Chapitre 17

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Lorsque le portail s'ouvre totalement je me retrouve dans un autre monde. Les moteurs, suspensions, bidons outils et pièces détachées en tout genre s'accumulent autour de deux vrais « bolides » Thierry appellerais ça des « déesses », et apparemment il est déjà venu ici... . C'est de ça qu'Alexandre parlait quand il me parlait de vitesse ? Alexandre me regarde fixement, il a l'air d'attendre que je dise que je dise quelque chose. Je fixe les une des voitures.

M : Est-ce que je peux ... euh...

Il me sourit nerveusement.

A : Oui vas-y.

Je m'avance dans le garage quand le portail se referme. Je n'ose même pas toucher les voitures, l'une est en « opération » je dirais vu que son moteur n'est plus là. Je laisse courir mon doit le long de l'une des voitures à la carrosserie bleu néon. Mes yeux ne savent pas où se poser, deux autres hommes sont plus que concentré sur la voiture rouge, celle en « opération » . Les modèles me parlent vaguement...

A : La rouge c'est une RCZ coupé Onyx et la bleu une Mazda Furai.

M : Suspensions in-board avec V8 diesel de 600 chevaux et un moteur Wankel tri-rotor de 450 chevaux dans la même pièce...

Je réfléchissais à haute voix.

Alexandre fait les gros yeux, interloqué. Je ne sais pas quoi dire... Je ne comprends pas tellement pourquoi il m'a emmené ici.

? : Epaté Mademoiselle !

L'homme qui nous a ouvert me tend la main. Sur le coup je ne savais pas trop faire alors je lui ai serré la main et lui ai adresser un sourire. Un grand baraqué, plus petit qu'Alexandre, brun aux yeux foncés, son sourire est rassurant, il m'inspire confiance.

?: Salut, je m'appelle Aaron.

M : Salut euh... Melissa.

Aaron : Melissa Feliciano ? La sœur de Thierry Feliciano?

M : Euh Oui ...

Aaron : Bah enchanté Miss, enfin je rencontre la petite sœur du meilleur pote de mon frère.

M : Le meilleur ami de mon frère ?

Aaron : Ouais le meilleur ami de Nico !

M : Ah euh... désolée je ne savais pas. Je ne savais même pas que mon frère venait ici.

Cette discussion me plait de moins en moins... Alors comme ça mon frère à un meilleur ami que je ne connais pas ... Je pensais qu'on se disait presque tout ... mais apparemment pour lui ce détails fait partit du « presque ».

Aaron : Bah si, il est en bas là

Quoi ?

M : En bas ?

Alex : Ouais euh, on ira le voir après.

Sa voix est tremblante. Il est nerveux c'est assez déconcertant et moi je ne comprends rien, ça commence à sérieusement m'énerver.

Aaron : Bon Alex tu voulais un truc précis faut que je surveille le départ en bas.

Le départ ? Quel départ ?

A : Non t'inquiètes mec, merci.

Aaron repart et disparaît derrière une grosse porte verte.

Je regarde Alexandre dans les yeux pour essayer de trouver un semblant d'explications. Je suis totalement perdue.

A : Ton frère va me tuer quand il saura que je t'ai ramené ici ...

M : Tu m'explique ? Je suis totalement perdue là...

Je regarde un peu autour de moi, et je bloque sur des gros bidons bleus.

M : Attends deux secondes... vous, enfin, tu drift avec ça ?

Je pointe les deux voitures à côté de moi.

A : Bon ok c'est plus bizarre que ce que je pensais, comment ça se fait que tu connais les modèles et caractéristiques de ce genre de voitures ? Et comment tu sais que les booster à nitro peuvent servir à drifter ?

M : Euh... Thierry a des magazines dans sa chambre et une fois je suis tombée dessus et ça m'a plus. Mais ça n'a aucune importance, attends... tu cours ?

A : Ouais, ton frère aussi. C'est ici que je l'ai rencontré.

M : Mais vous courrez ou ? Et pourquoi ? Attends...elles sont à toi ces voitures ?

Je trépignais sur place. Depuis quand est-ce que Thierry court ? Pourquoi il n'a jamais rien dit ? Et puis pourquoi je n'ai jamais entendu parler de Nicolas si c'est son meilleur ami ? Ma tête tourne dans tous les sens.

A : Calmes –toi. Alors déjà on court sur la piste en bas ou en plein air derrière, et non la mienne n'est pas là elle est derrière.

Je croise les bras sur ma poitrine. Il fronce légèrement les sourcils et prend une grande inspiration.

A : Bon suit moi.

Je le suis. Il salut les deux hommes d'une main et ouvre une porte noir au fond du garage avant d'allumer les lumières d'un énorme hangar. Des voitures aux capacités et vitesses plus élevées les unes que les autres sont rangées parfaitement, parallèlement les unes aux autres. Il doit y en avoir une vingtaine...Mais où est-ce que je suis ? Et pourquoi je suis là ?

Alexandre s'arrête devant une Bugatti Veyron 16.4, le genre de modèle qu'on reconnaîtrait entre mille.

A : C'est celle-là la mienne.

M : Hein ? Mais comment ? Enfin cette voiture coûte des millions !

A : Ouais je sais ...

M : Mais parles !

A : Enfaite... on court beaucoup sur pari. Et c'est des grosses sommes. Enfin certain défis rapporte plus que d'autres.

M : Mais c'est super dangereux t'es complètement inconscient ma parole !

A : Arrête de gueuler.

M : Qui est au courant pour ça ?

A : Anthony, Enora, Leila, ton frère, ta sœur, mon père, le tien et ...

M : Et personne ne me dis rien ! Mais c'est quoi ce délire ? Dis-moi que tu te fiche de moi je t'en supplie ...

Je commence à avoir sérieusement les nerfs.

M : Tu vas me dire que Tatiana aussi c'est ça ?!

A : Ouais.

Mais je rêve ?! Ce n'est pas possible !

M : Tu te fou de moi ce n'est pas possible. Et puis pourquoi tu me montres ça ? Il est où l'intérêt ?

A : Bon j'essaye de te faire comprendre, de te montrer une partie de ma vie comme tu me l'a demandé ok ?! Je ne voulais pas, pas maintenant ! Mais vu ce que ta dit Tatiana je me suis dit que j'étais obligé. Alors oui, ça fait des années que je cours avec Anthony, Tom et Tatiana. Ton frère ne court jamais pour l'argent il ne fait que des courses amicales et surveille les départs.

M : Mais pourquoi tu fais ça, et même lui qu'est-ce qu'il fait ici ? Et puis ton père il ne te dis rien ?!

A : Quand Elyana est partie c'est la seule chose qui me donnait un semblant d'adrénaline. Ton père est... c'est celui qui a monté tout ça avec le père de Nicolas et le mien donc non il ne me dit rien. Et ton frère est ici parce que c'est le bras droit de ton père, comme moi pour le mien.

Mon père ?! A la tête de tout ça ce n'est pas possible, je navigue en plein délire. Mais pourquoi est-ce que je n'étais pas au courant ?!

M : Attends répètes... Mon père quoi ?!

A : Bon je te raconte tout et tu ne me coupe pas parce que sinon je vais m'énerver.

M : Tu ne seras pas plus énerver que moi je te l'assure.

Je me cale contre le capot d'une voiture et l'écoute.

A : Ton père, le mien, et celui de Nico se sont connu à la fac. Ils étaient tous les trois passionnés par la vitesse, les voitures et les courses alors ils ont créé ça à trois. Un endroit où ils pouvaient courir en paix sans risquer de se faire prendre. Il y a des règles fixées ici, et ça rapporte beaucoup à tout le monde. Franchement on peut dire que c'est un bon investissement. Mais ça personne à part nous c'est-à-dire Nicolas, Aaron, Solène, Thierry, moi et maintenant toi, est au courant.

Je me racle la gorge, ses yeux s'assombrissent.

A : Tu veux savoir pourquoi tu n'étais pas au courant ? Parce qu'ils ne voulaient pas que tu le sois. Personne ne voulait que tu sache l'existence du FJM. Ton père ton frère et ta sœur t'ont toujours caché aux coureurs pour éviter tous les problèmes de vengeance. Et même moi quand j'ai appris pour tout ça je n'ai pas réalisé qu'il y a des accidents et des morts. Ils ne voulaient, simplement pas que tu sois mêlée à tout ça, pas avant que tu sois majeur en tout cas. On est les descendants de cet empire meurtrier et ce n'est pas facile à porter tous les jours, donc comprends qu'ils ne veuillent pas que tu portes le poids de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette piste ou dans ce sous-sol.

Mon estomac se retourne. Des morts, des accidents, de la vitesse, de l'argent, des trafics illégaux et tout ça aux mains de mon père ... Ca me dégoute.

A : J'ai toujours couru, enfin depuis que mon père m'a montré le FJM. C'est ici que j'ai rencontré Anthony et ton frère. Mon père m'en a parlé il y a cinq ans et clairement j'étais hyper excité, et j'ai toujours adoré courir. Plus tu cours, plus tu gagnes, plus tu t'enrichie et c'est un cercle vicieux. Tatiana est arrivée ici il y a 2 ans, et m'a demandé d'être mon co-pilote sur les défis à deux. Je ne la connaissais et je n'avais rien contre elle donc j'ai accepté et c'est là qu'on à commencer à baiser. Je ne l'ai jamais aimé et elles n'ont plus, c'était juste ...

M : Sexuel quoi...

A : Ouais du cul pour du cul.

L'entendre parler comme ça, en plus de Tatiana me dégoûte au plus haut point. Imaginer Alexandre et Tatiana, ça m'énerve vraiment.

A : Quand Elyana est partie... il y a un an... Je venais souvent au FJM, la vitesse était la seule chose qui m'apaisait ne serait-ce que 5 minutes. L'adrénaline, le goût de risque et me croire invincible à chaque fois que je frôlais la mort c'est la seule chose qui m'importait. J'avais l'impression qu'Elyana était là avec moi et qu'elle me protégeait à chaque fois. J'ai l'impression d'être avec elle quand je monte dans cette voiture.

M : Est-ce que tu mesures un peu ce que tu dis .... Elle est partie Alexandre, tu ne peux pas risquer ta vie et mourir pour la retrouver.

A : Je sais mais je n'arrive pas à faire sans. C'est comme une drogue.

Il a les larmes aux yeux ça me fend le cœur. Je m'approche de lui et porte une main à son visage.

A : Tatiana est venue me demander si je courais ce soir, c'est pour ça qu'elle était à la maison.

Son regard est profondément sincère et triste, ça me fait tellement mal de le voir comme ça, je me sens tellement inutile.

M : Je te crois.

Il soupire de soulagement.

A : Putain j'étais tellement stresser de te montrer ça que je me suis énervé tout seul contre toi, je suis désolé Mel.

M : Ça va, ne t'inquiète pas.

Enfaite non ça va pas du tout. Je suis totalement déboussolée, je ne comprends même pas comment tout ça peut exister depuis des années et que je n'en ai pas entendu parler. Pourquoi est-ce qu'ils m'ont tous cacher ça ? J'ai l'impression d'être la petite dernière, marginalisée. C'est horrible de se sentir à part comme ça. Ca leurs coûtait quoi de me dire la vérité ? Ok c'est horrible, mais le mal est fait, ils ont créé ça de toute pièces pourquoi me le cacher ? Et puis c'est quoi le FJM ? Depuis quand est-ce que Thierry et Solène me cache ça ? J'ai un milliard de questions qui tournent dans ma tête ça m'en donne la migraine...

Alexandre met doucement ses mains au creux de mes reins et m'attire a lui. J'enroule mes bras autour de son cour et une de mes mains dans ses cheveux alors qu'il enfouie sa tête dans mon cou. Je l'entends respirer profondément.

M : Mmmh... ça veut dire quoi FJM ?

A : Feliciano, Julian, Menino, les initiales de nos noms de familles, c'est le nom qu'ils ont donné à cet empire de la vitesse... enfin ... on va l'appeler comme ça.

M : Et pourquoi est-ce que je n'ai jamais vu Nicolas ? Ni Aaron ? Ou même comment ça se fait que je ne t'ai jamais vu toi ?

Il parle toujours dans mon cou.

A : Quand j'ai eu trois ans, mes parents on déménager à Montréal et ceux de Nicolas à Londres. Je suis en France depuis 4 ans et ça ne fait que deux ans que j'habite dans la même rue que toi. Les parents de Nico vivent toujours à Londres, mais Aaron et Lui ont décidé de venir ici, pour s'occuper du FJM l'année dernière.

M : Je nage en plein délire ...

Je plaque mes mains sur son torse et le pousse. J'ai besoin de respirer, encore trente secondes dans cet hangar et je fais une crise d'angoisse. Je me retourne sans rien dire et me dirige vers ce qui me semble être une porte. Avec ce que je viens d'apprendre, je ne peut même pas affirmer que cet porte est une porte sans l'avoir ouverte.

A : Ou est-ce que tu vas ?

M : J'ai besoin de respirer, je vais exploser.

Je m'appuie sur le levier de la porte, et sors. Le vent frai qui me frappe de plein fouet me réveille et me calme. Je me retrouve en plein milieu d'une piste de goudron. Il fait tellement noir que j'ai l'impression qu'elle n'en finit pas... c'est là les courses en plein air ? Quel enfer ... Je ne sais même pas quoi penser ... j'ai l'impression d'avoir détruit toute les idées que je me faisais sur ma famille. Comme si tous mes souvenirs n'étaient que de mensonges. Mensonges sur Mensonges. J'ai envie de m'arracher les cheveux... je suis énervée, déçue et triste. J'entends des gens qui cris et des dérapages, quel horreur ... j'ai l'impression d'être en plein film d'horreur.

Deux mains se pose sur mon ventre et me tire en arrière. Ma tête s'appuie sur son torse, elle est tellement lourde...

M : J'ai affreusement mal à la tête ...

A : Ca va passer c'est les nerfs.

Je me retourne brusquement, il lève les bras étonné, puis je m'agrippe à sa veste et le sert le plus fort possible contre moi. Il resserre sont étreinte, ça me rassure ... J'ai l'impression que tout m'échappe. Je pensais que tout le monde me faisait confiance et que j'en avais beaucoup parfois trop, mais finalement je ne sais rien. Plus je pense à tout ça, plus je m'énerve, plus ma respiration s'accélère.
Doucement je sens sa mains se balader dans mon dos de haut en bas. Je ne sais pas comment il fait pour me calmer si facilement, mais je n'ai pas la tête à réfléchir. Pas maintenant.

M : Ramènes moi à la maison... s'il te plait. J'ai tout, sauf la tête à aller en boîte.

A : On peut pas, faut au moins qu'on retrouve Maxence devant pour lui dire.

M : Ok d'accord. On y va maintenant alors.

A : Tu ne veux pas voir ton frère ?

M : Non, pas maintenant.

A : Bon... on va passer chez toi chercher tes affaires, comme ça les mets dans la voitures et on part au Luxclub.

M : Mmmh.

A : Bon vas-y on y va.

Il me relâche et je le suis jusqu'à la voiture.

Il démarre. Il fait tellement sombre dans cette route que je ne distingue même pas la route de la chaussée.

Quand il arrive devant chez moi, je me précipite sans bruit à l'intérieur. Heureusement que mes parents dorment déjà. Je prends le sac que j'avais déjà réparer et retourne dans la voiture en mettant le sac sur la banquette arrière.

Je pose ma tête contre la vitre, j'ai l'impression qu'elle va exploser. Alexandre pose sa main sur la cuisse, un petit geste rassurant qui me fait vraiment du bien. Je pose main la sienne et joue avec sa bague.

M : Ca me soule ...

Il prend une grande inspiration et se racle la gorge.

A : Qu'est ce qui te soule ?

M : Tout ça, j'ai l'impression que tout le monde me ment depuis le début, de vivre dans un mensonge. C'est l'horreur, j'ai un million de question qui tourne dans ma tête...

A : Arrêtes de te poser autant de questions et ça ira beaucoup mieux. Si tu réfléchi trop, tu vas t'énervé contre toi-même et contre le monde entier.

M : Je ne m'énerve pas contre le monde entier ! ... Enfin si peut être ... Mais je ne comprends pas ... ça veut dire que Solène m'a menti, Nicolas elle ne le connaît pas depuis que vous vous êtes tous vu dans un bar ou je ne sais quoi !

A : Sincèrement je ne pense pas qu'elle t'a menti. Elle n'est venu qu'une seule fois au FJM, et Nicolas n'était pas encore là. Maintenant il passe sa vie au garage, et ça ne m'étonnerait pas si elle ne l'avait pas vu avant le moins dernier.

M : C'est trop bizarre... on dirait une histoire sortie d'un film de science-fiction ou je ne sais quel délire ... Ça fait quand même 17 ans que je vis avec mon père mon frère et ma sœur et je n'ai jamais entendu parler de ce foutu FJM.

A : On n'avait pas le droit de te le dire Mel. C'est comme ça. Ton père l'a décidé comme ça, et franchement c'est mieux pour toi. T'aurais jamais dû être au courant avant ton 18ème anniversaire. De toute façon tu ne pourras pas revenir au FJM avant tes 18 ans.

M : Mais pourquoi ?

A : Imagine juste une seconde qu'il t'arrive quelque chose ou même qu'il y ait un problème et que la police rapplique. On connait pas mal de flic, mais si jamais il ya une mineure dans les lieux on est tous fini tu comprends ? Ça n'a pas les mêmes répercutions, loin de là.

M : C'est des conneries tout ça ...

A : Non c'est des accords, nos pères sont catégorique là-dessus. Pas de mineurs.

M : Pourtant tu n'étais pas majeure quand tu l'as su.

A : Non c'est vrai j'avais 17 ans comme toi. Mais je ne suis pas revenu avant mes 18 ans.

C'est n'importe quoi ... maintenant il y a des accords avec la police pour ce genre d'activité ...Je dois être en plein cauchemar, c'est la seule explication... Je me masse les tempes et me pince l'arête du nez pour retrouver un semblant de calme.

M : Pourquoi tu me l'as dit ? Enfin pourquoi maintenant ?
Ma question à l'air de le surprendre, il sert un peu plus le volant.

A : Déjà parce tu avais le droit de savoir, et parce que tu m'as demandé de te montrer ce que Tatiana connaissais de moi que tu ne connaissais pas. Et surtout parce que j'vais besoin de te le dire.
Je triture mes doigts à la recherche d'une réponse, mais à vrai dire je sèche totalement.

M : Merci

A : Pourquoi ?

M : Pour ne pas me l'avoir caché, rein ne t'obligeais à me le dire. En plus je suis sure que tu vas te faire engueuler maintenant que je suis au courant.

Il sourit, ça me met du baume au cœur... et avec toutes les informations que je viens de recevoir comme des claques, j'en ai bien besoin.

A : Ne t'inquiètes pas pour ça princesse, c'est vrai que ce n'était pas à moi de te le dire et franchement j'aurais jamais cru que ce serais moi qui le ferais. Ils me feront une petite réflexion puis ça passera.

M : C'est qui ils ?

A : Ton père, le mien et celui de Nico en vidéo-conférence je pense.
Il ricane, je ne trouve pas ça particulièrement drôle. En même temps, compte tenu de mon humeur actuelle peu de choses me semblerait drôle.

M : J'ai vraiment plus envie d'aller en boîte ...

A : On reste 10 minutes et on part promis. On arrive là de toute façon.

L'immense façade lumineuse de Luxclub est encore plus voyante que dans mes souvenirs. Les spots lumineux de la terrasse forment des lasers dans le ciel noir, c'est toujours aussi beau. Cette boîte de nuit est sans conteste ma préférée... Je m'y sens comme à la maison, Pedro Soares le propriétaire de la discothèque m'a quasiment vu naître, papa et lui sont de grands amis d'enfance et la première fois que je suis allée venue au Luxclub j'avais 10 ans. Je dois avouer que c'est quand même bizarre que mon père soit aussi stricte niveau éducation et totalement «relax » pour tout ce qui est soirée. Quoi que maintenant que je sais l'existence du FJM, ça s'explique... Il a lui-même été super serieux pendant ses études alors que le soir il se transformait en as du volant. Enfin bref, passons, je ne sais même pas si je dois leurs dire que je connais le FJM ou pas...

M : Tu crois que je dois le dire à mon père pour le FJM ?

Alexandre se gare à l'arrière de la boîte de nuit, détache sa ceinture et se tourne vers moi. Je triture mes doigts, nerveuse.

A : Tu fais comme tu veux, mais il va bien falloir leur dire. De toute façon... je ne sais pas pourquoi mais je sens que tu n'as pas l'intention de respecter la règle « pas de mineure au FJM ».

M : Ce n'est pas que je n'ai pas envie de la respecter, mais je la trouve vraiment débile, surtout si mon père est l'un des fondateurs de ce truc. Tu sais quoi ? On ne leurs dit rien pour l'instant et puis on verra ...

A : T'es sure de toi ? Si t'as peur que je me fasse engueuler ce n'est pas la peine, je te l'ai dit, je m'en fou totalement.

M : Non ce n'est même pas ça, mais j'ai besoin de tout digérer avant d'en parler avec mon père.

A : Ouais je vois. On fera une super réunion pour leurs annoncé c'est ça que t'imagine ?

M : Non peut-être pas une super réunion...

Il sourit, ses yeux brillent, mais il lui arrive quoi ?

M : Pourquoi tu me regarde comme ça ?

A : C'est fou à quel point tu te poses trop de question. T'as jamais voulu lâcher prise un peu ? Ne pas tout analyser, juste prendre la vie comme elle vient.

M : T'es bien placé pour me faire la morale tient.

Il explose de rire et moi aussi par la même occasion.

M : Non mais plus sérieusement, on le dira à tout le monde, plus tard.

A : Ok comme tu voudras. Bon on y va ? On a juste deux minutes pour retrouver Maxence et lui dire qu'on rentre.

M : Non enfaite, j'ai envie de rester un peu.

Il fait les gros yeux, interloqué puis me souris.

A : Tant mieux.

On sort de la voiture. Je cherche des yeux le 4x4 noir des gardes du corps mais je ne vois rien.

A : Qu'est-ce que tu cherches ?

M : Euh... la Nissan de Maxence.

A : Ah ! il m'a dit qu'ils seraient à l'intérieur lui et son frère.

M : Ah ok d'accord.

Je me dirige donc vers la porte arrière de la boites, en sautillant parce que j'ai fois. D'un coup je sens qu'on me tire par le bras, je me retourne et me retrouve à deux centimètre d'Alexandre qui fait pression sur le bas de mon dos pour me rapprocher encore plus de lui.

A : Hop hop hop tu vas où la ?

M : Bah je ...

Il plaque ses lèvres sur les miennes, et m'embrasse doucement. J'entrouvre la bouche, et sa langue retrouve la mienne pendant que je passe une main à l'arrière de son cou. J'en avais vraiment besoin de ce baiser. C'est comme un remède contre le stress, l'angoisse, la tristesse, tout. Dès que ces lèvres touchent les miennes mes problèmes s'envolent. Je ne sais pas si c'est de l'amour, mais j'en deviens presque dépendante. Il desserre son étreinte doucement et nous nous arrivons devant la porte du Luxclub.

Alexandre prend son téléphone et écrit un message.

M : Attends, comment tu savais que je ne passais pas derrière ?

A : Bah j'ai appelé Pedro... mais attends toi aussi tu passes par-là ? Enfin t'es déjà venue ?

M : Oui, tu connais Pedro aussi ?

La porte s'ouvre. Le visage radieux et rassurant de celui que je considère comme un oncle me souris largement. Pedro Soares est un homme assez grand, carré d'épaule, au teint matte et yeux foncé. Il passe une main dans ses cheveux longs pour les répliquer vers l'arrière avant de nous adresser la parole.

Pedro : Ma nièce préférée ! Chaque fois que je te vois tu es encore plus belle !

Il me prend par les épaule et me fait la bise, je me force à sourire pour cacher mon malaise. Pedro est au courant pour mon agression mais il ne fait pas vraiment attention. T puis si tout le monde m'évitais j'aurais bien du mal à me défaire de ce foutus blocage.
Puis il se tourne vers Alexandre.

Pedro : Alexandre ! Fiston ça fait longtemps que tu ne viens plus ! Rentrez il fait froid.

Il lui fait la bise aussi, en lui tapotant l'épaule.

Pedro est toujours comme ça, souriant et enjoué. On rentre donc à l'intérieur en évident de foncé sur les deux colosses qui se tenais de chaque côté de la porte et qui nous saluent d'un léger coup de tête. Pedro nous emmène jusqu'à son bureau parfaitement insonorisé. On ne croirait même pas être dans le sous-sol d'une boîte de nuit hyper cotée.

Pedro : Ça me fait plaisir de vous voir tous les deux, mais je ne vous ai jamais vu ensemble avant. Dites-moi ...

Il fait bougé sont index orné d'une énorme chevalière en or, en pointant successivement Alexandre et moi. Je sens que je rougis...

A : Ouais !

Alexandre souris à pleine dents c'est trop mignon.

Pedro : C'est bien les enfants ! Vous êtes jeunes, il faut profiter de la vie ! Et moi à votre âge les copines ça y allait hein !

J'explose de rire, je ne sais pas si les gens du sud ont tous cette bonne humeur communicative et cet humour totalement bidon mais dans ma famille ils sont tous comme ça et si s'en était autrement je ne rirais pas si souvent.

Pedro : Au fait j'y pense ! Melissa, ton père m'a prévenu pour tes deux gardes du corps, on leurs à passer des oreillettes et Walid viens de les prévenir que vous étiez arriver. Ils sont en haut.

M : Walid ?

Pedro : L'agent de sécurité qui vous a ouvert tout à l'heure.

M : Ah merci !

Pedro : Bon je ne pense pas que vous soyez venu pour me voir et moi j'ai du boulot. Allez, allé vous amuser ! Et Alex souvient toi de ma proposition ! Elle tient toujours !

Je regarde fixement Alexandre... je suis plus que curieuse et je le sais mais c'est comme ça.

A : Je t'expliquerais, chuchote-t-il.

Pedro : Laissez vos affaires ici, ça vous évitera de passer au vestiaire. Je suis là jusqu'à sept heure.

A : On sera parti avant je pense.

Il rigole tous les deux et je suis totalement admirative de la complicité qu'il y a entre Alexandre et Pedro.

Je refais la bise à Pedro en le remerciant, Alexandre fait de même et nous sortons de son bureau.

M : En gros ton père connais Pedro comme le mien quoi.

A : Je crois bien que oui, enfin pour moi Pedro c'est comme un deuxième Papa.

M : J'ai vu ça ! Mais c'est vraiment trop bizarre tout ça ...

A : Mon père a du connaître Pedro grâce au tient non ?

M : Surement, papa connaît Pedro depuis son enfance. Mais dit c'était quoi la proposition dont il parlait ?

A : Ah ça ... Il voudrait que je vienne de tant en tant en tant que barman ou agent de sécurité.

M : Ah bah c'est cool, il y en a plein qui adorerait faire ça ici.

A : Ouais je sais mais je n'ai pas le temps en ce moment.

M : A cause du FJM ?

A : Entre autre, il y a toi aussi maintenant et la fac, je n'ai pas non plus envie de tout planter pour un job dont je n'ai même pas besoin.

M : Ah t'es trop mignon !

Je sautille sur place en claquant des mains. Il lève les yeux au ciel totalement désespéré.

A : Bon dieu qu'elle gamine... qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

M : Euh chut hein ! Tu veux que je te rappelle pour la ...

Il fait des gros yeux, presque mort de rire. Oups... j'allais parler trop vite. Sa voix était plus roque et grave et il s'avançait d'un pas nonchalant vers moi. Bon dieu...

A : Tu veux qu'on recommence dans les couloirs du Luxclub peut-être ? Tu sais moi je m'en fou des caméras.

Je lève les yeux au ciel, en les faisant tourner.

M : Mon dieu quel pervers... qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

Il rigole, je lui tourne le dos et traverse le couloir du sous-sol pour retrouver les escaliers menant à la boîte de nuit. Je connais cet endroit comme ma poche. Au milieu de l'escalier Alexandre prend ma main dans la sienne et j'ouvre la porte comme un enfant qui rentre dans un magasin de jouais.

Le premier étage du Luxclub est plein a craqué, la musique est tellement forte que les caissons feignent d'explosé. Vu le nombre de gens qui dansent le DJ est plutôt bon. Alexandre me tire par le bras et nous traversons toute la piste. J'évite de glisser sur une flaque d'alcool étalée sur le par terre en vinyle du Luxclub. On rejoint le bar, ou Vanya, une barmaid super sexy, il faut l'avoué, et tatouée avec qui Thierry a eu une histoire, enfin je crois, nous souris largement.

Vanya : Alex ! Melissa ! Ca va ?

Elle ne nous laisse même pas le temps de répondre qu'elle repart vers les étagères de bouteilles pour servir un client. Puis une minute plus tard elle revient.

Vanya : Désolée, on a beau être 4 sur chaque bar le samedi soir c'est l'horreur. Vous voulez quoi ?

Alexandre : Gin tonic...

Vanya : Citron, cannelle comme d'hab ?

Alexandre : Ouais et tu sais où sont les autres ?

Vanya : J'ai fait monter huit bouteilles au coin VIP pour Anthony et Tom, monte je te ramène ton verre. Et toi ma puce tu veux quelque chose ?

Moi : Non ça ira merci.

Je ne suis pas vraiment portée sur l'alcool très sincèrement je ne suis pas fan, c'est amer et ça brule la gorge. Je me troune vers Alexandre.

Moi : Tu ne devrais pas boire, tu conduis !

A : Ne t'inquiètes pas c'est le seul que bois. Tient Maxence est là-bas, dit-il en levant le menton.

Je me retourne et croise le regard de Maxence qui hoche la tête pour me dire qu'il m'a bien vu. J'esquisse un sourire poli.

A : Tu ne bois rien tu es sure ?

On est obligé de crier pour s'entendre mais bon ça ... c'est normal.

M : Non je n'aime pas trop l'alcool.

?: Hey toi... t'es trop canon...

Je me décale pour dévisager, cette... fille, à moitié a poil qui se collait à Alexandre avant qu'il se décale. Son rouge à lèvre dépassait de ses lèvres, elle avait tellement de mascara qu'on ne voyait même plus ses cheveux et son visage était tellement luisant qu'il était presque plus brillant qu'une boule à facette. Beurk.

A : Dégage, merci.

Il est hyper poli et hyper classe dis donc. Je jubile devant le visage dégoutée de la fille, qui repart en se déhanchant bien vulgairement sur ses talons vertigineux

A : Ça te fait moins rire que le vendeur hein ...

M : Ce n'est même pas comparable !

Je fronce les sourcils et croise mes bras devant ma poitrine. Je vois Alexandre ricaner puis il s'approche un peu plus de moi et me soulève le menton pour déposer un petit baiser sur lèvres.

A : Fais pas la tête je déconnais. Aller viens on monte.

Il était prêt à traverser la foule de nouveau mais je le tire par le bras. Je n'ai vraiment aucune envie de traverser cette concentration de sueur. Je le tire donc vers les escaliers du personnel à l'arrière du bar, en faisant la bise à Pierre, un autre agent de sécurité qui se tenait en bas des escaliers. Alexandre lui sert la main, apparemment il se connaisse déjà eux aussi, bon ...

A : Enfaite t'aime pas faire comme tout le monde, il faut toujours que tu prennes des chemins privé toi.

Je ricane.

M : Faire comment tout le monde c'est pas trop mon truc.

Et apparemment c'est encore moins mon truc que ce que je pensais. Avant je pensais être rangé dans la case « fille de PDG » alors que j'appartiens plutôt à la case carrément privé de « fille de PDG mafieux à ses heures perdues », un groupe très sélecte, où tout le monde se connaît sauf la petite dernière qui ne sait rien du tout : moi quoi.

On arrive rapidement à l'étage, trois filles déjà super alcoolisées se déhanchent comme des folles. Bah tiens... Enora, Leila et Pauline !
On rejoint la table remplie de bouteilles et de seaux à glaçons, autour de laquelle sont assis Anthony, Tom et un autre homme que je ne connais pas...

Tom : Bah vous voilà enfin vous deux ! On a cru que vous n'arriveriez jamais !

Anthony : Eux là ?! Mais laisse tomber il explose le quota de retard !

Je rigole.

Alex : Ca va tu nous a attendu une fois mec.

Il se lève tous les trois, et salut Alexandre. Je fais la bise à Anthony et Tom puis je me dirige vers le troisième homme ...

?: Tu dois être Melissa. Je suis Nicolas, mais tu peux m'appeler Nico

Ah, le voilà ce fameux Nicolas.

M : Exactement, mais euh... tu n'étais pas avec Solène ?

Je lui souris et lui fait la bise.

Nico : Si, elle est partie au toilette...

?: Fréro ! Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me retourne et tombe nez à nez avec mon cher frère. Il doit être une heure passé, les courses doivent être finies.

Thierry me prends dans ces bras.

T : Tu es magnifique poupée.

Je lui souris.

M : Merci, tu n'es pas mal non plus.

Il salut Nicolas.

Nico : Tu ne m'avais pas dit que tes sœurs étaient aussi canon.

Alex : Fait gaffe toi.

Ils rigolent. Tom et Anthony se sont assis autour de la table et semble avoir une discussion passionnante.

Thierry : Ouais, je sais elles sont trop belles mes sœurs mais putain qu'est-ce qu'elles sont ch...

? : On parle de moi ?

Solène nous rejoint totalement radieuse et souriante. Elle me fait un bisou sur la joue.

Solène : On a fini de manger tôt donc on est venu vous rejoindre.

Moi : C'est top !

Puis elle fait un bisou sur la joue de Thierry aussi, la bise à Alexandre avant de rejoindre Nicolas qui l'attrape pas la hanche pour la serrer contre lui. Bah dis donc... je n'ai jamais vu ma sœur aussi souriante je crois. Ce Nicolas lui met des étoiles plein les yeux.

Thierry : Vous me cachez des trucs vous deux ?

Solène ricane et met une main devant sa bouche, elle est toute gênée.

Moi : Trouves toi quelqu'un avant de parler toi !

Je lui lance un regard plein de défis, il explose de rire.

Thierry : De quoi je me mêle ? Et qui t'as dit que je n'avais pas quelqu'un ?

Moi : T'es trop nul tu ne veux même pas me dire qui c'est.

Thierry : Ah ça !

Moi : Bon moi je vais voir les filles.

Je me tourne vers Alexandre et lui fait un petit bisou, enfin ça c'est ce que je comptais faire mais mon sieur ne se contente pas de peu. Il met sa main au creux de mes reins et m'attire à lui, pour m'embrasser plus intensément.

Thierry : Ohohoh ! On se calme c'est ma sœur la !

J'explose de rire en me décollant d'Alexandre et rejoint les filles sur le balcon de la boîte. Vu leurs tête elles ont déjà bien bu ses trois-là !

Moi : Les filles !!!

Elles se tournent toutes les trois vers moi.

Les 3 : MELISSA !!!!

Effectivement elles sont bien alcoolisées... enfin sauf Pauline qui a l'air quand même un peu plus sobre. Je les prends dans mes bras et leur fait la bise.

Leila : T'es trop belle !

Enora : Une vraie bombe !

Pauline : J'avoue !

Moi : N'importe quoi, vous vous êtes vu vous ?

Elles étaient super jolies, super sexy certes mais vraiment trop belles. Elles ont vraiment des corps parfaits. Enora porte une robe à sequin gris moulante et décolletée dans le dos, Leila porte une robe noir moulante et courte, ouverte sur les coté en forme de « X » et Pauline porte une robe super classe, blanche asymétrique à une manche longue et assez moulante en bas.

Leila me tend un verre, rempli d'un liquide rouge.

Leila : Tient goûte ! C'est super bon tu vas adorer !

Moi : Non c'est bon, je n'aime pas trop l'alcool...

Enora : Mais ça c'est super bon ! Goûtes aller !

M : Bon ok ...

Je porte le verre à ma bouche et une odeur de fraise chimique me monte au nez. C'est super sucré, mais ça n'a pas du tout le goût d'alcool, c'est même super bon.

Moi : C'est super bon ! C'est quoi ?

Leila : Tu vois je te l'avais dit !

Pauline : C'est un cocktail, vodka cerise, fraise et noir avec du jus de citron. Fais gaffe parce que les filles, elles en ont bu trois verres et regarde leurs état...

J'explose de rire, c'est vrai qu'elles sont quand même bien bourrées, elles rigolent pour un rien et danse n'importe comment...

Avec tout ce qui s'est passé ... je sens que je la soirée vas être très longue...

J'en deviendrai folleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant