Chapitre quatorze : fuite

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POV Louis, quelques semaines après la fête.

Nous voici fin novembre, les vacances de Noël ainsi que les examens de janvier arrivent à grands pas. C'est maintenant qu'il faut s'accrocher, ne pas se laisser distraire. Sauf que voilà, comment ne pas penser à cette nuit? Harry et moi n'en n'avons pas reparlé. Il n'y a pourtant pas de malaise, nous restons fidèles à nous même : toujours rieurs, nos regards ne se quittent que rarement. Mais le problème c'est que Tamya et lui ont rompus, et qu'elle ne l'a pas supporté. Elle s'est bourrée de médicaments et elle est maintenant dans le coma, dû au choc de sa tête contre le sol. Je me sens tellement coupable : je lui ai volé Harry, je l'ai même repoussée quand elle a essayé de m'approcher, et maintenant la voilà j'accrochée à des fils, sa vie peut s'arrêter à tout instant. Harry est fortement touché, même s'il essaye de ne pas le laisser paraître. Il se sent aussi coupable que moi. Voilà pourquoi notre relation ne pourrait pas marcher. On s'est touché, fin de l'histoire. Et ce même si mon cœur me hurle de me jeter sur ses lèvres, je ne me laisserai pas succomber. 

Nous évitons de nous retrouver seuls. Ca me peine vraiment, j'étais tellement habitué à lui, à ses câlins et à nos soirées dans son appart'. Mes sœurs elles-mêmes le réclament, ce prince charmant. Je souris en repensant à cette soirée merveilleuse. Soudain, alors que notre groupe de six marchait tranquillement dans les couloirs, Harry et moi nous apercevons que nous sommes seuls, ces lâches sont partis car la tension (sexuelle?) entre lui et moi est encore plus insoutenable depuis cette fameuse soirée. Je frisonne quand nos regards se croisent une nouvelle fois, dans ce couloir éloigné de notre salle de cours. Les seules autres personnes présentes sont assises par terre, écouteurs aux oreilles. Nous pouffons, il murmure 'quelle bande de crétins' avant de faire demi-tour. Mon organe vital s'accélère quand je vois qu'il se dirige dans une réserve. 

- Tu viens? Ici tu pourras m'expliquer le mythe de la caverne..

Acquiesçant, je n'en reviens toujours pas qu'il ne comprenne pas cette matière élémentaire, je me dirige avec lui dans cette petite salle remplie de vieux livres. On s'installe au sol, face à face. Je sors mes notes, pas très soignées, ainsi que celle de l'année passée. Nous passons une demie-heure là-dessus, il semble enfin comprendre. A un moment, il voit mon 'shéma' censé représenter la grotte et éclate de rire. Je boude, mes talents de dessinateur, ou plutôt l'absence de talent, le font toujours bien rire.

- Eh bah merci, c'est un plaisir de t'aider!

- Oh Lou', admets que cette tête est difforme! 

Je rougis, il ne m'a plus appelé Lou' depuis ce soir-là, je ne sais pourquoi. Je mordille également ma lèvre, attirant par la même occasion son regard. Je peux y lire le désir, tout comme il pourrait lire le mien s'il ancrait ses yeux dans les miens. 

- Louis. Arrête.

- Arrêtez, Harry? Quoi donc?

- Tes lèvres. Arrête. Maintenant.

Je mords plus fort, mon contrôle s'envole. Je le veux sur moi, en moi, partout, tant qu'il soit à moi. Je décide de laisser de coté ma culpabilité quelques instants pour enfin dévoiler mes pensées.

- Je n'en peux plus. Je ne sais pas si je dois regretter ou chérir cette nuit où je t'ai enfin eu à moi, cette nuit où j'ai enfin compris que.. Que je ne voulais pas être un simple ami. Je suis désolé pour Tamya, elle ne méritait pas ça. Mais je ne veux plus être à tes cotés sans pouvoir t'embrasser, te câliner, te toucher. 

Je suis au bord des larmes à la fin de cette tirade. Il semble attristé et l'espace d'une seconde, je pense avoir ébranlé sa façade. Mais il me détruit en me disant ces simples mots : 

- Pars alors, Louis. Parce que cette nuit était une erreur. Ne continuons pas ça, ne fais pas une autre erreur en t'attachant Louis, tu finiras comme Tamya. Ou tu m'abandonneras, car c'est ce que tout le monde a toujours fait. Je ne veux plus blesser personne.

Il a un ton dur, implacable. Il nous abandonne, lui qui disait m'aimer, m'appelait mon amour pendant cette nuit. Je me lève brusquement, ne pouvant pas en supporter davantage. 

PDV Harry

Si seulement il savait à quel point je crève d'envie de l'aimer comme on se doit d'aimer un être aussi merveilleux, à quel point mon cœur explose de le voir si dévasté. Mais je ne peux le retenir, parce que si je le retiens, il souffrira. Comme Tamya, comme ma sœur Gemma, comme ma gouvernante. Je détruis tout le monde, et ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui m'abandonnent. Alors je préfère lui briser une fois le cœur que de le blesser à de multiples reprises. 

Mon bras me brûle. Quand je découvre ma manche, j'aperçois mes brûlures, celles qui me maintiennent en vie et me rappelle que je dois me tenir éloigné de celui que j'aime. 

Entre mes lignes [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant