Chapitre 1

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Quand je suis arrivée au village à l'âge de 17 ans, je n'avais pas grand chose. J'avais donc tout de suite commencé à participer à la vie communale, pour que les villageois aient une bonne opinion de moi mais aussi pour me faire une place parmi eux et ainsi trouver du travail. Et c'est ce qui ce passa ; je me mis à organiser les fêtes, à aider les institutrices, les jardiniers du village. Le village me prêta une chambre à l'auberge. Au bout de deux ans, on me proposa du travail que j'avais tout de suite accepté. Cela fait donc, presque trois ans que je suis boulangère. Enfin, pas vraiment. En fait, j'aide à la cuisine très tôt le matin et je m'occupe de la vente l'après-midi. Je travail tous les jours sauf le weekend, que j'occupe en aidant le village. Grâce à ce travail, j'ai pu m'acheter une petite maison au bord de la rivière. Ça fait maintenant un peu moins d'un an que j'y habite.

Ce matin, c'est samedi. Avec Louisa, une villageoise qui elle aussi participe à la vie communale, on prépare la fête du village de cet été. C'est pourquoi, je sortais de chez elle. J'avais décidé que ça serait ma dernière saison en tant que préparatrice. J'étais depuis bientôt cinq ans dans le village et je me trouvais bien intégrée. J'en avais déjà parlé au Chef, il avait l'air de plutôt bien prendre la nouvelle.

En sortant de chez Louisa, une odeur de café et d'orange m'arriva dans les narines. Je la connaissais, c'était celle d'Eliott. Je ne l'aimais pas, ni l'odeur, ni le personnage. Et il le savait. Tout gaïré, il passa devant moi et me fit un signe de tête. Je lui marmonnais quelques mots en retour. Cet homme était bizarre. Je n'aimais pas particulièrement les Hommes mais Eliott avait une aura malveillante comme ceux qui avaient tué ma famille. Je suis effectivement capable de voir les auras des Hommes quand je le souhaite. D'après la légende, Dieu nous aurait fait ce cadeau pour nous aider dans notre quête. Lorsque j'avais repris mes esprits, je m'était rendue compte qu'Eliot était parti depuis un moment. Je pris le chemin pour rentrer chez moi.
Je me changeais, troquant ma robe contre une tenue plus décontractée ; un pantalon moulant, un haut simple mais assez décolté et des bottes m'arrivant à mi-mollets. C'était l'heure de la chasse, je m'armais donc de mon couteau porte bonheur.
Je décidais d'aller au Sud, cela faisait quelques mois que je n'y étais pas allée. Je pourrais être dans le prochain village dans une dizaine de minutes. Mon espèce courrait deux fois plus vite et avait plus d'endurance que les Hommes. Nous avons aussi des crocs destinés à exterminer les humains de la Terre comme le disait la légende.

Arrivée devant les premières maisons du village au sud du mien, je ralenti l'allure, m'enfonçais dans le village et me mêlais aux humains. Observant les auras autour de moi, je ne vis rien. Cela faisait bientôt une heure que je cherchais ma futur victime et je commençais à perdre patiente quand, enfin, je vis une aura malveillante. Elle appartenait à un homme d'une quarantaine d'années, adossé à l'auberge. Il était blond et grand, mais il ne me résisterait pas longtemps comme tous les autres.
Je m'approchais de lui un sourire carnassier aux lèvres, ma démarche était provoquante ; je roulais des hanches. L'homme me déshabilla du regard. Il était tout aussi stupide que les autres. À un demi mètre de lui, je le salua d'une voie de velours. Il me répondit. Je n'arrêtais ma progression que lorsque nous fûmes poitrine contre poitrine. À ce moment là, il prit ma main et nous dirigea vers une maison. Tous les hommes étaient ils donc les mêmes ? En entrant dans la maison, je ne pris même pas la peine de regarder autour de moi et je me dirigeai vers la fenêtre, et discrètement, je pris mon couteau. Je me retournai en le cachant dans mon dos. Il me regardait alors que je me m'approchais de lui. Je me mordit les lèvres. Je me délectait déjà du sort que je lui réservais. Arrivée devant lui, je me hissai sur la pointe des pieds, l'embrassai et avant même qu'il ne se rende compte de quelque chose, je le poignardai en plein coeur.

L'aube D'un Jour NouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant