Chapitre 2

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Sur le chemin du retour, je décidais de faire un détour dans la forêt. J'aimais la forêt, on ne s'y sentait jamais seul, entouré d'arbres, d'animaux et d'insectes. J'aimais observer la nature s'épanouir autour de moi comme je le faisais à l'instant. Nature qui semblait à chaque instant heureuse de sa vie ; tout est vert, tout est grand, tout est beau. Je m'était d'ailleurs réfugiée longtemps dans la forêt après qu'Ils aient tué mon espèce, pour que les villages alentours de celui où je vivais oublient ce jour malheureux. Moi aussi, j'avais tenté d'oublier, mais je n'avais jamais réussi. Mon temps dans la forêt, je l'avais passé à survivre. Grâce à ma nature, j'avais pu me nourrir sans difficulté et les maladies n'étaient pas un problèmes puisqu'on ne pouvait tomber malade. Par contre, trouver de l'eau et pouvoir m'abriter m'avaient posé plus de soucis. J'avais dû partir à la recherche de grandes feuilles qui me servaient à récupérer l'eau de pluie et me faire un abris avec des branches et des feuilles. La forêt faisait ainsi partie de moi.

Alors que je contemplais le décor, j'entendis des cris d'enfants. Mon sang se figea dans mes veines. Des flash-backs de cette journée apparurent devant mes yeux, mon village, ma famille et eux.

Je revécue le pire jour de ma vie.
J'avais neuf ans le jour ou ma vie à basculée. C'était la fin de l'hiver, et mon frère qui avait dix ans de plus que moi allait se marier. Il venait tout juste de nous annoncé la nouvelle. Notre village était petit et seulement occupé par les membres de notre famille, de notre espèce. On avait invité à la maison tout le village pour fêter la bonne nouvelle. Et quand tous les invités furent là, que les adultes, parlaient, mangeaient et buvaient, pendant que les enfants s'amusaient et criaient de joie, Ils arrivèrent.
Quand tout à commencé, j'étais au milieu de l'immense salon. Toute petite, je pouvais seulement voir les adultes courir dans tous les sens, mais je ne voyais ni ne comprenais la cause de cette agitation. Les cris des enfants, de mes amis, de ma famille, n'étaient plus de joie mais de peur.
Immobile, figée je ne pouvais que regarder ma famille s'activer autour de moi, comme des fourmis lorsque l'on piétine une fourmilière. Puis une brèche se fit et je les vis. Des humains. Ils étaient tous vêtus de noir et armés jusqu'aux dents. L'un des leur fondit sur moi mais je ne pouvais rien faire, j'étais tétanisée par la peur. Mon père intercepta l'homme tandis que ma mère m'emmenait loin. Mais je ne voulais pas partir sans mon père. Alors que je me retournai, je vis l'humain plonger sa lame dans le coeur de mon père. Ma mère m'abandonna devant un sapin, m'ordonnant de me cacher dans les branches, elle me dit ses derniers mots :

- Reste cachée ici, je vais venir te chercher. Surtout ne fait pas de bruit.

Puis elle s'en alla aider notre famille. Mais ma mère ne vînt jamais me chercher, ni elle ni personne. De ma cachette, je ne pouvais pas voir ce qui se passait chez moi. Je ne sais pas combien de temps se passa si c'était quelques minutes, une heure ou plusieurs mais quoi qu'il en fut, au bout d'un moment je vis ma maison en train brûlée et les humains repartir.
J'attendis un long moment puis quand enfin je me considérais en sûreté, je descendis de l'arbre et avançais vers la maison, elle était complètement en feu et il se propageait même aux autres maisons du village. Toute ma famille avait été tuée, il ne restait plus que moi. Le sentiment d'abandon, de solitude me submergeait, mais pire que tout cela, c'était la douleur, elle était écrasante. Et à partir de ce jour, je me promis de les venger.

Revenant à la réalité je me rendis compte que je courrais en direction des cris. Mais je ne m'arrêtais pas ; je n'avais pas défendu ma famille mais j'allais défendre ces enfants. C'était plus qu'un besoin, c'était une nécessité. Ils n'allaient pas souffrir autant que j'avais souffert, et que je souffrais. Accélérant encore ma course, je pu bientôt les voir. Ils courraient dans tous les sens, ils fuyaient le danger. Puis je le vis, le danger. C'était un humain, la peau légèrement mate et les cheveux châtains.
Il y avait quelque chose de bizarre ; l'homme n'avait pas un posture de prédateur. C'est alors que je les vis ; les sourires. Celui de l'homme et ceux que les enfants affichaient. Ils jouaient. Je pilais. Trop tard. L'homme releva la tête et me regarda. Tout sourire sur son visage avait disparu. Pétrifiée, je me rendis compte de ce que je venais de faire. J'avais couru à une allure surhumaine devant un humain. Je venais de lui montrer que je n'étais pas comme lui. C'est pourquoi je repartie comme j'étais venue. C'était la meilleure solution. Je ne pouvais pas le tuer devant ces enfants et je ne pouvais pas lui faire croire qu'il avait tout inventé.

L'aube D'un Jour NouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant