Mes micros histoires.

Rupture.

Merci à LovelyBurns Pour cette correction.

Elle est là, devant cette porte à demi ouverte. Ses cheveux châtain sont dans tous les sens, ses joues sont rougies par sa course, ses vêtements sont froissés et ses grands yeux noisette sont ivres d'un espoir sourd.

Elle est là devant lui cherchant à contrôler le rythme de sa folle respiration. Son souffle fut une fois coupé quand elle le vit. Il n'a pas changé depuis la dernière fois. Toujours ces petites mèches folles qui lui tombent sur ses yeux noirs, toujours cette boucle d'oreille, toujours cette impertinente fossette.

Rien ne fut échangé durant quelques secondes mis à part un long regard empli de millions de choses, de supplications qu'il ne perçoit pas. Elle essaie en vain de tout lui transmettre avec ses grands yeux marron.

Parler n'a jamais été son fort, trop souvent des paroles malheureuses ont été échangées par manque de tact. Alors elle se tait et fait transpirer tout ce qui a de meilleur en elle hors de son être.

Une seconde voix surgit derrière lui. Un frisson glacial court le long de son échine.Il l'a remplacé, une autre a pris sa place alors qu'il lui avait juré de l'attendre. Elle est là, devant eux, son âme à nu. Elle recule d'un pas en cherchant son souffle qui est finalement coupé. Il tend la main pour l'attraper, mais c'est trop tard, le mal est fait. Il ne lui effleure que quelques mèches folles alors qu'elle se retourne et part en courant.

Ses pieds tapent sur l'asphalte avec force, le soleil qui inonde les rues est une insulte à toutes les âmes mélancoliques. De l'air sans oxygène gonfle ses poumons morts.Elle continue à marteler le sol encore et encore jusqu'à l'épuisement.

Quand enfin elle regagne son petit appartement, toutes les preuves de sa vie passent avec lui, lui saute aux yeux. C'est la pire agression qu'elle n'ait jamais connue. Ivre de folie et folle de la rage du désespoir, elle saccage chacun de ces odieux souvenirs, elle expulse sa haine à chaque fracas sur le sol.

Elle se soulage à chaque explosion sur son mur, elle hurle de rage sans se préoccuper du quand dira-t-on. Épuisée, elle se laisse glisser sur le sol. Des bouts de verres lui entaillent les pieds, mais elle ne s'en soucie guère. Cette douleur est presque agréable, comparée à l'horreur de sa situation.

Son visage tombé dans ses mains et, enfin, des larmes bouillantes dévalent ses joues. Elle ne pleure pas en silence, comme on lui a apprit a le faire. Elle se laisse totalement aller à la douleur de sa plaie béante. Elle pleure et crie encore et encore jusqu'à s'endormir, là, au milieu de son salon ravager.Au milieu des ravages de sa vie, au milieu des spectres de son passé.

Demain sera un autre jour, se dit-elle ... Demain je serais plus forte... Se promit-elle.