On était mardi. On était mardi et demain je voyais Elijah pour les photos et je n'avais toujours pas d'excuse. Je n'avais plus que cela en tête et tout le monde me fit des remarques en me qualifiant de "distrait".
Je ne cessais de soupirer, de grogner. J'étais frustré. J'avais putain d'accepté d'être prit en photo par le cas social et j'étais incapable de trouver une excuse valable pour échapper a cela. En cour, lorsque je croyais le regard d'Elijah, il me regardais avec une lueur de défit et d'amusement dans le regard. Il savait qu'il avait réussis a me piéger et même que je tentais de réparer mon erreur sans succès. Il savait qu'il avait gagné et cela le faisait sourire quand nos yeux se croisaient. Je voyais bien qu'il tentais de dissimuler sa satisfaction, mais elle était quand même visible.
Cela me rendait fou. Moi qui avais toujours l'habitude de gagner, d'envoyer chier les gens, voila que je me faisait avoir par un excentrique en skinny jean noir. A chaque fois que j'y pensais, j'avais envie de frapper le mur avec mes poings.
Puis, pour couronner le tout, nous devions préparer notre sortie qui était vendredi et je n'avais rien fait. Je savais que je ne pourrait pas bosser demain a cause d'Elijah.
Toute la journée de mardi fut immensément pénible, je passais les deux premières heures de cour a fixer le prof des yeux en train de raconter des anecdotes pourries sur le château que nous allions visiter. J'en avais clairement rien a battre et pourtant je voyais Théo qui trouvais de l'intérêt a ce cour. Je me demandais a quoi cela lui servait de connaître quel imbécile avait croupis dans tel ou tel château.
Les heures suivantes, je tentais de me concentrer et tâchais de garder un crayon en main pour me forcer a prendre des notes. Mais malheureusement, j'en était incapable et je finissais toujours par dessiner. J'avais toujours préféré m'enfermer dans mon monde et cela ne s'arrangeais pas avec le temps. Mes professeurs avaient finis par s'habituer et me laissaient tranquille. Il n'y avais que mon nouveau professeur d'histoire qui semblais obstiné a vouloir me donner de l'intérêt pour sa matière.
Durant l'après-midi, je sentis l'appréhension me prendre tandis que j'entrais en classe. Elijah, adossé a sa chaise, arborait son fidèle sourire malicieux et lorsque son regard croisa le mien, il parut encore plus amusé. Je détournais les yeux en serrant la mâchoire. Ce crétin ce foutais de ma gueule et je mourrais d'envie de lui expliquer clairement qu'il pouvais aller ce faire foutre pour demain. Pourtant je le savais, si je choisissais cette option je me présenterais en tant que trouillard et parano. Je n'étais aucun des deux et je devais tenir bon, question d'honneur.
Toute l'après-midi durant, nos regards se croisèrent, et chacun se défiait du regard. Il y avait de l'amusement dans ses yeux, comme s'il semblais me défier de venir lui dire que j'avais la trouille qu'on me prenne en photo. Quand a moi, je lui jetais des regards noirs et menaçants, lui faisant comprendre que je mourrais d'envie de lui enfoncer sa petite tête de minet dans le mur. Je serrais la mâchoire et cela l'amusait et le faisait sourire. Il semblait apprécier le fait qu'il réussissait a m'énerver. Et cela m'énervais encore plus.
Je rentrais en marchant, tandis que Théo discutais avec Charlie. J'allais a toute allure, ne voulant surtout pas croiser Elijah avant demain.
Lorsque j'arrivais enfin chez moi, j'allais prendre a boire dans le frigidaire et montais dans ma chambre. J'ouvrais la fenêtre de ma chambre, et écoutais de la musique tout en m'abreuvant. J'étais enfin en sécurité dans mon univers, un territoire ou Elijah et son regard provocateur n'avait pas accès, je pouvais enfin me détendre.
Ces derniers temps, il faisait chaud pour le mois de Septembre, ainsi je décidais d'enlever mon t-shirt avant de commencer a travailler pour notre maudite sortie pédagogique.
Je travaillais avec acharnement jusque tard dans la nuit, m'autorisant néanmoins quelques pauses. Lorsque je vit qu'il était près de minuit, j'éteignis rapidement mon ordinateur et allais me coucher afin d'éviter de m'endormir en cours demain.
En me glissant dans les draps, je me demandais encore qu'elle excuse de dernière seconde je pouvais trouver.
Je me réveillais d'humeur étrange le lendemain. C'était le jour, le jour ou j'allais me rendre chez Elijah et qu'il allait me photographier. Ce n'était pas grand chose et pourtant cet événement me stressais.
J'enfilais un t-shirt blanc et un jean avant de manger a toute allure. Ma sœur me raconta quelques détails sur les élèves de sa classe puis s'en alla avec ma mère. Je prit mon sac et soupirais en fermant la porte.
Et oui, c'était bien le jour. Je devais me mettre a l'évidence, je n'échapperais pas a cet après-midi infernal. Il fallait bien que je me l'avoue a un moment ou a un autre. Il ne me restait plus qu'a me préparer moralement.
A mon grand étonnement, les cours du matin furent intéressants et je ne pensait pas trop a mon après-midi. On s'intéressa a un texte passionnant qui me plut énormément et capta toute mon attention. Je me plongeais dans ma lecture et oubliais mon monde, ma réalité. Lorsque la cloche sonna, je me dirigeais vers d'autres cours qui furent tout aussi intéressants que celui que je venais d'avoir.
Ma classe eu la chance d'avoir une séance de travaux pratiques surprise, ce qui nous permit d'aller dans le jardin du lycée et d'identifier des êtres vivants que nous étudions dans notre chapitre de science. Je m'amusais a faire la course contre Théo afin de déterminer qui trouverais tous les éléments de la liste le plus rapidement possible, et a mon grand étonnement, je gagnais.
Je passais le reste de la matinée a me venter auprès de mon meilleur ami qui grommelais que j'étais un con et que j'avais juste eu de la chance.
Lorsque se fut midi, je rentrais chez moi en me demandant comment je pourrais faire pour me préparer moralement a ce que j'allais subir. M'exhiber était contre ma volonté et pourtant je ne voulais pas le montrer a Elijah. Je voulais l'impressionner en lui faisant croire que ces quelques clichés ne signifiaient rien pour moi et que cela n'avais aucune importance. Je mangeais tranquillement et regardais un peu la télévision avant de me rendre chez le cas social.
Par habitude, je décidais de prendre mon sac de cour et marchais jusque chez lui.
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Pepper (BxB)
Romance-Putain, je comprends pas ce mec je le haïssait ! M'écriais-je. Théo me regarda avec un sourire en coin. -Il m'énerve avec ses grands airs et ses fringues excentriques, et pis je déteste la manière dont il me fixe dans les yeux... -Pourquoi ? Dem...