~À lire avec "Mad Hatter" de Mélanie Martinez (vidéo).~
"Il est beau de pouvoir rêver, mais au final, je n'en ait même plus la force." -Léo
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Une semaine. Une semaine à prendre soin de mon petit cousin atteint de la varicelle. Une semaine sans sortir, et à supporter ses geignement largement exagérés.
Et par-dessus tout, une semaine sans la voir.
Pendant ces derniers jours, j'ai tout fait pour ne pas penser à elle. C'était bien sûr peine perdu, mais j'essayais tout de même.
Elle a pris racine dans mes pensées. Et je sais que de retour à l'école, je ne pourrais m'empêcher de toujours la protéger dans l'ombre.
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Cela fait maintenant deux jours que je suis revenu, et je ne trouve aucun moyen pour la voir seul-à-seul comme nous en avions l'habitude: chaque minutes, elle les passe avec sa nouvelle amie.Que je connais plus ou moins, grâce aux rumeurs sur sa personne: prostituée, droguée... Il en va pour tous les goûts. Cette fille doit avoir beaucoup souffert... Mais ce n'est pas mon problème.
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Je suis adossé au mur du gymnase, et attend Théo.
Alors que je patiente, une personne vient se placer à mes côtés. Je n'y prête pas attention, et me concentre sur la musique hurlant dans mes oreilles.
Bientôt, je perçois un faible bruit, autre que ceux de la chanson. On me parle.
Je tourne la tête brièvement vers la personne à mes côtés, et la reconnais: la gothique qui m'a volé la petite muette.
Je baisse le son, et la regarde distraitement, attendant qu'elle s'adresse à moi.
"-'Lut. Me dit-elle, un sourire aux lèvres.
-Salut. Lui répondis-je en retour.
-T'est Léo, c'est ça?
-Ouais.
-La p'tite m'a beaucoup parlé de toi."
Ah oui? Comment dois-je le prendre?
"-Hum...
-Dit... C'est quoi ta relation avec elle? Me demandât' elle.
-C'est quoi cette question?
-Juste pour savoir...
-Il n'y a rien. Luis répondis-je sèchement."
Mes yeux se fixent dans le vide, pendant qu'elle reste silencieuse. Alors que je me demandais si je ne devrais pas remonter mon son et l'ignorer, elle réengagea la conversation:
"-En fait, c'était un mensonge.
-De quoi?
-Quand j'ai dit que c'était juste pour savoir...
-...Ah. Lui répondis-je, pas du tout intéressé."
Elle se tourne vers moi, puis se rapproche audacieusement.
Avant de partir, elle me dit des mots qui résonnèrent jusqu'au soir dans mon esprit:
"-Mes sentiments pour elle ne sont pas qu'amicales... Je voulais que tu le sache."
Le jour qui suivis-je me prit trois heures de colles, pour m'être battu avec quelques idiots en plein racket.
***
Alors que je purgeais ma sentence (en gribouillant sur des feuilles), je me rendis compte d'une chose très importante à mes yeux: j'avais oublié de dire à la petite muette de partir sans moi. Pour me rassurer, je me dis qu'elle serait partie, ayant vu que je ne viendrais pas.
Distraitement, mon regard converge vers la fenêtre: il pleut.
Idiote comme elle est, elle serait capable de m'attendre sous cette averse...
***
La cloche de ma délivrance sonne enfin, et je me dépèche de sortir, plaçant mon sac au-dessus de ma tête pour me protéger de l'eau dégringolant du ciel.En arrivant devant le portail, je m'arrête brusquement. Devant la grande porte de métal, il y avait la seule chose que je ne voulais pas voir.
Je reprends vite ma course, et me glisse sous son parapluie bleu ciel. Puis, je lui tapote l'épaule.
Elle se tourne et j'observe son visage rougis par le froid. Puis je lui dis qu'elle n'aurait pas dû m'attendre.
*-Nous rentrons toujours ensembles... Me signe-t'elle.*
Ses yeux ne sont pas le moins du monde coupable: elle pense vraiment avoir bien fait. Mais moi non.
Bien sûr, je suis heureux de la voir, mais qu'elle ne croit pas que je ne l'aie pas vu souffler sur ses mains pour se réchauffer...
Alors, puisqu'un débat sur le sujet ne mènera à rien, je lui prends le parapluie, puis lui souffle:
"-Rentrons."
Son visage s'éclaire d'un sourire et nous nous mettons en route.
En arrivant devant chez elle, au moment de la laisser, je remarque qu'elle elle observe la serrure de la porte d'un air troublé.
*-J'ai oublié mes clés... Me signa-t'elle, honteuse.*
-Où sont tes parents?
*-Au travail, ils rentreront sûrement tard.*
Sans réfléchir, je lui propose de rester chez moi jusqu'à ce qu'ils rentrent.
Devant ma proposition, un sourire illumine son visage, puis, elle me demande si ça ne posera aucuns problèmes.
Je lui ébouriffe les cheveux, puis, la main toujours posé sur sa tête, lui dit:
"-Arrête de te préoccuper des autres. Si je te le propose, c'est que ça ne pose aucun problèmes."
Alors, je l'aie faite entrer chez moi.
Nous avons fait nos devoirs et parlés musique, puis, quand minuit fut passé, je téléphonai à ses parents.
[-Allô? Théo?
-Hum... Non... C'est un ami...
-Un ami, dis-tu?
-O-oui... Je suis Léo Lande. Elle a oublié ses clés et attend chez moi que vous rentriez...
-...
-Madame?
-Désolé... Venant d'elle, je ne suis juste pas vraiment étonné... Donc, tu voulais savoir quand nous rentrerions, c'est ça?
-Oui.
-Nous travaillons en dehors de la ville, et à cause de la tempête, je ne pense pas que l'on rentrera... Voudrais-tu bien l'héberger pour cette nuit, Léo?
-P-pas de soucis! Luis dis-je, précipitamment.]
La conversation c'est un peu étendu, puis nous avons raccroché. Théo, qui écoutait la conversation à mes côtés, était rouge de gêne. Je l'observe distraitement, tout en pensant:
Je ne sais vraiment pas quoi penser de cette situation... Mais la nuit va vraiment être longue.
~Fin du Chapitre 6~
~Écho~
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The Silence Voice
Romance"Dans mes rêves, personne ne me regarde étrangement ou ne m'insulte, je ne suis pas un monstre, je suis juste... Une fille normale. Mais ce sont des rêves. Et à partir du moment où je suis née ainsi, avec ce corps, je sais que la réalité restera te...