~Chapitre 06~ Flower.

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[P.O.V Suga]


Aujourd'hui, je reprenais le travail. Je n'étais pas plus triste que ça, photographier faisait partit de ma vie. Alors même quand je ne travaillais pas, je le faisait quand même. En réalité, je ne travaillais jamais vraiment, et c'est bien cela qui m'arrangeais. La seule chose que je regrettais un petit peu, était le fait de me lever le matin pour aller au bureau. Je n'y restais presque jamais et pourtant, j'étais obligé de m'y rendre. Tristesse.

Je me trouvais actuellement devant ma maison. Je n'avais pas prit la peine de m'habiller chaudement; il faisait beau, il faisait chaud. L'été approchait à grands pas et ce n'était pas pour me déplaire. J'avais prit mon appareil photo avec moi, celui grâce à qui je faisais si bien mon travail. Il est un peu vieux mais je ne l'échangerais pour rien au monde, les photos qu'il prend ne sont que très belles. Aujourd'hui, il fallait que je trouve un bon endroit pour prendre mes photos. Je ne pouvais pas me permettre d'aller au travail l'appareil vide. Je m'étais alors tranquillement mis à chercher, un peu éloigné de la ville, un petit endroit qui saura répondre à mes attentes. Ce n'est pas tous les jours facile mais je fais avec. Il m'arrive souvent de faire un long trajet de quelques heures juste pour prendre ne serait-ce que quelques photos. Mais temps que je suis libre, ça ne me dérange pas. Je ne me sens pas obligé de le faire et ça me va très bien.

Je m'étais finalement arrêté à un endroit où je n'étais encore jamais allé, un peu à l'écart de la ville mais que l'on pouvait rejoindre facilement. C'était une place comme les autres, quoi que légèrement différente en vu des nombreuses couleurs qui la complétaient. Il est clair qu'on ne pourra jamais trouver un endroit comme celui-là en ville, elle, étant plus sombre et polluée. Une vaste étendue d'herbe jonchait le sol, celle-ci étant aussi verte que n'importe quelle autre plante. Un petit court d'eau la traversait, qui je le devinais, s'écoulait lentement vers le fleuve. Je fut légèrement surpris par la propreté dont faisait preuve cette eau, aucun déchets ni aucune mauvaise herbe venant la salir. C'était assez rare, ici. Derrière moi se trouvait un arbre gigantesque, qui était en faite un énorme cerisier. On pourrait facilement le confondre avec un sol pleureur, ses branches étant fortement dirigées vers le bas. Quelques érables venaient compléter cette vue, ce qui ne faisait qu'accroître ma fascination. J'ai toujours aimé regarder les paysages. Et c'était un vrai trésor que je venais de découvrir aujourd'hui. 

J'aimais cette ambiance. Une douce brise chaude venait caresser mon visage, emportant avec elle de multiples odeurs qui m'apaisèrent automatiquement. Je me sentais calme, apaisé. Je me sentais comme elle, comme No Mie. Ce nom me fit décrocher un sourire, sans m'en rendre compte. La dernière fois que je l'avais vue, c'était il y a trois jours. Elle avait dormit à la maison. Je dois avouer que sa présence me manquait un peu, mais avec un peu de chance, je la verrais aujourd'hui. Et alors que je pensais à elle, mon regard s'attarda sur une petite source de couleur. C'était une petite fleur bleue, dont j'avais oublié le nom mais dont la couleur était magnifique. Bien évidemment, je l'avais prise en photo. Étrangement, elle me faisait penser à No Mie. Mais alors que je regardais autour de moi, je me suis rendu compte que tout ici me faisait penser à No Mie. Que ce soit une forme, une couleur ou une taille, je la voyais partout. Tout cela me faisait aussi penser que peut être, je n'étais pas amoureux comme tout le monde. J'étais amoureux au point de la voir à travers n'importe quoi.

Ça faisait maintenant un bon bout de temps que je prenais des photos. Souvent elles pourraient paraître insignifiantes, mais quand on regarde bien, un rien peut devenir une grande chose. Comme cette fleur bleue, un peu plus tôt. Je m'étais alors décidé à faire une pause. Photographier, c'est comme danser. Quand on le fait trop, après, on n'y arrive plus. Confortablement adossé contre un tronc d'un arbre, j'avais fermé les yeux. Je crois que je pourrais rester toute ma vie dans cet endroit. Avec No Mie, bien entendu. Mon corps était aussi détendu que mon esprit à ce moment-là, et pour mon plus grand bonheur, personne ne venait me déranger.

Red lips.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant