Chapitre 4

344 37 5
                                    

Dark paradise - Lana del rey




" Quand on te répète sans cesse que tu ne vaut rien, avec le temps tu finis par y croire. Et bien sur ça a des conséquences. " - Ashton


Cette fois était une fois de trop, tout s'écroule en une fraction de secondes. Vite et d'un coup. Comme si toutes les fois où il s'était contenu, où il avait toujours fait semblant, comme si toute la tristesse qu'il avait ressentit jusqu'à présent sortait. Il évacuait. Ashton s'allongea lentement dans la baignore de sa salle de bain et ayant bien prit soin de fermer la porte à clef. Il l'a jetta par terre, celle-ci resonna contre le carrelage.Ses gestes étaient lents et précis. Il était toujours habillé mais ça n'avait pas d'importance. Plus rien n'en avait, plus rien sauf tout ses mots qui avaient prit une place bien trop importante dans son esprit. Il enleva simplement son t-shirt puis scruta son reflet dans le mirroir, en silence. Un voile blanc defila devant ses yeux.

Une serie d'ématomes, pourpres, bleus et d'un mélange des deux ornaient torse, en plus des quelques rares égratinures qui avaient déjà leurs places sur son corps. Il passa sa main délicatement sur chacunes des traces, en essayant de retenir une grimace de douleur. Il frissonnait. Cela faisait un petit bout de temps qu'elles étaient là, un peu partout, mais il n'arrivait pas à y croire ; qu'elles ne s'éffaceront probablement pas avant un long moment. Ashton ouvrit le robinet laissant s'échapper un petit filet d'eau tiède, il renversa la tête en arrière et laissa ses larmes coulées.


" Ca fait trop mal. " lâcha-t-il dans un sanglot. Sa voix résonnait comme un écho, il était seul.


Il regarda ses avant-bras, défoncés. Complètements défoncés et dévastés. Sur le droit était marqué quelques lettres, formant le mot " stupide. " Un simple mot, hein ? Et bien pas du tout. C'est le pire, c'est le seul qu'il est trouvé pour se qualifié. On lui a répéter tellement souvent... Ca lui colle à la peau sans qu'il ne puisse s'en défaire. Sur le deuxième, s'étalait sur une longue lignée, pleins de petits traits, plus ou moins rouges du à leurs ancienneté. Chaques lignes représentait un mot. Idiot. Stupide. Faible. Lâche. Con. Meurt. Crève. Tous plus horribles les uns que les autres. 
Comment pouvait-on craché des choses aussi dégeulasses à quelqu'un? Comment pouvait-on souhaiter la mort d'une personne ? L'eau lui arrivait désormais jusqu'au genoux, c'était comme un décompte, une bombe à retardement qui éclaterait rapidement si il ne faisait rien pour l'arrêter.

" Je ne manquerais à personne, je suis invisible et je n'existe pas. Ils ont gagnés. Ils ont tout gagnés. "

Combien de fois est-ce que la lame métallique avait-elle traversée ses poignets ? Combien de larmes avait-il versé durant ces nombreux soirs ? Depuis quand est-ce qu'il tombait plus bas chaque jours ? C'était simple un mot, une coupure. Ils étaient gravés dans sa mémoire mais également sur son corps maintenant. Combien de fois les gouttes de sang avaient-elles tâchées son t-shirt ?

Tous ses mots qu'il entend quasiment tout les jours, ne font que le trainer vers le bas, le ralentir et prolonger sa chute. Parce qu'au fond les mots restent dans un coin de votre tête sans jamais disparaître et ils referont toujours surfaces. Une longue morale vous descendant plus bas que terre. Il touchait le fond. Il ne lui restait plus qu'à attendre que l'eau le submerge entirèrement, des pieds à la tête, que l'oxygène lui manque et qu'il sombre dans un sommeil eternel. Une mort lente et douce, c'est qu'il souhaitait. Ses doigts jouaient doucement avec l'eau tiède. C'était donc ça ? Ses dernières minutes, il les passait à jouer avec l'eau ? Ouais, c'était bien ça. Pourvu qu'il ne souffrait pas, c'était tout ce qu'il demandait.

Le niveau de l'eau continuait d'augmenter, la douce chaleur l'envahit. Il se sentait bien. Ashton sombrait sans le savoir. Il ne faisait plus la part des choses. Il n'avait plus de limites. Son corps était maintenant en dessous de l'eau, son visage également, il était détendu. Ses gestes étaient ralentis. Le temps, les minutes, les secondes étaient plus lentes. L'oxygène manquait un peu plus chaque secondes. Il fallait faire quelque chose mais il ne faisait rien. Sa vue était brouillée, tout était flou, quelques bulles d'oxygène s'échappent parfois de son nez et de sa bouche.

On pouvait appeler ça une tentative de suicide, mais pour lui il avait juste perdu les pédales. Il était aller trop loin. Beaucoup trop loin. Et les limites n'existaient plus.



Parce que ça fait un an aujourd'hui qu'il a essayer de se noyer.

Parce que ça fait un an qu'il fait tous ses cauchemars pensant qu'ils reviendront le frapper.

Et parce que ça fait un an maintenant qu'il traîne sa douleur avec lui partout où il va.

Full of stars - lashtonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant