Red lips.

~Chapitre 11~ Stay.

[P.O.V Yoongi]

J'étais arrivé, en pleine nuit, complètement essoufflé et en sueur à ce putain d'hôpital où était interné No Mie.

Je déteste les hôpitaux.

Ils sont blancs, ils sont froids, ils n'ont rien de chaleureux. 

Je n'avais même pas daigné saluer la femme de l'accueil, je lui avais presque hurlé de me donner le numéro de chambre d'une fille aux cheveux colorés. Elle m'avait d'abord regardée plus que bizarrement, puis m'avait dit d'un ton las que les visites étaient terminées et que je pourrais revenir le lendemain matin. Mais j'avais pas envie. Je voulais voir No Mie, maintenant. J'avais insisté et pourtant elle ne cessait de me répéter la même chose. Je m'impatientais de plus en plus et cette femme commençait sérieusement à me taper sur le système. 

- Ecoutez, ma petite-amie est internée ici depuis plus de deux jours et je ne viens de l'apprendre que maintenant. Alors avec tout le respect que je vous dois, vous avez intérêt à me donner ce putain de numéro avant que je n'aille le récupérer moi-même. 

J'avais pris soin de lui balancer mon regard le plus sombre et j'avais dû attendre encore quelques secondes avant qu'elle ne me donne enfin ce que je voulais, non sans quelques tremblements dans la voix. J'en avais rien à foutre si je lui avais fait peur, toutes mes pensées à cet instant n'étaient focalisées que sur celle qui me rendait fou depuis pas mal de temps déjà. 

Je courrais dans les couloirs aussi vite que mes jambes me le permettaient, il était pourtant interdit de courir et moi je ne faisais qu'accélérer. Même en pleine nuit, les couloirs étaient animés et je croisais souvent des médecins ou des infirmières qui me disaient d'arrêter de courir ou qui carrément me courraient après. Allez-y, courrez après moi, vous ne savez pas ce que ça fait d'être ici quand ce n'est pas pour soigner des personnes. 

Après dix bonnes minutes de panique et de recherches intenses, j'étais finalement arrivé devant la fameuse chambre où été enfermée No Mie. 

Je paniquais.

J'avais la mine affreuse, il était 1 heure du matin et de l'autre côté de cette porte se trouvait une personne qui allait encore plus mal. 

Je soufflais un bon coup, les deux mains appuyées contre l'encadrement de la porte toute aussi blanche que les autres. Je n'entendais rien de l'autre côté, je pensais qu'elle devait dormir. Pourtant, quand j'avais enfin tourné la poignée, c'est une No Mie bien différente des autres que j'avais vu à ce moment-là. 

Elle était allongée dans un lit, complètement recroquevillée sur elle-même. 

Elle était pâle, elle tremblait, elle pleurait en silence.

Je ne l'avais jamais vue comme ça. Enfaite, jamais je n'aurais cru la voir comme ça. Dans toute ma putain de vie, je n'avais vu que quelqu'un de beau, de souriant, d'heureux. Et il avait fallu qu'un putain de monstre arrive de nul part et lui enlève ce bonheur. 

Je me sentais désemparé. En colère, aussi. Je me retenais clairement de fondre en larmes par ce que je voyais. Quand la porte s'est refermée, je l'avais vue sursauter et lever timidement la tête en ma direction, les yeux baignant de larmes. 

Je m'étais doucement approché d'elle, je ne voulais pas l'effrayer mais je ne voulais pas non plus rester statique comme un bloque de glace. Elle, elle me regardait toujours. Je ne saurais décrire son regard, si ce n'était de la haine, de la colère ou de la tristesse. Je me sentais mal, vraiment mal, j'étais pas bien.