Je me réveille avec un mal de crâne pas possible. Mes paupières sont lourdes et je les ouvre doucement. Tout à coup, le stress s'empare de moi. Je ne suis pas dans ma chambre. Suspendue par les mains, je suis obligée de me mettre sur la pointe des pieds pour ne pas pendre comme un vulgaire saucisson. Je sens mon cœur s'accélérer. Où sont mes habits ? De simples bandages blancs couvrent ma poitrine et mes parties intimes. Les cordes me scient les poignets. Je tourne plusieurs fois la tête. Putain, mais je suis où ? Une petite pièce totalement blanche, des murs rembourrés, sûrement pour l'insonoriser et aucune issue. Pas de fenêtre, pas de porte. A plusieurs reprises, mes pieds glissent sur le sol grillagé. Merde, merde, merde... Une petite lumière rouge clignote dans un coin du plafond. On dirait une caméra. Les...
- ... Connards ! Sortez-moi d'ici, espèce de trous du cul !
Mais qu'est-ce que... J'entends de l'eau couler sous mes pieds et continue jusqu'à toucher mes chevilles, sans s'arrêter de monter.
- Ok, je retire ce que je viens de dire ! A l'aide, je hurle à pleins poumons. Aidez-moi !
Elle arrive à mes genoux. La panique s'empare de moi, mon souffle devient cours, je tire par coup sec sur les cordes pour les casser, mais rien à faire. L'eau continue de monter.
- J'vous en suppl...
Mon cœur s'arrête lorsque je prononce ces mots « je vous en supplie ». Maman... Elle avait pris l'habitude de supplier le connard. Je ne veux pas devenir comme elle. Hors de question qu'on me dise quoi faire ou quand le faire. Hors de question que quelqu'un tienne ma vie entre ses mains. Et hors de question de mourir noyée dans cette pièce. Alors bouge-toi, me soutient ma conscience. L'eau a mis cuisses, je me sens plus forte. A moi seule revient la responsabilité de choisir ce que je vais faire de ma vie. De toutes mes forces, je tire sur la corde qui me suspend au sol. Je lève les jambes et réussit à poser mes pieds sur le plafond. Je tente de trouver une position plus confortable lorsque je glisse. En tombant, tout mon poids se regroupe dans mes épaules et je crie de douleur. L'eau m'arrive déjà au-dessus des hanches. A bout de souffle, j'essaye de remonter au plafond mais l'eau rend mon corps beaucoup trop lourd. Comment vais-je faire ? Attendre. Je n'ai pas d'autre solution qu'attendre que l'eau me submerge et ce sera alors plus facile.
L'eau monte lentement. Mon cœur bat toujours aussi vite et j'ai du mal à respirer. Je fais le vide. Inspire. L'eau est à ma taille. Expire. L'eau recouvre ma poitrine. Inspire. L'eau frôle mes clavicules. Expire. Arrivant à ma bouche, je prends une dernière respiration et lève facilement les jambes en calant mes pieds contre le plafond. L'eau ne me submerge totalement et la pièce est remplie. La tête vers le sol, je tire sur mes poignets le plus fort possible pour défaire les petits crochets auxquels sont accrochées les cordes. D'un seul coup, ils cèdent. Sans perdre de temps, je me précipite vers les murs pour trouver une sortie. Je sens l'air quitter mes poumons. Je touche les murs à la recherche de la moindre fissure ou autre, mais je ne vois rien. Je me mets à suffoquer. L'eau rentre dans ma bouche et ne ressort pas. J'essaye de respirer, mais c'est pire. Ma vision se trouble. Je porte mes mains à ma gorge et tente de respirer une dernière fois lorsque l'eau de la pièce se met soudainement à descendre. A bout de force, je dois attendre qu'elle m'arrive à la tête pour que je puisse enfin respirer. Mon corps est porté par l'eau et me dépose doucement au sol. J'en recrache une quantité ahurissante et je sens mes yeux se fermer, de plus en plus jusqu'au noir complet.
- Souffle tes bougies ma chérie.
- D'accord maman, dis-je avec un sourire innocent.
Heureuse, je pouffe de rire, prend une grande inspiration exagérée et souffle sur les bougies. Je me félicite en tapant des mains. Ma mère me prend dans ses bras et me mitraille de bisous. Je rie et n'arrive plus à m'arrêter. Elle s'assoit et me pose sur ses genoux.
- Maman, tu peux me raconter l'histoire de Kaguya-hime ?
- Encore ?
- S'te plait, s'te plait !
- Bien. Il était une fois, un vieux coupeur de Bambou sans...
Tout à coup, le connard entre dans la maison en hurlant, les joues rouges de colère. Il claque la porte et nous cherche. Ma mère me pose au sol et me chuchote rapidement « monte dans ta chambre ma puce ». Je dirige dans la cage à escalier, mais quelque chose m'empêche de continuer. Je m'arrête et me cache derrière de mur. Il arrive vers elle en titubant et sert les poignets.
- Tu as encore bu Jean-Louis ?
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Maintenant tu attends que je quitte la maison pour fêter l'anniversaire la chieuse ?
- Arrête, s'il te plait. Ne fais pas ça. Nous passions un bon moment.
- Quoi ? Cette fille est une emmerdeuse. Elle devrait même po exister !
- Jean-Louis ça suffit. Tu n'as pas le droit de dire de telles bêtises !
D'un grand geste, il fracasse sa bouteille sur le sol. Il s'approche d'elle, l'air énervé et l'empoigne violemment au cou. Avec effroi, j'assiste à la scène, impuissante. Je voix ses yeux remplis de haines et il ressert ses doigts jusqu'à ce que ma mère commence à suffoquer. C'est là. Maintenant. La première fois de ma vie où je vois cet homme violenter ma mère, le jour de mes sept ans.
Je me réveille en sursaut, couverte de sueur. Immobilisée sur une sorte de table placée presque à la verticale, mes poignets sont attachés le long de mon corps mouillé et mes pieds sont maintenus à la cheville. Mais c'est quoi ce bordel ?! J'ai failli mourir noyée et maintenant je me retrouve attachée ! Je tire par coup sec sur les liens, mais rien à faire. Comment pourrais-je péter ces foutus trucs en métal ?! Fais chier. La pièce est identique. Blanche, les murs matelassés et le sol grillagé couvert d'eau. Je dois me sortir de ce merdier et à tout prix rentrer chez moi.
Face à moi, une autre fille, inconsciente. Elle est habillée avec moins de tissus que Leeloo dans Le cinquième élément... Merde. J'avais oublié que je suis sapée de la même manière. Elle est grande, musclée, les épaules vachement développées et sa silhouette me fait penser à celle d'un homme. Elle doit faire de l'haltérophilie, c'est pas possible autrement. Entre nous, une table de chevet sur laquelle est posé un couteau.
J'entends la fille murmurer dans ses moustaches. Elle relève la tête doucement et ouvre les paupières. Elle me fixe de ses yeux noirs et tente de se dégager. Ses veines se dilatent complètement lorsqu'elle se met à hurler. Je vois de la rage. Un instant, j'ai l'impression de me voir en elle. Déboussolée, impossibilité à contrôler ma colère face à des imprévus et l'envie de détester tout le monde. Elle continue à crier jusqu'à ce qu'un microphone se mette en route: Cameron, Skyler, vous avez réussi la première étape. C'est pourquoi vous êtes ici, en cet instant. Cette voix... C'est pas... Cependant, la sortie est libre pour une seule d'entre...
- Mamaaaaan, je hurle.
La voix au microphone s'interrompt. Elle se racle la gorge et reprend. Bonne chance mesdemoiselles et que la loi du plus fort l'emporte. Tout à coup, nos liens s'ouvrent. Nous tombons au sol et nos regards se croisent.
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Sous Tension
AksiSous l'autorité menaçante de son beau-père, Skyler va voir sa vie changer... Elle se retrouve du jour au lendemain, enfermée dans une cellule où elle devra passer plusieurs épreuves pour mériter sa place. Sous tension perpétuelle, elle fera de bon...