Les protégés de Salem

Menacée

Je m'appelle Salem, je tiens ce nom de ma ville. Enfin moi je vis dans le village pas loin de Salem pas dans la ville. Hier des étrangers sont arrivés dans la ville chose peu commune. Un est grand avec la peau aussi noire que l'ébène, des yeux magnifiques et profonds comme des puits aspirants la lumière du jour. L'autre est de taille normale avec de longs cheveux blonds-roux réfléchissant la lumière, des yeux bleu vifs comme l'eau du ruisseau que j'ai fait renaitre hier. Tous deux portais des vêtements bien taillés et à une autre mode que celle d'ici. 

Ils descendirent dans notre auberge. Ce fut moi qui allais les servir. Ils ne me prêtèrent pas grande attention. Tous simplement parce que je n'étais pas comme les autres femmes. Je portais des robes à col hauts ou des chemises fermées. Katarina me charriait toujours avec ça. Il faut dire qu'elle offrait toujours un beau décolleté à la vue des clients. Pour moi c'était hors de question.

Surtout que depuis que j'avais récupérée mes pouvoirs de mage je n'avais plus une minute à moi. Alors hors de question de perdre du temps pour me faire ou me faire faire de nouvelles robes. Je ne pouvais m'empêcher de regarder le jeune homme, qui était visiblement un ancien esclave. Je ne pouvais m'empêcher de le détaillé. Ses yeux bruns sombres aux reflets vert, sa mâchoire carrée bien dessinée, ses épaules larges et... Son compagnon mit fin à ma douce rêverie.

<< Bonjour mademoiselle.

- Oh excusez-moi. J'ai oublié de venir vous resservir c'est ça ? Oh bon sang qu'elle idiote je fais ! C'est impardonnable. Vraiment navrée...

- Il suffit ; il balaya mes excuses d'un geste de la main. Il est fragile. Si tu lui tourne autour tu le regretteras fillette alors regarde ailleurs. >>

Les larmes aux yeux j'allais servir une pinte à un des habitués. Après cela je jetais mon tablier son le comptoir et sortis. Une fois dehors je réussis à me calmer. La lune brillait haute et pâle dans le ciel. Bientôt se serait le solstice. Bientôt se serais ma fin. Je le savais. Depuis longtemps déjà, depuis ma grand-mère m'avait dit :

<< Ma pauvre petite. Le jour ou ton cœur battra pour un homme le solstice sonnera ta fin. Tu es né durant celui d'hiver et mourra lors de celui d'été. >>

En effet quelque jours après, le jour du solstice je me fis attrapée. Je le savais aussi je ne résistais pas, je ne niais pas. Mais lorsque je vis le jeune homme qui m'avait fait la cour sans que je ne puisse y répondre sur la place du village je ne résistais pas. Une envie irrésistible de me battre, de rester en vie. Mon oncle se tenait devant la mairie. Mon père à ses pieds, le suppliait. Je ne pouvais le laisser entre ses sales pattes. Une rage folle s'empara de moi. Mon pouvoir jusque-là refoulé afflua dans mes veines. Je sentais mon cœur pulser, distribuer cette force à tous mes membres. Ma robe large se colla à mon corps, adopta une nouvelle forme. Une forme avantageuse mettant mon corps en valeur. Le vent qui soufflait depuis le matin devint plus fort, les animaux s'agitèrent. La grosse Berta renversa même son fermier. Je réprimais un sourire. Le jeune étranger, Ethan voulut s'avancer vers moi. Son ami le retint. Ma colère redoubla et les vitres des maisons autour de nous volèrent en éclats. Et puis après ce fut finis. Je ne me souviens de rien d'autre que d'une douleur vive à l'arrière de ma tête.

Je repris connaissance dans un lit confortable. Ne devais-je donc pas être jetée en prison ? Je voulu me gratter la tête douloureuse de ma main droite. Ce mouvement m'arracha un cri de douleur. Mes mains étaient attachées avec des cordes.

<< Ne bouge pas tu vas te faire très mal. Me dit-une voix masculine qui me fit sursauter.

- Que... où suis-je ?

- Chez moi et Adrian. Il a vite gagné l'amitié des villageois alors ils ont estimé que ce serait ici que tu ferais le moins de mal.

- Merci... Ethan.