m'intrigue.

- Alors Barbie, tu finis ta bière avec moi ?