Prologue - Aaron

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Tout à changer depuis la guerre.

Le monde tel que le connaissait mes grand-parents n'est plus.

Il paraît qu'avant les villes étaient formées de montagnes de bétons, que tout était à porté de main en appuyant sur un simple bouton, que l'électricité et l'eau était facilement accessible pour tous.

De tout évidence ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les habitations sont devenues vétustes - par exemple, dans la maison où j'ai grandi, un immense tronc d'ardre trônait au centre de la petite bâtisse - et le savoir est devenu accessible à une minorité - c'est à dire au gouvernement et à sa cour. La viande est devenue une denrée coûteuse car elle se fait rare et nous nous éclairons et nous chauffons grâce à des bougies. 

L'eau en revanche, ce n'est pas ce qu'il manque. Le niveau de l'eau est bien plus élevé qu'il ne l'était il y a cinquante ans en arrière.

Bien que de nombreuses espèces animales n'ait pas survécu à l'homme, cette dernière guerre, après avoir ravagé la quasi totalité du globe et poussé les êtres humains à s'auto détruire à permit à la nature de reprendre ses droits. 

Aujourd'hui, la Terre n'est plus peuplé que par 2.5 milliards d'Hommes et seul le continent américain n'a pas été détruit par les bombes. C'est en tout cas ce que m'a raconté ma grand-mère quand j'étais gamin. Sauf qu'après la destruction que la guerre a engendré, les choses sont allées de mal en pis pour ceux qui ne faisaient pas parti d'une soi-disant noblesse. 

Autrement dit, le système politique d'aujourd'hui est une monarchie absolue avec à sa tête un Bourbon. Oui, un Bourbon. Vous vous souvenez des monarques à qui les Français avait fait coupé la tête au dix-huitième siècle, et bien il s'agit de la même famille qui nous gouverne. Je ne sais pas ce qui a poussé les Français de l'époque à se révolter, je ne fais que me baser sur les dires de mes grand-parents. Mais si ça se passait à l'époque comme ça se passe maintenant, je comprends qu'ils aient voulu tous les mettre dehors.

Même si les membres du gouvernement et la cour - tout comme au dix-huitième siècle, le Roi Bourbon possède sa cour de courtisans - ils sont néanmoins présent partout. Une milice politique rôde partout pour contrôler nos moindres faits et gestes. Et le gouvernement et sa cour ont apparemment tenu à être distinguable du petit peuple, car chacun d'entre eux est marqué au fer rouge du seau royal - un R dans un cercle surplombé d'une couronne.

Aujourd'hui, mamie et papy sont décédés, tout comme mes parents. Je me retrouve à vingt ans, seul. Mes parents sont morts jeunes. Il faut dire que l'espérance de vie a été revue à la baisse ces derniers temps. Ça fait déjà deux ans que je me débrouille sans l'aide de personne. J'arrive à gagner un minimum vital grâce à mon boulot chez le guérisseur - entre autre, je m'occupe de trouver les plantes dont le guérisseur à besoin pour fabriquer les quelques médicaments que nous pouvons encore fabriquer. J'arrive même des fois à économiser assez pour donner un écu - la nouvelle monnaie - tous les soirs à Po, le petit gars qui crève la faim sur le trottoir devant la pharmacie du guérisseur. 

Mais ce soir, en sortant de la pharmacie, Po n'est pas là. Est-il mort ? Ou s'est-il fait embarqué par la milice ? Il était pourtant là ce matin. 

Mais je me fais rapidement une raison. Les choses sont comme ça maintenant. On naît et on meurt dans l'indifférence générale. Je ne peux pas dire que je suis indifférent à ce qu'il peut arriver à Po, mais j'en ai assez de me battre pour rien. Alors ce soir, l'écu que je gardais pour Po, je vais m'en servir égoïstement. Ce soir, je vais boire une ou plusieurs bières dans la taverne du quartier. 



To the surface [pause]Where stories live. Discover now